La Guerre est déclarée (2011) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Valérie Donzelli
Avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm et César Desseix

Édité par Wild Side Video

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Le 17/02/2012
Critique

Entre Roméo et Juliette, c’est le coup de foudre, et bientôt, un bébé. Quand Adam est diagnostiqué d’une maladie grave, ses parents mettent en place un plan de bataille pour en venir à bout. Seul l’amour pouvait permettre à la vie de l’emporter…

Après un joli coup d’essai avec La Reine des pommes, la comédienne Valérie Donzelli signe avec son deuxième long-métrage en tant que réalisatrice La Guerre est déclarée un petit coup de maître insolite, poignant et drôle. Réalisé tel un film d’action, ce film sur l’amour d’un couple confronté à la maladie de leur enfant atteint d’une tumeur au cerveau s’inspire de l’expérience douloureuse vécue par Valérie Donzelli et son ancien compagnon Jérémie Elkaïm.

Usant de cette histoire qui aurait pu faire peur au premier abord, la réalisatrice a le don de désamorcer tout pathos avec un humour implacable, une énergie redoutable doublée d’un optimisme revigorant. Avant tout, Donzelli montre qu’en dépit des épreuves traversées, l’amour demeure plus fort que tout. En confrontant les spectateurs face à leurs propres angoisses, elle montre des gens de tous les jours qui malgré la guerre contre la maladie continuent de sourire. Aux côtés de la lumineuse Valérie Donzelli, les personnages secondaires brillent tels l’indispensable Frédéric Pierrot en chirurgien et Béatrice De Staël, découverte dans La Reine des pommes, irrésistible dans le rôle de la pédiatre.

La Guerre est déclarée est un vrai film de cinéma, libre (économie de moyens techniques, lumière et décors naturels, équipe réduite) et désinvolte (les ruptures de ton donnent au film son identité), physique et vivant (grâce notamment à la bande-son), confirmant l’univers singulier, poétique et même inclassable de sa réalisatrice. Comme le déclare Valérie Donzelli, « Pour moi la vie est une succession d’épreuves à surmonter, plus ou moins lourdes, plus ou moins malheureuses ou heureuses. Et peu à peu, on gravit la montagne. Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Adam est le fruit de l’amour entre Roméo et Juliette, pourquoi est-ce à lui qu’arrive cette maladie ? Quand Roméo pose la question à Juliette, elle lui répond : « Parce qu’on est capable de surmonter ça. » L’épreuve prend alors presque une dimension mystique, ce n’est plus une question de malchance ou d’injustice « . On ne saurait dire plus, on ne saurait dire mieux.

Présentation - 4,0 / 5

Nous n’attendions pas plus pour se replonger dans le film que ce superbe menu principal, lumineux et animé sur le superbe The Bell Tolls Five de Peter Von Poehl.

Bonus - 4,0 / 5

Confortablement installés dans un canapé, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm évoquent pendant 25 minutes la genèse, la réalisation et l’accueil de La Guerre est déclarée. Rien n’est oublié, du choix des prénoms des personnages (Roméo et Juliette) aux partis-pris formels (faire un véritable film d’action), en passant par les éléments autobiographiques qui ont nourri le scénario, la bande-originale présente dès l’écriture et même sur le plateau, sans oublier les conditions des prises de vue (équipe réduite, l’utilisation d’un appareil photo Canon EOS 5D), l’importance accordée au son brut.

Cédric Klapisch réalise ensuite une petite présentation du film pour le site de Canal+.fr. En une minute, il tente avec succès de faire partager son admiration pour le film de Valérie Donzelli en précisant qu’il ne faut surtout pas avoir peur du sujet qui pourrait rebuter plus d’un spectateur au premier abord, et qu’il s’agit avant tout de vrai et grand cinéma.

Nous retrouvons le même Cédric Klapisch pour un entretien de 17 min avec Valérie Donzelli. Cette fois encore, le réalisateur ne cache pas son emballement pour La Guerre est déclarée. La comédienne, co-scénariste et réalisatrice du film revient cette fois encore sur le pourquoi du film et certains propos font inévitablement écho avec la première interview. Toutefois, ce module complète parfaitement le premier entretien et il serait dommage de passer à côté surtout quand Valérie Donzelli explique comment elle en est venue (par hasard) à faire du cinéma, grâce au soutien de Jérémie Elkaïm qui l’a rendu cinéphile et poussé à écrire son premier scénario.

S’ensuivent 12 scènes coupées (15 min), certaines n’étant pas à mettre devant tous les yeux comme l’annonce un panneau. En effet, quelques scènes de sexe parfois crues, où l’on voyait le couple prendre une chambre pour  » décompresser  » ont été laissées sur le banc de montage. D’autres présentent des versions étendues et finalement sans intérêt de scènes présentes dans le film.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

A l’instar de Rubber de Quentin Dupieux, La Guerre est déclarée a été (presque) entièrement tourné en lumière naturelle avec un appareil photo numérique, le Canon EOS 5D muni d’une fonction vidéo de très grande qualité. S’il n’y a rien à redire concernant la luminosité de certaines séquences, la définition apparaît bien trop douce, le piqué émoussé et les détails manquent à l’appel.

Certes la HD permet de plus apprécier certains plans tournés  » à l’arrache  » mais nous avons la plupart du temps l’impression de regarder un DVD amélioré plutôt qu’un Blu-ray proprement dit. La colorimétrie est plutôt vive, le master très propre et les noirs joliment concis mais le cadre large n’offre aucune profondeur de champ et les séquences sombres demeurent quelque peu poreuses. Inhérent aux conditions de tournage, un grain cinéma est palpable tout comme divers fourmillements. Seuls la dernière séquence au ralenti a été tourné en 35mm et se révèle sans surprise la plus belle de ce transfert.

Son - 4,0 / 5

Le mixage DTS-HD Master-Audio 5.1 ne fait pas d’esbroufe inutile et spatialise activement l’efficace bande-originale qui regroupe entre autre le thème de La Cosa buffa d’Ennio Morricone, Rectangle de Jacno et The Bell Tolls Five de Peter Von Poehl sur le magnifique épilogue. Si les dialogues auraient parfois mérité d’être un poil plus élevés (à part les voix-off percutantes), la balance frontale demeure solide, tandis que les arrières distillent leurs ambiances avec parcimonie. Notons que le film a été tourné en son mono privilégiant une atmosphère brute. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste audiodescription.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis
Multimédia
La Guerre est déclarée
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