Narc (2002) : le test complet du DVD

Réalisé par Joe Carnahan
Avec Jason Patric, Ray Liotta et Busta Rhymes

Édité par M6 Vidéo

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Le 16/02/2004
Critique

4 lettres qui claquent comme le contact d’un fouet sur une peau tendre et vierge. Comparaison étrange ? Méritée puisque le film gifle à la fois nos certitudes et les conventions du film policier. Ni méchant, ni gentil, Narc est un enfer, celui de la came ruinant les vies de ce qui y touchent de près ou de loin. Flics ou Toxico, la came souille les âmes, englue les esprits et flétrit les corps, décharnés à son contact. Elle n’a qu’une seule couleur, bleu acier, celle du désespoir ! Dominante d’une pellicule nerveuse que l’overdose guette à tout moment. Comment lui résister ? Filmer la famille, le cercle protecteur, ou bien alors se shooter ! Surexposition, kaléidoscope de couleurs vives…le shoot fait retrouver la sensation première, le flash de départ. Idée fabriquée d’un Nirvana certain. Carnahan réutilise l’insert des deux aiguilles plantées dans la came ; présence démoniaque, transitions habiles avant un noeud dramatique et / ou une scène d’action. Tout est la cause de ce premier flash, trop plein d’énergie indélébile, ineffable que jamais aucun autre shoot ne reproduira. Le bleu, c’est l’après, la grisaille immuable dans laquelle évolue cet univers que les sensations du premier flash ont trop tôt, trop vite abandonné. On lutte, on court, on inculpe, on arrête en vain. C’est une guerre perdue d’avance. Un seul gagnant : la came qui corrompt tout, jusqu’aux flics qui la combattent.

« Narc » est l’héritier de 2 autres polars précurseurs. Le premier est French Connection à qui il emprunte sa poésie réaliste voire surréaliste. Moments forts, dangereusement fascinants, fruits empoisonnés de la plus terrible des violences. (cf la scène du cadavre dans la baignoire, celle de l’interpellation d’un suspect qui a tenté de défigurer sa petite amie). Tableaux baudelairiens d’une déchéance sociale et humaine consommées. Comme lui, il dépeint alors l’univers policier, nourri au sein de cette atrocité endémique. Les flics : mal payés, mal préparés, mal armés, somme toute impuissants, contraints à se sacrifier pour donner le change auprès du citoyen lambda…poursuivre ainsi la folle illusion d’une répression salvatrice. Sauver des vies pour sauver la face…à chacun son héro ! Au flic le service, aux dealers le crack. De maigres résultats à la clé que réduisent à néant une armada d’avocats et de ronds de cuir à coups de commissions, d’ordres, de contre-ordres, d’enquêtes et de contre-enquêtes quand ce qui les attend n’est pas le plomb d’une balle. Hasard putride de ses vies qu’on envoie faire le sale travail. Qu’on désavoue après…comme pour se laver les mains d’avoir exiger que les rues fussent « nettoyés ». Le dealer en victime, le flic en bourreau…mais quand l’enfer frappe à nos portes alors le bourreau devient héros…il faut tuer pour notre liberté…tuer pour nos vies qui ne valent pas les leurs…ces flics que la drogue a détruit et qui l’acceptent parce qu’ils ne savent plus trop quoi faire…en quoi être utile…ce qu’on attend d’eux. Ils ont vu l’enfer et en sont revenus…mais la peur au ventre que cette saloperie dévore le monde, leurs villes, leurs quartiers. Combattre la drogue pour les autres ou pour eux-mêmes. Juste la combattre sans avoir l’infime espoir de l’emporter. Voilà de quoi parle « Narc », de cet inextinguible enfer, de la cause, du Mal avec un grand « M » qui poursuit sans relâche de pourrir l’homme et son univers.

« Narc » évite soigneusement le traitement de ces films précautionneux, expurgeant ainsi la platitude et le neuneuisme dont nous gratifie abondamment tout bon polar hollywoodien. Oui…la dope est un problème ! Oui…quelques policiers s’acharnent à la combattre ! Certes ces hommes ont du courage mais ils sont faillibles ! Non…la hargne et la détermination qu’ils y mettent ne viendront pas à bout de ce fléau ! Si vous croyez que tout ceci va se terminer par un gentil petit happy end…pas la peine de continuer…hâtez-vous, vous risquez de manquer le dernier épisode des « Experts » ou de « Hooker ». Ici, politiquement correct, diplomatie, connais pas ! « Narc » leur préfère sens du rythme et maîtrise du sujet. Première scène : le calme avant la tempête. Transition flash puis scène d’action en ouverture digne de Spielberg et de son Il faut sauver le soldat Ryan. Caméra à l’épaule, bruits de pas, de sueur et souffle haletant…on est dans l’ambiance. Le plan-séquence dans toute sa splendeur avec pour seules lignes force violence et vélocité. Climax pour clore. On passe à la scène suivante, le film semble prendre une courte pause. Je dis bien « semble » parce qu’immédiatement, le flash back (ennemi juré des bluettes hollywoodiennes) prend le relais, écrouant le spectateur dans cette geôle qu’est le commissariat aux murs grisâtres, à l’atmosphère étouffante, sale et malsaine. On y respire les miasmes (bleu acier) du désespoir. Puis vient l’enquête ou devrais-je dire la quête. Se forme alors l’un des tandems les plus réussis du 7ème Art. Face à face au sommet entre Jason Patrick, officier revenu de l’enfer qu’est l’infiltration chez les dealers, et Ray Liotta, massif, musculeux, concentré d’amour, de haine et de brutalité. Deux extrêmes, deux figures…chacun à un bout de cette grande chaîne qu’est l’éventail des effectifs de police. Ensemble, ils allient force et intelligence, enquête et répression, circonstances atténuantes et sanctions.

Sybillin est le regard que chacun d’eux portent sur leur « onfrérie » ! Il haïssent le système policier conventionnel…celui qui triomphe, qui se veut moderne, celui qui passe bien à la télé…foutre des PV aux automobilistes, patrouiller dans des quartiers où ils ne risquent rien, faire bonne figure devant les commissions d’enquête, ils laissent ça aux arrivistes. Eux appartiennent à une classe supérieure ; celles des hommes à principe, francs, honnêtes et droits. « Narc » est un film engagé, radical…extrême par certains côtés. Désobéir aux ordres pour appliquer la justice, mentir pour défendre ce à quoi on croit, flinguer l’innocence aveugle d’un monde à la dérive. D’une Humanité qui s’arrange de boniments politiques et d’un fragile sentiment de sécurité. (cf la scène dans le bureau du Commissaire). Surtout pas de vague, la vérité on s’en balance d’autant qu’elle serait inacceptable à entendre…parce qu’il n’y a aucune solution, aucune issue, aucune légale en tout cas et que rien (ni enquête, ni procès, ni sanction) ne serait satisfaisant. Alors, on suit une piste, n’importe laquelle, on trouve un bouc émissaire (mort de préférence) pour lui coller les maux de la terre entière. Affaire classée, maintenant qu’on nous foute la paix !!! 13 ans après Rush (second film à légitimement réclamer la paternité de « Narc »), Joe Carnahan, illustre inconnu, sorti de l’anonymat par un Tom Cruise tout puissant, prend la suite de Lili Fini Zanuck pour signer un film terrible sur le Mal qui infeste nos sociétés : mensonge, orgueil, avidité humaine, concentré en un seul mot : la drogue ! « Narc » est l’histoire vraie de ces hommes, victimes et bourreaux, qui gravitent autour de la drogue…se déchirent, s’entretuent en un rituel sacrificiel. Certains pour la combattre, d’autres pour en obtenir. Narration à tiroir, mise en scène dépouillée. Retour au film noir des années 70 et ses 3 fondements : Interprétation, suspens, rebondissements. Le tout sous l’oeil indiscret d’une caméra expressive, toujours là où elle doit être, ni trop près ni trop loin, constamment en mouvement. Juste ce qu’il faut pour voir, entendre et imaginer une haletante intrigue servie par les nerveux soubresauts d’une réalisation intense.  » Narc  » filme le monde dans toute sa laideur et toute sa nudité,. Ni romantique, ni héroïque, ni cinématographique…ce monde hurle la sincérité…sincérité à côté de laquelle nous sommes passés en refusant trop souvent de mettre le nez dans nos poubelles.

Ne dites pas que vous ne saviez pas mais bien plutôt que vous vous en foutiez… « Narc » témoigne, dérange, accuse !!! Alors les  » c’est la vie, c’est comme ça  » on s’en passe…laissez ça aux faibles, aux lâches, aux coupables que « Narc » dépeint et condamne…c’est à eux qu’on doit cet enfer…ceux qui ne veulent jamais rien voir pour être sûrs de ne pas s’impliquer ! Intransigeant, indépendant, brillant, fascinant…le film prend des risques, cingle les conventions, gifle le système et frappe à terre ceux qui se risqueraient à trouver en lui un simple divertissement…réalisation magistrale à l’appui, les cinéphiles apprécieront… « Narc » franchit la barre du simple film culte pour se voir propulser (selon Friedkin) au rang de chef d’oeuvre… A voir impérativement !

Présentation - 5,0 / 5

Pas la peine de tergiverser, « Narc » est la Rolls de ce qui se fait aujourd’hui en DVD. Menus somptueusement dessinés et animés avec extraits du film et transitions ultra léchées. Visuels expressifs soulignés par les accords syncopés d’une musique discrète mais obsédante. Image est son éblouissants au-delà du simple exercice scolaire et appliqué. Sur une seule et même galette, H2F réussit une édition collector aux allures d’ultimate. Que demander d’autre ?

Côté bonus, c’est le Nirvana avec 3 making of, 5 interviews, bande-annonce, autopsie d’une scène…bref, tout ce que vous avez envie de savoir sur le film (sans jamais avoir osé le demander), vous le saurez.  » Narc  » est un bijou d’édition DVD que beaucoup d’entre vous auront à coeur (et on les comprend) de s’arracher !!!

Des éditions DVD comme celle de « Narc », on ne peut qu’en souhaiter davantage. L’éditeur a bien compris l’enjeu du support. Faire vivre à nouveau des oeuvres en vidéo, même si elles n’ont pas rencontré le succès en salles. Dans le cas de  » Narc « , cet ouvrage de tout premier ordre est absolument nécessaire pour décortiquer et honorer l’un des polars les plus marquants de ces 10 dernières années.

Bonus - 5,0 / 5

5 est encore trop peu pour célébrer la prolixité de cette décidément fort belle édition. Vous en connaissez beaucoup des DVD avec 3 making of, interviews, bandes-annonces avec en prime l’autopsie d’une scène ? On les compte sur les doigts de la main. Un dizaine tout au plus parmi lesquelles figure Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours. Parce qu’il faut aussi préciser que non seulement l’éditeur nous gratifie de 3 making of mais qu’ils ont en plus le bon goût de ne pas se limiter à de la promotion bassement commerciale. Pas un des suppléments ne fait office de gentille petite featurette. Tous (excepté Tom Cruise) multiplient les remarques judicieuses à propos de ce film avec une touchante sincérité. « Ca ne me gêne pas que dans 20 ans, on ait oublié « Narc » confie Joe Carnahan. L’important est le bonheur qu’il nous a procuré sur le moment ». Séquence humilité, témoignages vérités. Ca se regarde, ça s’écoute et ça s’apprécie !!!


Interviews (12’00 environ - VOST)

C’est le genre de supplément qu’il vaut mieux regarder avant le film. Bien que son contenu soit essentiellement dirigé vers la promotion et que les interviews qu’ils proposent soient beaucoup trop rapides pour être constructives, ce bonus montre l’état d’esprit dans lequel les participants ont abordé le film. La plus intéressante de toutes est celle de Jason Patrick qui ne fait aucune concession au gotha hollywoodien et défend ostensiblement ses choix d’artiste. 5 interviews qui donnent un léger mais savoureux avant-goût de ce qui va suivre :

- Ray Liotta (4’06)
- Jason Patrick (2’01)
- Busta Rhymes (1’48)
- Joe Carnahan (3’55)I
- Tom Cruise (2’24)

1er Making of : Montage de la Production (13’18 – VOST)

Mené tambour battant, ce making of nous explique de fond en comble la manière dont le projet a vu le jour puis s’est concrétisé. 13 minutes fascinantes qui montrent que ce film a connu les pires difficultés pour se faire. Que son réalisateur a immédiatement bénéficié du soutien de Ray Liotta et de sa femme (premier producteur du film) et que malgré ce soutien indéfectible, « Narc » a failli 100 fois capoter par manque d’argent. Premier à en pâtir, le choix du lieu de tournage : 1 jour à Détroit, le reste à Vancouver…mais au lieu de se décourager, le réalisateur et son équipe ont contourné le problème et transformé cette faiblesse en véritable force. Imaginatif,  » Narc  » évite les affres du formatage pour adopter un ton libre et indépendant…making of aux allures de film dans le film épique et captivant !

2ème making of : Le Tournage (19’24 – VOST)

Loin, très loin, à des kilomètres même de la featurette promotionnelle, ce making of vous plonge sans attendre au coeur de cette aventure qu’est le tournage de « Narc ». 28 jours de tournage. Au bout de 8 jours, plus d’argent. Des techniciens en colère , des acteurs qui poursuivent prises après prises, l’incertitude au ventre avec pour seul réconfort la détermination en béton armé d’un talentueux réalisateur et l’espoir que le projet, s’il voit le jour, finisse par les rendre fiers de ce qu’ils ont fait. Mais ce making of va au-delà de la simple  » love story  » puisqu’on s’attache aux moments forts du film pour les décortiquer et en extraire l’essence d’une réalisation à la fois sobre et complexe. Scène d’ouverture, flashs back, l’enquête, descente à l’entrepôt et bien évidemment la fin sont tour à tour passés en revue avec le sérieux et la rigueur des « Cahiers du Cinéma ». On termine par le rattrapage puis l’appropriation de « Narc » par la Paramount. Ni amertume, ni cynisme, juste les faits. Le temps encore d’un hommage à William Friedkin et son French Connection puis voilà clos ce deuxième making of, tout aussi passionnant que le premier.

3ème making of : Les effets spéciaux (12’56 – VOST)

Entièrement consacré à l’aspect visuel du film, ce 3ème et dernier making of entre dans le détail pour nous dévoiler (en toute simplicité et humilité) étapes par étapes la fabrication de « Narc ». De la photographie au montage en passant par la composition et la musique, rien n’a été laissé de côté. Et c’est ce qui rend ce « voyage visuel » si percutant et passionnant (Oui 3ème !). Joe Carnahan nous expose avec infiniment de modestie un sens inné et inhabituel de la réalisation ainsi qu’une vraie prédilection pour l’indépendance. Gonflé, visionnaire, brillant, son équipe et lui donnent à travers ce supplément court mais intense une vraie leçon de cinéma dont nombre de réalisateurs devraient peut-être s’inspirer. Les cinéphiles apprécieront…et n’auront de cesse de se repasser la section.

La Connection Friedkin (9’48 – VOST)

Voici un supplément tout-à-fait inhabituel dans lequel William Friedkin, légende vivante du cinéma américain, vient établir un parallèle entre son travail et celui d’un jeune réalisateur, inconnu du grand public, Joe Carnahan. De prime abord, ça semble suspect. On connaît les penchants de Friedkin pour les débordements affectifs un brin théâtraux. Mais très vite son discours séduit par sa passion et sa sincérité à l’égard d’un auteur qu’il considère comme son héritier. Héritage réclamé, paternité assumée, que demander d’autres ? Un sentiment sur le positionnement de l’oeuvre par rapport au cinéma hollywoodien…et là Friedkin ne déçoit pas non plus ! Il parle d’un film honnête, ce qui est rare. D’un film sincère et réaliste qui aborde, entre autres thèmes, l’extrême difficulté pour ces policiers de faire leur travail. Friedkin en profite pour égratigner le politiquement correct et s’en prend au formatage des films hollywoodiens. Puis il termine en ces termes : « Narc » est un film important (…) le public n’est plus toujours en phase avec ce genre de film (…) mais celui-ci restera très certainement gravé dans les mémoires « . Le mot « chef d’oeuvre » sera même cité. Hommage d’un grand homme qui porte un regard clair et actuel sur le cinéma et son devenir.

Autopsie d’une scène (21’57 – VOST)

Autre supplément inhabituel qu’on aimerait retrouver sur un peu plus d’éditions DVD, l’autopsie d’une scène est un documentaire captivant, produit par Sundance Channel, qui se consacre à décortiquer de part en part l’une des scènes clés de « Narc ». Morceau choisi, la scène de la baignoire lors de laquelle Jason Patrick et Ray Liotta se retrouvent à autopsier le cadavre d’un suspect décapité par la déflagration d’un fusil à pompe. Image, interprétation, lumière, montage, rien n’échappe à ce documentaire qui officie à la manière d’un médecin légiste. Par petites touches successives, réalisateurs, acteurs, monteurs dévoilent tous les ressorts utilisés pour cette apparemment simple scène et livrent sons sens caché. Seul regret ! Que toutes les scènes clés du film n’aient pas subi le même traitement…non je plaisante ! Sans aucune pudeur, le réalisateur et son équipe dévoilent ici quelques uns des secrets de fabrication de  » Narc « . Un exemple dont on aimerait assez que beaucoup d’autres réalisateurs talentueux s’inspirent. L’autopsie d’une scène parachève ce voyage au coeur des coulisses de « Narc ». Un voyage complet, instructif et fascinant…qui vaut à lui seul l’achat du DVD.

Bande-annonce (2’19 – VOST)

C’est l’unique déception de cette édition DVD. Malgré le bonheur que procure sa présence, on ne peut s’empêcher d’être déçu face à sa qualité d’image plus que médiocre. Pâlichonne, grêlée de points blancs, et comble de l’horreur en VF, sa vision finit par agacer. D’autant plus qu’il est rare de voir une bande-annonce aussi mal réalisée. Au lieu de s’appesantir lourdement sur la confrontation entre Jason Patrick et Ray Liotta (et nous dévoiler quasiment le dénouement), elle aurait mieux fait de pointer l’ambiance surréaliste de « Narc ». Voilà une bande-annonce qui rate totalement son sujet…

Image - 5,0 / 5

« Narc » signe le grand retour du polar noir, voie royale qui a conduit nombre de monstres sacrés de la réalisation là où ils sont ; Friedkin, Coppola, Scorcese,…Ce genre est également très ancré dans une époque où le flashy…avait tendance à guider la palette des chefs opérateurs dans les années 70. Ici, pas de couleurs flashy mais une interpénétration subtile entre deux dominantes ; le bleu et le rouge. A noter aussi l’utilisation de plusieurs types de pellicules ainsi que de nombreux traitements qui donnent cette teinte si particulière à l’écran, à la fois terne et brillante, contrastée puis délavée.

Au fur et à mesure que le film avance, le bleu envahit les lieux, uniformisant tout, y compris le foyer de Jason Patrick. Les ambiances sont étonnantes de contraste et de précision. Le passage d’une pellicule à l’autre se distingue sans jurer. Atmosphère visuelle composite, ultra complexe et très réussie. Floutés, scène d’action caméra à l’épaule, ombrés, surexposition…l’image évite tous les pièges tendus par une réalisation qui repousse les limites du possible. Quant à d’éventuelles tâches, point blancs, grains de compression, on oublie avec cette édition exempt de toute imperfection. Prendre en défaut une image comme celle de « Narc » relève de l’exploit ou de la mauvaise fois, je vous en laisse seuls juges.

Son - 5,0 / 5

Amis de la bande-son qui décoiffe, préparez-vous à passer un nouveau cap. Celle de la bande-son qui laisse K.O. Jamais coups de feu n’auront eu une telle intensité. Eclats de voix, pleurs, cris, vous distinguerez jusqu’au bruit des douilles fracassées au sol dans une fureur que cette traque impitoyable contre la drogue justifie. Le calme de la première scène passé arrive la fameuse scène d’ouverture. Bruits de pas, cris, détonations sans oublier le souffle haletant qui nous plonge au coeur de l’action. Après l’image, Carnahan offre au son cette même texture composite, tout aussi travaillée, tout aussi réussie.

Puis, elle s’enrichit d’une partition musicale signée Cliff Martinez (également auteur de celle de Traffic de Steven Soderbergh). Obsession et discrétion en sont les deux lignes forces. Le son vient alors habilement faire corps avec l’image jusqu’à atteindre cette dimension fusionnelle qui renforce le souci d’authenticité et de sensibilité de  » Narc « .

Côté format, le choix est étendu. VF dolby Digital 5.1 et DTS 5.1. Légère avantage pour le DTS plus fourni, plus clair, plus détaillé. Mais aucune de ces deux pistes n’arrivent à la cheville de la V.O. Dolby Digital 5.1. Incontestablement plus étoffée, plus précise aussi avec un relief et une clarté en matière de voix inégalés. La VO procure un rapport viscéral au film, mélange de sensualité et de brutalité. Surrounds tapageurs, basses sur-boostées, l’éditeur signe un mixage qui termine en beauté une édition promise d’ores et déjà à un véritable succès.

A très bientôt dans l’enfer de NARC !

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Rétroprojecteur Toshiba 43PH14P
  • Toshiba SD-330ES
  • Onkyo TX-DS797
  • système d'enceinte 5.1 Triangle
Note du disque
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Jax Teller
Le 9 décembre 2010
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Emmanuel
Le 8 octobre 2005
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Arnaud
Le 12 août 2004
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