Mr. Nobody (2009) : le test complet du Blu-ray

Jaco Van Dormael est de ces réalisateurs rares qui prennent leur temps pour raconter des histoires longuement mûries. 3 longs métrages en 18 ans et 13 ans depuis Le Huitième jour. Il faut dire qu’à lui seul, Mr. Nobody a « mangé » 7 ans entre l’écriture du scénario et les 7 mois de tournage.

Cependant, l’ampleur du présent projet n’en demandait pas moins. Raconter en un peu plus de 2 heures les implications du choix d’un enfant de 9 ans relève du défi effrayant. Car de sa décision sur le quai de la gare de partir avec son père ou sa mère, va découler un enchevêtrement de vies. Des vies faites de joies, de peines, d’accidents, de rencontres et encore d’autres choix à faire. Et montrer cet « arbre de vie » à l’écran peut vite se transformer en bouillie métaphysique. Pas pour Jaco Van Dormael dont l’oeil et la sensibilité lui font faire tous les choix judicieux (acteurs, cadre, musique, montage, effets spéciaux…) qui font de ce film un voyage sur les montagnes russes des possibles.

Le casting du film est à mettre en avant pour l’exceptionnelle richesse de jeu dont ont du faire preuve les acteurs afin de se glisser dans toutes ces failles temporelles. Jared Leto en tête fait une fois de plus preuve d’une capacité d’immersion phénoménale. On retrouve également Diane Kruger, très simple, dans un rôle loin des blockbusters d’Hollywood. Rhys Ifans est toujours aussi insaisissable et Sarah Polley nous gratifie d’un jeu à fleur de peau.

Un film sur la vie et sur les choix, un film sur le temps qui passe, une collection d’images superbes et d’histoires uniques, un film qui touche la perfection, quelque part entre L’Étrange histoire de Benjamin Button et The Fall, deux coups de coeur qui en encadrent un nouveau.

Superbe création de menu qui reprend des images clés du film montées sur fond d’étoiles en suivant un fil temporel lumineux, le tout accompagné de la musique du film. Navigation très simple, très claire et d’une grande réactivité.

Version cinéma et version longue sont proposées. 16 minutes de différences qui sont difficiles à cibler. Mais comme le choix est donné, autant opter pour la version la plus complète.

Bande-annonce, galerie photos, session de questions/réponses avec le réalisateur lors de l’avant-première, 5 scènes coupées sans grand intérêt et un module de featurettes sont autant d’apéritifs pour le making of de trois quarts d’heure qui est passionnant et presque trop court. Le réalisateur y explique le processus de création du film avec une grande simplicité. Le module de featurette est justement assez redondant avec le making of, à l’exception de quelques passages avec Rhys Ifans qui fait visiter les décors.

Mis à part la bande-annonce et la galerie photo en HD, il faut malheureusement se contenter d’une définition standard pour tout le reste.

Superbe définition, contrastes parfaits, palettes de couleurs qui crèvent l’écran… un festival pour la rétine. La photographie multiple du film n’est jamais trahie par un master et un encodage aux petits oignons.

2 pistes DTS-HD MA 5.1 à la sonorité profonde et à la définition impeccable. Carton jaune à la VF qui fait perdre 80% de l’émotion au film.