The Misfits (Les désaxés) (1961) : le test complet du Blu-ray

The Misfits

Réalisé par John Huston
Avec Clark Gable, Marilyn Monroe et Montgomery Clift

Édité par MGM / United Artists

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Le 28/09/2012
Critique

À Reno, Roslyn s’apprête à divorcer. Fasciné par la beauté de la jeune femme, un cow-boy entre deux âges lui demande de partager son existence. Elle se lie également d’amitié avec un riche éleveur et un garagiste veuf. Ils paraissent comblés mais subissent en fait une misère affective et intellectuelle.

Finalement plus connu pour son tournage chaotique (les retards de Marilyn, sa dépression, les crises de nerfs de Clark Gable, le mal-être de Montgomery Clift) que pour son histoire, Les Désaxés - The Misfits, tiré d’une nouvelle éponyme écrite par le dramaturge Arthur Miller qui s’inspire alors de sa propre histoire (et échec) avec Marilyn, demeure un classique incontournable dans la carrière de John Huston et de ses interprètes. Aux côtés de Marilyn Monroe, Clark Gable (mort juste après le tournage) et Montgomery Clift, citons la présence au générique du génial Eli Wallach, trop souvent et injustement oublié quand le film est évoqué, d’autant plus que son rôle est tout aussi important que ceux de ses partenaires plus « starisés ».

Superbe drame crépusculaire, l’histoire de ces quatre inadaptés, marginaux (Misfits en version originale), renvoie à celle de chacun des interprètes : Clark Gable, dans le rôle du cow-boy vieillissant, désabusé, qui a perdu tous ses repères et n’a plus sa place dans le monde moderne, est emporté par une crise cardiaque quelques jours après la fin des prises de vue, Montgomery Clift, dont le personnage brisé s’est jeté à corps perdu dans un rodéo suicidaire, fait étrangement écho à son véritable accident de voiture qui l’a défiguré (il disparaît quatre ans plus tard d’une crise cardiaque à l’âge prématuré de 45 ans), et surtout Marilyn Monroe, suicidée (?) un an après la sortie du film, qui signe probablement sa plus intense prestation ne fait qu’un avec son personnage en quête d’un bonheur inaccessible, un être fragile comme du cristal au point de voir ses mains trembler à plusieurs reprises.

Soutenu par le splendide N&B du mythique chef opérateur Russell Metty, un scénario dense et des dialogues d’une folle modernité, Les Désaxés n’est certes pas le film le plus abordable de John Huston, mais sans nul doute l’un de ses plus désabusés, pessimistes et réfléchi sur la condition humaine, la solitude des êtres et le constat de l’échec. La mort rode autour de ces quatre âmes tourmentées, c’est la fin d’une époque, l’aboutissement de l’Ouest américain, la fin de l’âge d’or hollywoodien, le testament de Marilyn Monroe.

Édition - 7 / 10

Si le visuel est attractif et met en valeur les trois stars, la jaquette oublie malheureusement de faire figurer Eli Wallach et mise visiblement plus sur la popularité du titre original, Les Désaxés étant simplement mis entre parenthèses. Dommage pour les cinéphiles, l’éditeur ne propose que la bande-annonce (3min43). Notons également l’absence d’un menu principal.

Le master d’origine avait semble t-il subi les affres du temps puisque cette édition HD alterne le bon avec le médiocre. Les côtés positifs du Blu-ray des Désaxés proviennent de la luminosité des scènes extérieures, un relief souvent probant et des contrastes N&B riches et denses. En revanche, certaines séquences révèlent une nette baisse de la définition avec un grain cinéma aléatoire évoluant de la texture appréciable aux picotis fortement accentués. Certains plans demeurent flous et brouillons même si les noirs sont concis, la copie propre est quasiment débarrassée de toutes scories, tandis que les arrière-plans affichent quant à eux une jolie stabilité.

Sur le Blu-ray des Désaxés, la version originale dispose d’un encodage mono DTS-HD Master Audio mixant des dialogues tantôt sourds tantôt à la limite de la saturation, et une bande-son particulièrement vive. Ce petit manque d’homogénéité n’entrave cependant en rien le visionnage mais n’hésitez pas à monter le volume pour vous plonger suffisamment dans le film. Les autres langues ne bénéficient que d’une version mono 2.0 relativement bien dépoussiérées pour la plupart. La version française s’avère une des meilleures pistes du lot avec une excellente fluidité des dialogues, une restitution dynamique de la musique d’Alex North. En revanche, les mixages portugais et espagnols semblent avoir été réalisés récemment et dénaturent souvent l’oeuvre originale en misant essentiellement sur les dialogues au détriment des effets sonores et de la bande-son.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
7 / 10
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Sabrina Piazzi
Le 4 octobre 2012
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