Restrepo, un an au coeur du combat (2010) : le test complet du Blu-ray

Restrepo, One Platoon, One Valley, One Year

Réalisé par Tim Hetherington

Édité par Koba Films

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Le 07/03/2012
Critique

Le titre insolite de ce documentaire, c’est le nom donné à un poste avancé dans la vallée du Korengal, en souvenir du soldat Restrepo, récemment tué dans une embuscade.

Tim Hetherington, coauteur, avait déjà réalisé deux films sur des conflits, Libéria, an Uncivil War et The Devil Came on Horseback, sur le Darfour. C’est en revenant sur ce théâtre d’opérations qu’il a perdu la vie en 2011, âgé de 48 ans.

On retrouve ici les ingrédients d’un autre documentaire sur l’intervention internationale en Afghanistan, Armadillo, critiqué à sa sortie, en avril 2011 : une petite équipe filme, avec des moyens légers, quelques soldats postés sur un terrain hostile, avec la mission délicate d’assurer la sécurité dans un environnement qui leur est totalement étranger et contre un ennemi invisible, peut-être caché parmi les paysans du village voisin. Le documentaire souligne la difficulté du dialogue avec la population locale, pas seulement due à la barrière de la langue.

Dans les deux films, d’une qualité comparable, la caméra saisit la vie quotidienne d’hommes déracinés, engagés dans une sorte de guerre qui ne dit pas son nom, les suit dans des opérations, parfois meurtrières, enregistre les mots avec lesquels ils justifient leur présence sur le terrain, témoigne de leur désarroi après la perte d’un compagnon d’armes. Les hommes sont suivis par une caméra sur l’épaule, pas toujours bien contrôlée, parfois agitée à l’excès, comme dans cette scène très calme où un GI gratte sa guitare, à 22’.

Jamais Restrepo, pas plus qu’Armadillo, ne s’interroge sur la légitimité de l’intervention des forces de l’ONU, laissant le choix à chaque spectateur de trancher la question en fonction des faits rapportés et de ses propres sensibilités, avec une objectivité qui fait trop souvent défaut à de trop nombreux documentaires ou reportages qui ne sont que des tracts dans lesquels les prétendus  » reporters  » tentent d’imposer leur vision personnelle des événements.

Restrepo a été récompensé par le grand prix du jury documentaire du festival de Sundance.

Édition - 6,5 / 10

L’analyse a été faite à partir d’un check disc. Boîtier Blu-ray classique, 12 chapitres, choix entre version originale en anglais et version doublée en français, toutes deux en haute définition.

Une bonne dose de suppléments est fournie (AVC, DTS-HD stéréo), sous la forme d’une vingtaine d’entretiens avec des militaires (25’) et de scènes coupées (20’), qui complètent avantageusement le documentaire en insistant sur le choc entraîné par la mort de copains, sur une peur rarement avouée, sur la fascination par les armes, sur la haine confuse d’un ennemi difficile à identifier, sur la culpabilité ressentie à la suite de  » bavures « …

En plus, la bande-annonce et le traditionnel  » Espace découverte «  de Koba Films Vidéo, avec Occupation, la mini-série récemment critiquée sur l’intervention occidentale en Irak, Baraka et Affaires d’État, un angoissant complot en six épisodes.

La qualité de l’image et du son est directement dépendante des conditions éprouvantes du tournage qui excluaient tout matériel lourd et éclairage sophistiqué. Le documentaire est donc loin d’exploiter toutes les opportunités de la haute définition.

L’image va du très bon, dans les entretiens en gros plans filmés en Italie, base arrière des forces US déployées en Afghanistan, au très mauvais (avec un bruit à la limite de l’acceptable) pour certaines scènes filmées dans l’obscurité. Dans l’ensemble des scènes diurnes, la qualité est correcte, avec un bon étalonnage des couleurs.

Le son DTS-HD 5.1, pour les mêmes contraintes techniques, n’est pas un modèle du genre, bien qu’il puisse, de temps à autre, être suffisamment spectaculaire, quand un véhicule blindé saute sur une mine au début du film ou avec les rafales d’armes automatiques. Les dialogues se détachent bien, sauf à être parfois couverts par le bruit des armes dans les scènes de combat.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Panasonic DMP-BD30
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm
Note du disque
6,5 / 10
Avis

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Philippe Gautreau
Le 7 mars 2012
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