Les Trois Mousquetaires (2011) : le test complet du Blu-ray 3D

Comme Charles Perrault et Jules Verne, Alexandre Dumas a attiré les cinéastes. Prolifique, inspiré par l’histoire romancée, il a écrit plus de 120 romans et pièces de théâtre qui lui assureront une popularité internationale… et posthume, avec pas moins de 250 adaptations pour le grand ou le petit écran !

Ce dernier avatar des aventures des Trois Mousquetaires (qui étaient quatre, comme chacun sait) surpasse tous les autres en fantaisie : dès la première séquence, Athos sort des eaux noires d’un canal vénitien dans un accoutrement à la Darth Vader, alors qu’Aramis a emprunté la cape de Batman pour se jeter dans le vide. Tous les deux, avec Milady, sont venus dérober les plans d’une machine de guerre dessinée par Leonardo Da Vinci caché dans un caveau secret avec des pièges aussi mortels que ceux qu’Indiana Jones a réussi à déjouer dans Les Aventuriers de l’arche perdue.

La production a alloué de gros moyens au service de l’imagination des auteurs, ce qui nous vaut des scènes réjouissantes : un époustouflant combat à l’épée, très soigneusement chorégraphié, des quatre mousquetaires contre pas moins de quarante gardes du cardinal, dont un seul sortira vivant. Le clou du spectacle, tout à fait inattendu, est un combat naval… dans les airs, qui rappelle les fantastiques élucubrations de Terry Gilliam dans Les Aventures du Baron + de Munchausen. Les décors, eux aussi, paraissent fantastiques dans leur démesure, alors qu’ils sont pourtant bien réels, découverts en Allemagne, à Herren-Insel, Chiemse, Wurtzburg et Munich.

Aux côtés d’un d’Artagnan, bien plus jeune qu’à l’habitude, deux gaillards plutôt virils : Matthew Macfadyen, à la voix gravissime (dans la version originale), et Ray Stevenson, à l’impressionnante carrure. Ce monde de brutes est adouci par le charme délicat de Milla Jovovich (l’épouse du réalisateur), de Juno Temple et, comme si elle était sortie d’un rêve, par la sublime beauté d’une nouvelle venue, Gabriella Wilde, qui n’a pu échapper à ceux qui ont vu le film St Trinian’s 2.

On savait que Paul W.S. Anderson aimait l’action, après les deux Resident Evil et Death Race, critiqué à la sortie du Blu-ray. Il nous donne, cette fois, un grand spectacle plein d’invention, débordant d’humour : un marchand de fripes, dont Karl Lagerfeld est certainement la réincarnation, habille Porthos et Louis XIII, pendant qu’Aramis est contraint par les rigueurs budgétaires de dresser des contraventions aux propriétaires des chevaux qui salissent les rues de leurs déjections.

De nombreux anachronismes - volontaires ou non (La flèche de Notre-Dame, qui joue pourtant son rôle, n’est apparue qu’au XIXe siècle !), une vérité historique passablement distordue, des dialogues un peu faiblards, pas vraiment d’une grande finesse. Oui, mais le problème, c’est qu’on s’amuse beaucoup à suivre les péripéties farfelues des quatre mousquetaires. Alors, pourquoi bouder son plaisir ?

Le boîtier classique contient le Blu-ray plus une copie DVD et une copie digitale. Sur le Blu-ray, pour l’image, choix entre 2D et 3D active.

Pour le son, le format DTS-HD Master Audio 5.1 est disponible pour la version originale et pour le doublage en français, avec un format 3D pour l’écoute au casque. Sous-titres français optionnels (ce que le menu n’indique pas) pour la version originale (TF1 Vidéo changerait-elle ses habitudes ?). Sous-titres pour malentendants pour la VF.

Le making of de 23’ est fait de commentaires de l’équipe, assez convenus dans l’ensemble, et d’extraits du film. Intéressantes séquences sur les répétitions du combat à l’épée.

Un tournage plein d’action (16’) insiste sur les règles du tournage en 3D qui imposent, notamment des plans assez longs. Le réalisateur a recruté la même équipe de techniciens que pour Resident Evil: Afterlife, son premier film en 3D. Quelques redites entre ce document et le précédent.

Commentaire audio du réalisateur et des producteurs, plein d’informations intéressantes, en anglais, avec sous-titres français optionnels.

Scènes coupées (14’) et, pour finir, le clip de la chanson du film (4’).

Tous les suppléments sont en HD (VO stéréo).

L’image (AVC MPEG-4, 1080p) est magnifique, d’une résolution impressionnante, d’origine numérique, donc sans grain. La richesse des décors et des costumes nous vaut un perpétuel jaillissement de couleurs, toujours naturelles. Des noirs profonds et des contrastes saisissants (voir, notamment, la scène, à 61’, où les mousquetaires échappent, nuitamment, aux gardes du cardinal). Les visages sont traités avec une grande délicatesse. Difficile de faire mieux.

Pas équipé pour cela, je n’ai pas pu tester la version 3D. Mais toutes les critiques s’accordent pour reconnaître un tournage 3D très réussi avec des effets spectaculaires.

À la hauteur de l’image, le son est ample et dynamique, avec un spectre très ouvert. Les dialogues se détachent clairement. On est immergé dans la belle musique de Paul Haslinger. Les bruits d’ambiance sont enveloppants, la spatialisation cohérente. Des graves puissants et nets procurent des effets particulièrement extraordinaires, notamment dans la bataille navale de la fin du film.

Saluons le son HD pour la version doublée en français. Le doublage est honnête, avec des voix très légèrement plus ternes que celles de la version originale.