Réalisé par Jean-Jacques Beineix
Avec
Jean-Hugues Anglade, Hélène de Fougerolles et Miki Manojlovic
Édité par M6 Vidéo
Il semble loin le temps où Beineix, cinéaste novateur et
prometteur, nous éblouissait par un cinéma audacieux,
esthétique, onirique et poétique. C’était l’époque de
Diva, « La lune dans le caniveau », 37°2’ le matin.
Certes, on attend toujours un film de Jean-Jacques Beineix
avec une certaine excitation, mais on commence à douter de sa
capacité à se renouveler et à retrouver la verve de ses
premières oeuvres… verve un peu perdue depuis « IP-5 ».
Fidèle à son style, le cinéaste a retrouvé Jean-Hugues
Anglade, son acteur fétiche de 37°2’ le matin, pour le
transformer en un psychanalyste pris au piège d’une jeune
patiente nymphomane qu’il retrouvera étranglée sous le fameux
divan de la consultation… Partant d’un postulat intéressant,
le film tourne vite au grand guignol avec des scènes
surréalistes et sado-masochistes… De plus, Beineix enveloppe
l’ensemble d’un humour noir et loufoque, ce qui n’empêche pas
malheureusement son film de dévier et déraper trop souvent
vers un certain maniérisme et un goût immodéré pour les images
surréalistes.
Au final, plutôt que d’innover ou de déranger, « Mortel
Transfert » finit par agacer légèrement le spectateur, et ce,
malgré l’interprétation de qualité d’Hélène de Fourgerolles,
de Jean-Hugues Anglade et de Valentina Sauca.
Présentée dans un boîtier Amaray opaque, la jaquette indique
un 16/9 anamorphique, une piste audio française en DD 5.1
ainsi que quelques bonus. Le disque est sérigraphié. Un splash
screen introduit un menu principal semi-animé et musical. Les
autres écrans de navigation sont fixes. Ils sont assez clairs
et prolongent relativement bien l’ambiance du film. Vingt
chapitres découpent le film. Une édition honnête et plutôt
soignée.
Un petit bémol : on regrettera l’absence de sous-titres pour
sourds et malentendants.
Commençons par le commentaire audio de Jean-Jacques
Beineix. Ce long monologue tente de nous éclairer sur
certaines des intentions du réalisateur. Il est en tout cas à
conseiller car il se révèle par instants surprenant et
cocasse…
Ensuite un long making of de 54 minutes nous est
offert. Il est très bien fait, concis et intéressant. De
nombreuses éditions DVD devraient s’inspirer de ce type de
document..
Un promo réel - une sorte de bande-annonce destinée au marché
anglo-saxon, nous est proposé. On ne comprend pas trop
l’intérêt qu’il a de figurer sur l’édition DVD française de ce
film… A noter que ce spot est sous-titré en anglais. Enfin,
deux bouts d’essai de Jean-Hugues Anglade et d’Hélène
Fourgerolles nous sont offerts en guise de cerise sur le
gâteau.
On regrettera l’absence de filmographies des principaux
membres du casting mais, dans l’ensemble, le travail
d’agrémentation réalisé pour cette édition est très
satisfaisant.
Aucun problème de compression n’est à signaler. L’image aux ambiances variables est remarquable de fidélité et de stabilité. Les contours sont fins et précis. Les premier et second plans sont nets. Le plaisir visuel est au rendez-vous.
Une piste DD 5.1 relativement dynamique et claire au niveau des dialogues. Les ambiances latérales et surround ne sont pas omniprésentes mais elle savent à certains instants être précises et enveloppantes.