Réalisé par David Twohy
Avec
Vin Diesel, Radha Mitchell et Cole Hauser
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Un vaisseau s’écrase sur une planète, un gigantesque désert
sur lequel brillent en permanence des soleils jumeaux. Les
neuf survivants, en recherchant de l’eau, découvrent que,
tapies dans le sous-sol de cette planète, des bêtes
sanguinaires vivent à l’abri de la lumière. Or, par le plus
malheureux des hasards, une éclipse totale va plonger la
planète dans la nuit pour la première fois depuis vingt-deux
ans, libérant une multitude de monstres effrayants et affamés.
Si vous aviez une peur irrationnelle du noir, maintenant vous
saurez pourquoi. « Pitch Black » fait partie de ces petits films
qui ne payent pas de mine mais qui vous offrent presque deux
heures de grand frisson. Soutenu par une interprétation sans
failles, et par une réalisation originale, cet OVNI passé
inaperçu lors de sa sortie au cinéma mérite bien une seconde
chance en vidéo.
L’histoire est vaguement inspirée de « Nightfall », d’Isaac
Asimov : une nouvelle dans laquelle une civilisation très
avancée est terrorisée à l’idée d’être plongée dans
l’obscurité lors d’une éclipse alors que sur leur planète, il
fait jour constamment depuis des milliers d’années (un
téléfilm vient récement d’adapter cette nouvelle). Reprenant
ce canevas, David Twohy transforme les monstres inconscients
en créatures réelles et met en scène un roller-coaster
efficace et sans temps mort.
L’affiche de la jaquette est à première vue peu inspirée, mais
dans un rayon de supermarché c’est la première à vous sauter
aux yeux.
Le recto est agréablement conçu, et affirme que La rave party
de « Pitch Black », reportage est sous-titrée, alors qu’il
s’agit de dix-huit minutes de musique ininterrompue.
Le disque bénéficie d’une sérigraphie, bien reproduite mais
trop sombre. Un feuillet chapitrage est inséré dans le
boîtier. Le menu reprend, pour son illustration, les vues
subjectives des monstres (des images grises et déformées).
Seul le sommaire bénéficie d’un accompagnement musical.
La navigation se fait toujours par les boutons-bonbons
Universal, qu’on croyait définitivement abandonnés par
l’éditeur (« Pitch Black » est paru en mars 2001, c’est-à-dire
après Jurassic Park), et se marie mal avec les fonds
choisis (en fait, artistiquement parlant, c’est une
catastrophe). Enfin, les indications ainsi que les notes sont
disponibles uniquement en anglais, pas moyen de commuter le
menu en français.
Note : le DVD européen est lègerement « downgradé » par
rapport au Zone 1, qui offrait le film en version « unrated »,
et une piste audio en DTS.
Les deux gros morceaux de cette section sont les deux
commentaires audio. Le premier, du réalisateur et des deux
comédiens principaux, le second, toujours du réalisateur, du
producteur et du superviseur des effets spéciaux. Mais, hélas,
l’éditeur français n’a pas eu la bonne idée de les sous-titrer
en français, nous faisant perdre toute la primeur de leur
révélations.
Vient ensuite une featurette inintéressante au possible, qui
nous laisse dans le noir, et ce, malgré son sous-titrage. Le
fameux reportage de dix-huit minutes sur la rave party de
« Pitch Black » n’est en fait qu’un long clip façon reportage,
aucune information n’y est distilée. Enfin, deux bandes-
annonces, quasiment identiques, viennent clore les suppléments
audio-vidéo.
Suivent les sempiternelles notes de productions et
filmographies qui, pour une fois, sont les éléments les plus
interressant de cette édition (les commentaires exceptés),
mais, bien sûr, elles ne sont disponibles qu’en anglais.
Il y a plusieurs parties dans ce film, avec chacune leurs
particularités d’éclairage. Sur la planète, où les soleils
jumeaux ne se couchent (presque) jamais, la lumière est tantôt
bleue, tantôt rouille, mais éblouissante à chaque fois. La
restitution est excellente, trop même, car les couchers
d’astres révélent leurs trucages dans ces images trop
parfaites.
L’autre grande partie se déroule pendant l’éclipse, et il fait
sombre, très sombre. Peu à peu, simulant l’accoutumance
rétinienne à l’obscurité, le réalisateur exhibe le décor
entourant les personnages. Mais en attendant, on se surpprend
à sonder la nuit à la recherche de l’imminence du danger.
Cette série de scènes, qui représente un véritable calvaire
pour la VHS, ne pose aucun problème à la compression de ce
DVD, qui les restitue avec précision. C’est simple, on s’y
croirait.
La bande-son est sage dans la première partie, même si elle se
laisse aller à quelques fausse alertes histoire de faire
monter la pression. Mais lorsque l’éclipse survient, au
millieu du film, le noir total envahi l’écran et il ne nous
reste plus, alors, que nos oreilles pour appréhender ce qui se
passe. A l’instar de Kate Winslet, qui, plongée dans le noir
dans une coursive, écoutait avec anxiété les râles de tôle
d’un Titanic agonisant, nous voilà, spectateurs,
tendant l’oreille au moindre frémissement de cette planète
inhospitalière. De visuel le spectacle devient sonore, et
c’est foutrement effrayant.
Des quatre bandes-son, la version originale se montre la plus
riche en basses (en fait d’un niveau un poil supérieur aux
autres). En revanche, le mixage italien pointe, parfois de
façon trop insistante, les petits bruits ponctuels, comme le
roulement des douilles de fusil ou les bruissements d’ailes
des monstres. Les versions française et espagnole sont mixées
dans l’esprit de la VO (mais avec moins de basses). En bref,
quatre très bonnes pistes aux différences minimes.