Habemus Papam (2011) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Nanni Moretti
Avec Michel Piccoli, Jerzy Stuhr et Renato Scarpa

Édité par France.TV Distribution

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Le 08/02/2012
Critique

Cinq ans après Le Caïman, Nanni Moretti revient avec Habemus Papam, film dans lequel il imagine un Pape, venant d’être installé dans ses fonctions, qui ne se sent pas capable d’aller se présenter devant les fidèles. Il n’est donc pas étonnant que le réalisateur se soit vu refuser l’accès au Vatican ! Le réalisateur inscrit son nouveau film à mi-chemin entre la comédie et le drame existentiel. Réaliste quand il évoque la cérémonie du Conclave (bien que les cardinaux s’apparentent à des cancres qui ne souhaitent pas être interrogés), Nanni Moretti use également de la farce voire du grotesque quand il montre le quotidien des cardinaux.

Nanni Moretti offre au monstre Michel Piccoli un rôle à sa (dé)mesure, celui du nouveau Pape en personne, qui fraîchement élu (malgré lui) va traverser une crise existentielle, refuser d’apparaître devant ses fidèles et même s’échapper du Vatican. Loin des murs cloisonnés, ce Pape de 85 ans va connaître la liberté pour la première fois de sa vie en errant incognito dans les rues de Rome avec la candeur d’un grand enfant. Lumineux et poignant, Michel Piccoli est la raison d’être d’Habemus Papam. Il livrera ses anciens rêves et quelques occasions manquées à une psychanalyste (thème tabou au Vatican) magnifiquement interprétée par Margherita Buy, comédienne fétiche de Nanni Moretti.

Soucieux de proposer aux spectateurs une histoire inédite, le réalisateur a décidé de ne pas évoquer une seule fois les scandales auxquels le Vatican est lié, notamment les affaires de pédophilie. C’est sans doute pourquoi certains critiques lui ont reproché d’être plus  » sage  » que d’habitude mais l’intéressé aura justement rétorqué que l’Eglise se charge elle-même de se décrédibiliser et que son film ne se réfère de toute façon pas à l’actualité et demeure une pure fiction.

Si l’on peut déplorer quelques longueurs inutiles dans la deuxième partie, notamment toutes les scènes qui portent sur le théâtre, Habemus Papam demeure une comédie aussi acerbe que mélancolique, qui touche non seulement à l’Eglise (bien que peu d’attaques aient été portées contre Nanni Moretti par les vaticanistes) mais également à la psychanalyse à travers le personnage incarné par le réalisateur lui-même qui, faute de pouvoir exercer et soigner son patient, tapera finalement la Scopa avec les cardinaux, organisera un tournoi de volley-ball entre les cardinaux (qui auraient préféré jouer à la balle au prisonnier) tout en révisant la posologie de leurs anxiolytiques et de leurs somnifères. Jubilatoire.

Présentation - 4,0 / 5

Un menu principal animé et musical, sobre, clair et élégant sert de plateforme principale à ce Blu-ray.

Bonus - 3,0 / 5

Les suppléments se composent tout d’abord d’un making of de 24 minutes montrant avant tout le réalisateur Nanni Moretti, mégaphone en main, en train de crier ses directives à son équipe. Si le cinéaste se montre parfois froid et autoritaire avec certains figurants, on le voit également chaleureux et rigolard avec son équipe mais dès qu’un petit grain de sable vient gripper la machine, Nanni Moretti redevient quelque peu hargneux et agité. Les images de tournage abondent (les scènes de la crise de nerfs, le match de volley-ball, le théâtre), et c’est surtout l’occasion de voir le monstre Michel Piccoli proche des acteurs comme des techniciens et visiblement très heureux d’endosser la mitre.

S’ensuit un petit reportage de 7 minutes tourné lors de la présentation du film au Festival de Cannes en 2011, dans lequel Nanni Moretti se plie au jeu des interviews, du photocall et de la montée des marches avec toute l’équipe d’Habemus Papam. C’est ici la seule opportunité d’en savoir plus sur le film et ses thèmes, ainsi que le casting.

L’interactivité se clôt sur un mini-clip de 3 minutes intitulé  » le casting  » que l’on imagine être un générique de fin alternatif où les comédiens sont présentés avec leur nom respectif, ainsi que l’inévitable bande-annonce.

Image - 4,0 / 5

Nous en attendions un peu plus de ce transfert HD qui certes ne manque pas de clarté et de relief mais le bât blesse au niveau du piqué qui aurait pu être plus acéré notamment au niveau du rendu des visages des comédiens. Les images d’archives utilisées par Nanni Moretti ne sont pas aussi définies que le reste avec des contrastes plus légers et doux, tandis que certaines séquences sombres s’avèrent un poil décevantes. Le rouge et le blanc caractéristiques des cardinaux prédominent mais la colorimétrie n’est pas aussi pimpante qu’espérée. Néanmoins, la copie demeure propre, éclatante et immaculée.

Son - 4,0 / 5

Même s’il n’est pas ce qu’on pourrait appeler un film à effets, Habemus Papam est joliment accompagné de la musique de Franco Piersanti (Le Caïman, Mon frère est fils unique) impeccablement spatialisée grâce au mixage DTS-HD Master Audio 5.1 italien. Même quelques petites basses viennent soutenir l’ensemble. Cependant, la majeure partie de ce mixage fait essentiellement jouer la balance frontale, les ambiances naturelles sont quelque peu oubliées, les voix sont limpides et claires sur l’enceinte centrale.

Oubliez la version française DTS-HD Master Audio 5.1 qui est certes à peu près équivalente en terme d’effets, bien que moins naturelle, mais dont le doublage nuit considérablement à la prestation des comédiens.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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P. de Melun
Le 27 février 2021
« Habemus Papam » est sans conteste possible un film digne d'intérêt mais également loin d'être réussi... L'idée de base avait de quoi soulever de nombreuses questions qui sont abordées mais surtout vite diluées sous une apparence de fausse légèreté qui n'apporte rien ! Piccoli s'en sort assez bien mais semble quelquefois hagard et ailleurs tandis que les autres cardinaux sont plutôt eux, du domaine de la caricature ! Ces personnages ne reflètent absolument pas ce qu'ils sont dans la réalité et c'est bien dommage de passer à côté de ce point important ! On en oublie tout l'impact, tout le poids de leur parole ! On imagine quelle force aurait pu émerger de ce film s'il avait été un peu moins sur tous les fronts, un peu moins brouillon ! Au lieu de cela, ce film tourne trop vite à la farce, à la pantalonnade ! Cependant, l'idée même que la volonté de l'homme (et ici un serviteur de Dieu (!)...) puisse gagner sur la volonté divine était à méditer et méritait un meilleur traitement ! Vraiment dommage !

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Habemus Papam
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