Réalisé par Duncan Jones
Avec
Sam Rockwell, Dominique McElligott et Rosie Shaw
Édité par France.TV Distribution
Pas besoin de chercher à en mettre plein la vue pour être intéressant, prenez surtout un scénario simple, terriblement bien écrit et qui replace la SF dans sa dimension humaine, telle qu’elle a fait ses premiers pas dans la littérature du même genre.
Pas besoin d’aller chercher le haut du panier des acteurs « bankables » pour avoir du talent à l’écran, prenez simplement Sam Rockwell, un habitué des seconds rôles marquants, un acteur avec ce je ne sais quoi de génie et de folie au fond des yeux. Pensez également à ajouter la voix de Kevin Spacey pour un ordinateur au ton suave qui n’est pas sans rappeler HAL 9000 de 2001 Odyssée de l’espace.
Pas besoin d’aller chercher les images de synthèse dernier cri pour visualiser une base lunaire et son environnement, un petit budget vous forcera à utiliser des maquettes et un décor bien pensés, filmés avec talent et un oeil gavé de références du genre.
Pas besoin d’aller chercher Ennio Morricone ou Hans Zimmer pour concocter une partition hypnotique et lancinante qui vous restera dans la tête de longues heures après la vision du film, appelez Clint Mansell, le compositeur de Requiem for A Dream ou The Fountain qui s’y connaît pour magnifier les émotions des images grâce à des compositions taillées comme des costards.
Pas besoin d’être le fils de David Bowie pour… ah si, ça on garde. Mais plutôt que de se la jouer « fils de », gardons les pieds sur terre en ayant qu’un seul objectif : raconter une histoire digne de ce nom, avec du suspense, de la tension, les performances épatantes d’un seul acteur et surtout le respect d’un genre de film qui a basculé depuis longtemps dans le business du pop-corn et y a perdu son âme.
Oui, il est encore possible de faire de la SF intelligente, chargée d’une véritable réflexion sur notre avenir, avec juste ce qu’il faut d’éléments fantastiques.
Un festin pour pour les rétines, une bouffée d’oxygène pour la matière grise, un film bien parti pour rejoindre certains de ses collègues inédits en salles françaises au rang des oeuvres cultes…
Jaquette précise, boîtier classique, menus simples. R.A.S.
La partie la plus faible de ce Blu-ray Disc qui ne reprend pas même le quart de ce que l’on peut trouver dans l’édition américaine concoctée par Sony Pictures. On ne récupère ici que le module générique du making of (16 minutes d’interviews du réalisateur et de Sam Rockwell avec quelques images du tournage) et la bande-annonce (seule en HD). Vraiment très dommage, mais on imagine une fois de plus des problèmes de droits et de gros sous pour faire traverser l’Atlantique à tous ces bonus. Les plus accros se rabattrons donc sur l’import qui ne comporte pas de blocage de zone.
C’est superbe. Bel encodage qui reprend un master propre comportant un léger grain qui ajoute au sentiment de vérité du film. Mais où est passé le progressif ?
Bel effort de la part de l’éditeur d’avoir fait doubler le film et de l’avoir mixé en DTS-HD MA 5.1 en français comme en anglais. Les deux mixages font preuve d’une grande efficacité. Petite bizarrerie, la VO est placée un ton au-dessus de la VF comme si la vitesse de lecture était accélérée (effet normalement réservé au DVD et son passage en PAL), on le remarque surtout sur les passages qui comportent de la musique.