Baraka (1992) : le test complet du Blu-ray

Baraka est un film tout à fait unique en son genre. Ce n’est pas une fiction, ce n’est pas un documentaire, ce n’est pas un clip vidéo géant.

Aussi difficile à classer, on ne peut parler de ce film qu’en des termes presque poétiques.

C’est une méditation, une contemplation, une prière, un regard universel et intemporel sur notre Monde que l’on a l’impression de sentir respirer, parfois très difficilement, sous le poids de l’Humanité qu’il abrite.

Ne vous attendez pas à un documentaire sur la magnificence de la nature. Ne vous attendez pas à un énième reportage sur l’état alarmant de la planète. Attendez-vous à une expérience sibylline, très troublante, quand les rôles semblent s’inverser et que ce n’est plus vous qui regardez le film, mais plutôt le film qui vous regarde, sonde votre âme et vous met à nu face à ses images qui sont autant de fenêtres ouvertes sur un monde inconnu alors que vous êtes assis dessus depuis votre naissance.

Filmé au rythme de la lune qui offre une superbe eclipse, ce film a quelques chose d’organique, une sensation renforcée par une bande sonore hypnotique signée Michael Stearns.

L’absence de tout commentaire, explication, présentation ou indication du lieu de tournage à un effet immédiat : votre imagination est en ébullition et superpose une interprétation toute personnelle sur ce qui est montré. L’expérience sera donc différente pour chacun. Émerveillement, choc, secousse, amusement, le spectateur à l’ouverture d’esprit et à la curiosité suffisantes vivra tout cela et même plus…

Rien de particulier ici. Reprise du menu développé outre-Atlantique. Boîtier classique. Jaquette simple et claire.

Deux documentaires tournés en 2008 lors de la préparation de la première sortie Blu-ray du film outre-Atlantique sont ici présents. Le premier, presque aussi long que le film lui-même, est composé d’interviews des membres impliqués dans la création du film, qui reviennent tous sur ce tournage d’un genre unique, avec des anecdotes à la pelle. Les sensations de chacun sont visiblement encore très vives 16 ans après la sortie du film. Ils partagent simplement l’émotion et la sensation d’avoir participé à une expérience unique. Passionnant.

Le second module, beaucoup plus court et très technique, revient sur le tour de force de cette édition : le scan 8K du négatif et sa restauration image par image. Un travail de titan, un travail de passionné.

Ces deux reportages sont présentés en VOST et définition standard, alors qu’ils existent en HD sur les éditions US et UK… interrogé à ce sujet, l’éditeur et le labo d’authoring nous ont précisé que les US n’ont pas été en mesure de fournir des masters HD timecodé, ce qui est nécessaire pour effectuer le sous-titrage. C’était donc HD/VO ou SD/VOST…

On ne peut pas s’empêcher de penser qu’un tel film sur un tel support aurait pu donner lieu à une interactivité plus poussée avec par exemple un mode interactif permettant d’en savoir plus en temps réel sur les lieux de tournage. Mais le film en perdrait alors sans doute son côté mystérieux et universel…

Avec un scan 8K du négatif 65mm original puis une restauration image par image, le film était fin prêt pour le Blu-ray Disc. Édité depuis 2008 dans certains pays, cette image sublime arrive enfin chez nous. Voici un disque à ranger assurément dans la catégorie « demo » pour ces images d’une précision époustouflante, sa colorimétrie explosive et ses lumières incroyables.

Ce Blu-ray s’adapte aux installations pleinement HD et à celles qui ne supportent encore que le Dolby Digital standard. Deux pistes 5.1 aussi chargées en émotion et en informations que les images. Quelques effets quand c’est nécessaire, des basses profondes, une clarté de sons spectaculaire, plus que jamais la bande son est ici un élément primordial. Le DTS-HD MA délivrera forcément la meilleure expérience, mais la piste Dolby Digital n’a presque pas à rougir tant son efficacité est grande.