5 chefs-d'oeuvre de Max Pécas : le test complet du DVD

Réalisé par Max Pécas
Avec Luq Hamet, Philippe Caroit et Olivia Dutron

Édité par Studiocanal

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Le 08/07/2004
Critique

L’école Max Pecas a fait ses preuves. Seul et unique enseignement : faire un maximum de fric avec un minimum d’investissement. La méthode : utiliser un paquet d’acteurs et d’actrices inconnus dans des productions cadrées pour la télé, tournées à la va vite avec tous les ingrédients qu’il faut pour faire saliver le téléspectateur type. Pas la peine de tourner autour du pot, Max Pecas est synonyme d’érotisme tout public avec blagues potaches à faire pâlir un régiment de soldats et humour déraisonnablement racoleur. Et le pire est que ça marche !!!

Si Pecas fait aujourd’hui l’objet de tous les honneurs en DVD, c’est qu’il a battu durant des années (et continue de le faire) des records d’audience sur les chaînes télé. Un Max Pecas peut atteindre les 8 à 9 millions de téléspectateurs en une soirée. Hé oui c’est un poil en dessous de la ferme des célébrités mais ça laisse rêveur tout de même. Face à une telle révélation, 2 attitudes possibles. Soit vous tombez immédiatement dans le « tous débiles » et rideau… fin de la réflexion ! Soit vous cherchez à comprendre le phénomène.

Quelques explications plausibles peuvent être avancées. La première est de se rappeler qu’aux Etats-Unis réside un obscur réalisateur-producteur-acteur dont le talent de dénicheur de talents a pris le pas sur la qualité des films qu’il a produit et réalisé. Son nom : Roger Corman. Son hobby : les productions à petits budgets tournées à la va vite avec une pléiade d’acteurs inconnus qui le sont devenus un peu beaucoup grâce à lui. Ron Howard, Francis Ford Coppola, jack Nicholson lui doivent si ce n’est leur carrières leurs débuts.

Sans pousser excessivement la comparaison, Max Pécas a eu ce même don de dénicher les talents et de les exploiter à des fins commerçantes, propulsant ainsi à l’écran des acteurs et actrices tels que Victoria Abril, Ticky Holgado, Bernadette Laffont, George Beller,… Non pas que leur participation dans un Max Pécas ait été une entreprise déterminante. Certains paieraient même des fortunes pour effacer ce passé encombrant. Mais l’appétit des télévisions pour ce genre de productions (prodigieusement rentables), les nombreuses rediffusions et l’opportunité de rôles de composition à rallonge ont aidé nombres de ses talents prometteurs à se faire connaître puis aimer du public pour ensuite enchaîner de solides productions.

Après avoir dynamisé la carrière de jeunes acteurs, ceux-ci ont à leur tour aidé ces productions de jeunesse à prendre de la valeur. « Mieux vaut être riche et bien portant que fauché et mal foutu » reste célèbre comme le film qui a accueilli l’un des premiers grands rôles de Victoria Abril. Et tant pis si cette première apparition est noyée sous un fatras de scènes tartes complètement improvisées. Victoria Abril crève l’écran ! Idem pour Bernadette Laffont dans « On n’est pas sorti de l’Auberge »

Des titres abracadabrants pour des histoires qui ne le sont pas moins mais qui ont on eu leur heure de gloire dès la sortie cinéma. De quoi leur assurer une brillante carrière télé et labelliser Pécas sous l’appellation de classique. Délirant me direz-vous ? Pas vraiment lorsqu’on sait que dans le même registre, les « Charlots » ont eux aussi cartonné avec « Les Charlots font l’Espagne » : 4,2 millions d’entrées cinéma. Que « La 7ème Compagnie » avec Mais où est donc passée la 7ème compagnie ? rafflait 4,2 millions d’entrées tandis que Le Gendarme de Saint-Tropez explosait les scores en 1964, terminant 1er du Box Office avec 7,8 millions d’entrées au nez et à la barbe de « 100 000 Dollars au Soleil », La Chute de l’empire romain et même du célèbrissime agent british et ses Bons Baisers de Russie.

Y a pas photo ! Le Rire a toujours été la priorité des français. Que ce soit au cinéma ou à la télévision. Et dans cette quête primordiale de la comédie détendante ou pas une once de réflexion n’intervient, Max Pecas s’y connaît. Il en est même le Prince. Sujets simplistes, personnages caricaturaux, scènes improvisées tapant systématiquement en dessous de la ceinteure et par dessus tout gags en série. Tous les ingrédients qui ont fait de Pécas un hommme riche et de ses afficionados des spectateurs heureux. Difficile de défendre cinématographiquement la chose mais qu’importe ! Ici ce qui prime est l’efficacité.

Max Pécas, là encore, fait preuve d’un certain talent puisqu’il transpose ses historiettes à Saint-Tropez (son lieu de prédilection), tire ses textes de livres de BD et noie le tout dans une réalisation potache qui joue à fond la carte de l’identification. L’invitation est claire : se remémorer nos bêtises, nos fantasmes et nos jeux tout droit issus de l’adolescence pour les caricaturer afin d’en rire. Avant American Pie, les spectateurs français se gavaient de « Pécas Pie » intarissables de cochonneries en tous genres et de gros gags montés sur ressort. Max Pécas fait aujourd’hui office de pionnier. Héritage assumé pour certains, encore honteux pour d’autres. Néanmoins, Max Pecas fait toujours autant d’émules. Que ce soit à travers les rediffusions télé de ses films ou à travers les oeuvres contemporaines que sa méthode a inspirées.

Les 5 titres a succès vous plongeront à nouveau dans l’ambiance. Gare aux imitations, cette ressortie pourrait bien les pointer du doigt en exhibant les considérables emprunts dont Max Pécas a fait l’objet. Ce qui nous rappelle que le has been ringard peut très souvent, au fil des ans, muter en has been culte. Certains des films de Max Pécas prétendent à cette dernière catégorie…

Présentation - 3,0 / 5

Edition triple DVD qui joue la carte de la dérision et de la qualité de transfert. Chaque menu fait l’objet d’une sympathique animation. L’ensemble est d’excellente facture et de bon ton à défaut d’être de bon goût (Max Pecas oblige !). Et derrière cette édition bien empaquetée, on perçoit l’esprit Studio Canal Vidéo… à la fois délirant et sérieux.

Idem en terme de packaging avec l’utilsation de couleurs flashies marquant à la fois le côté série Z et la volonté de transformer cette collection en anthologie. Toutefois, pas de surrenchère déplacée. Cela est et reste du Max Pécas avec tout ce que cette appartenance implique d’humilité. Rire sans se prendre le cerveau est le leitmotiv de cette édition.

Quant à la qualité d’image, la collection frise l’excellence !!! Demeure à aborder le sujet qui fâche : les suppléments. Niente ! Pas l’ombre d’un bonus consistant si ce n’est les sempiternelles et initéressantes biographies et filmographies ainsi qu’un diaporama pour se donner bonne conscience… bref, on peut dire que cette édition a été déshabillée pour l’occasion !

Bonus - 1,0 / 5

Pas la peine de traîner, c’est minable !!! C’est genre, on vous file 2 ou 3 bonus histoire de vous faire oublier qu’on n’a rien à vous montrer… Filmo, bio et diapo. Point final ! Où sont les makings of, interviews, comparaisons avec d’autres oeuvres existantes ??? Où sont passés les assistants, les techniciens, les images d’archives… enfin, on ne va pas se faire de mal… il n’y a rien… en tous les cas pas assez pour remplir le creux d’une dent de cinéphile. On vous file le détail, on vous prévient que c’est du vite fait mal fait et puis on passe à la prochaine section…


Bandes-annonces du film

Filmographie de Max Pécas

Biographie de Max Pécas (9’00)

Diaporama (2’57)

Ce qui serait vraiment tordant, c’est que Studio Canal Vidéo ait l’idée de sortir une édition collector.

Image - 5,0 / 5

L’image est très clairement le point fort de la collection DVD. Piqué exceptionnelle et couleurs merveilleusement bien gérées, l’éditeur a parfaitement compris l’enjeu de cette collection. Faire profiter leurs heureux possesseurs d’une image encore meilleure qu’à la télévision.

Réduction du bruit, fluidité de la compression, élimination des rayures et affinement du grain pour une remarquable netteté des plans. Bref..la panoplie complète d’une sortie DVD en grandes pompes. La chaleur qui se dégage de certaines séquences (notamment celles sur la plage dans « Les Deux Enfoirés à Saint-Tropez » ou celles sur le port dans « On se calme et on boit frais à Saint-Tropez ») parvient même à pallier l’absence de dialogue, de travail et de mise en scène.

Les 5 films bénéficient tous sans exception aucune du même haut niveau de qualité dans le transfert. Un pari qui se révèlera très certainement payant puisque les acheteurs de la collection Max Pécas en DVD apprécieront très certainement cette marque de respect. Ce qui pousse à acheter un Max Pecas en DVD plutôt que de l’enregistrer sur une cassette VHS est la possession de l’oeuvre dans une qualité sérieusement remasterisée. Une logique implaccable qui n’a pas échappé à l’éditeur.

Son - 4,0 / 5

Côté son, c’est une autre histoire puisque l’éditeur parie sur un simple mono. Certes, mieux vaut un mono de qualité qu’un dolby stéréo ou surround quelque peu faiblard mais il y avait tout de même matière à monter en gamme. Le Gendarme de Saint-Tropez et son système arkamys s’y était essayé avec succès.

Ici, c’est mono sinon rien, privilégiant les voix bien claires aux ambiances sonores et musicales. Certainement très conscient que la collection max Pécas ne rencontrera pas beaucoup d’installation Home Cinnema, l’éditeur ne s’est pas attardé sur des prouesses techniques.

Il s’est contenté du minimum syndical toujours de bonne facture. De toutes les manières, sur cette collection de 5 chefs d’oeuvres, aucun miracle n’était attendu. Juste ce qu’il faut de qualité pour apprécier ses Max Pécas en toute tranquilité.

Excellent avant-goût de ce que sera l’été ! ! !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Rétroprojecteur Toshiba 43PH14P
  • Toshiba SD-330ES
  • Onkyo TX-DS797
  • système d'enceinte 5.1 Triangle
Note du disque
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Brice
Le 8 décembre 2004
euh...ya pas en dessous de 1? Tampis. Volontairement dans l'appellation "Chef d'oeuvre" il y a une erreur. Comment peut-on regarder ses films qui sont absolument nuls? Tant qu'on y est pourquoi ne pas dire que Troie est bien, tant qu'on raconte n'importe quoi!

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