Animal Kingdom (2010) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par David Michôd
Avec Guy Pearce, James Frecheville et Jacki Weaver

Édité par ARP Sélection

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 24/02/2012
Critique

Une rue anonyme dans la banlieue de Melbourne. C’est là que vit la famille Cody. Profession : criminels. L’irruption parmi eux de Joshua, un neveu éloigné, offre à la police le moyen de les infiltrer. Il ne reste plus à Joshua qu’à choisir son camp…

Il aura fallu près de dix ans au réalisateur David Michôd pour porter à l’écran un scénario qu’il n’a cessé de remanier afin de le trouver parfait. Bien lui en a pris car Animal Kingdom est un véritable coup de maître. Originaire de Sydney, le jeune cinéaste s’était déjà fait remarquer en 2007 avec un court-métrage intitulé Crossbow qui rétrospectivement a servi de base de lancement à Animal Kingdom.

David Michôd s’intéresse à une famille de criminels de Melbourne, ville angoissante où règne le désordre urbain, à travers une véritable fresque dramatique. Ce qui intéresse le réalisateur dans le film c’est de comprendre comment font ces personnes pour vivre une existence où les enjeux sont si énormes, où faire une erreur peut leur coûter la vie ou les conduire en prison, où tout un pan de la société vit à la frontière de toute morale.

Pour infiltrer cette famille, David Michôd confie le rôle principal à un jeune mais imposant comédien, James Frecheville, qui va plonger en même temps que le spectateur dans ce monde inconnu. Vierge de toutes informations sur cette famille, le spectateur s’identifie immédiatement au personnage en se demandant constamment si nous aurions réagi de la même façon si nous avions été à sa place. Reste à savoir ce que pense vraiment le jeune homme, va t-il balancer sa famille ?

En décrivant le déclin d’une certaine criminalité avec une froideur clinique tout en dressant le portrait d’une famille en pleine crise, David Michôd signe un film ambitieux, magnifiquement photographié par le chef opérateur Adam Arkapaw. Il n’y a pas de seconds rôles dans Animal Kingdom, chacun des comédiens ayant sa partition à jouer dans cette mélodie placée sous le signe du crime et de la violence. Toutefois, le personnage de la mère, la figure parentale centrale de la famille Cody magistralement incarnée par Jacki Weaver se place au-dessus du lot. Attendrissante, sympathique puis incroyablement inquiétante voire effrayante, cette femme d’une soixantaine d’année se révèle être une véritable sociopathe doublée d’une psychopathe, qui a fait de ses trois fils des psychopathes. Mention spéciale également à l’Oncle Pope, interprété par le glaçant Ben Mendelsohn.

Animal Kingdom est un thriller difficile, choquant, brutal et psychologique qui nous laisse autant pantois d’admiration que sincèrement lessivé. Pas de doute, un réalisateur à suivre vient d’émerger.

Présentation - 3,0 / 5

Le menu principal animé et musical est certes très élégant mais la police demeure trop petite. On s’embrouille légèrement dans la navigation des sous-menus.

Bonus - 4,0 / 5

On débute tout d’abord par le fantastique court-métrage réalisé en 2007 par David Michôd intitulé Crossbow (l’Arbalète) et interprété par Joel Edgerton. Ce film qui annonce Animal Kingdom se déroule dans un quartier résidentiel calme, deshumanisé. En voix-off, un adolescent raconte son quotidien morne et triste, enfermé dans sa chambre où il entend les gémissements de ses parents. Parfaitement maîtrisé, ce court-métrage se penche déjà sur les relations familiales, sur l’amour filial, sur la violence contenue qui finit par éclater. Immanquable.

La pièce maîtresse de cette interactivité demeure un magnifique et exhaustif making of d’1h08 qui débute par la présentation triomphale du film au festival de Sundance où il allait être récompensé par le Grand prix du Jury, donne principalement la parole au réalisateur David Michôd qui revient sur la longue gestation (plus de 10 ans) d’Animal Kingdom. Il y partage ses doutes, ses peines, l’évolution du scénario, la psychologie des personnages et le casting du film.

Chacun des comédiens intervient d’ailleurs en présentant son personnage respectif, dont James Frecheville dont le screen-test est également disponible. Quelques images issues des lectures, répétitions et du tournage viennent illustrer cet ensemble, tout comme les interventions du chef opérateur, de la costumière et de la chef décoratrice. Les propos sont denses, précis, toujours intéressants et font oublier l’absence d’un commentaire audio sur l’entièreté du film. Vu que le montage original faisait 2h35, on s’attendait à voir quelques 40 minutes de séquences coupées mais il semble que le réalisateur ait voulu les garder pour lui. Il n’en demeure pas moins qu’un bout de séquence coupée de dix minutes nous est quand même montré.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce ainsi qu’un montage de 3 minutes compilant des images brutes issues du tournage.

Image - 4,5 / 5

La photographie léchée du directeur de la photographie Adam Arkapaw trouve avec cette édition HD un magnifique écrin qui restitue brillamment ses partis-pris esthétiques d’origine. Seuls quelques sensibles fourmillements viennent ternir quelque peu la définition mais dans l’ensemble tout est parfait. Les noirs sont denses, le piqué affûté comme une lame de rasoir, les contrastes sont tranchants, les séquences diurnes lumineuses et le grain original respecté.

Son - 4,5 / 5

Bien que toutes deux proposées en DTS-HD Master Audio 5.1, la version originale s’en tire haut la main par rapport à une piste française manquant singulièrement d’ardeur. En anglais, les ambiances naturelles sont précises et bénéficient d’une spatialisation concrète et dynamique qui plonge le spectateur dans l’atmosphère du film dès le générique. Les voix des comédiens sont tranchantes sur la centrale, quelques basses ponctuelles se font entendre et la composition d’Antony Partos demeure saisissante même à faible volume. La balance frontale est également éclatante. A côté, la version française fait vraiment pâle figure et demeure trop linéaire. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

5,0
5
1
4
0
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Franck Brissard
Le 7 novembre 2014
Pas de commentaire.

Lire les avis »

Multimédia
Animal Kingdom
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)