Réalisé par Éric Lavaine
Avec
Franck Dubosc, Valérie Lemercier et Gérard Darmon
Édité par Pathé
Isabelle, DRH d’une grande compagnie maritime, a commis l’erreur de choisir pour amant son patron. Avant d’embarquer pour la croisière inaugurale du fleuron de la flotte, il décide de la débarquer de sa vie et de son boulot ! Certaines femmes se vengent par le poison, l’arme à feu, ou la calomnie. Elle, elle choisit Rémy, chômeur flamboyant qui a tout raté sur terre et qui se dit qu’après tout sur mer…
Isabelle le recrute comme animateur. Il va d’abord se révéler être le pire cauchemar du PDG et du Directeur de Croisière, puis, peu à peu sur ce palais des mers, Rémy va trouver sa voie, l’amour et le succès. Il changera sa vie et celle de tous ceux qui croiseront sa route à bord…
Capable du meilleur (Incognito) comme du pire (Poltergay, Protéger & servir), le réalisateur Eric Lavaine, qui a fait ses classes avec la série » H « , livre avec Bienvenue à bord une comédie entre deux eaux et pour cause puisque tournée lors d’une véritable croisière. Après Incognito (succès critique et public), le metteur en scène retrouve Franck Dubosc et, si le comédien ne parvient toujours pas à sortir du personnage de loser, un homme faussement idiot mais vraiment gentil, qu’il a créé il y a maintenant près de dix ans, force est d’admettre qu’il parvient à faire rire facilement. Le sourire enfantin qui anime le visage du comédien renvoie aux meilleures scènes + d’Incognito, film dans lequel Eric Lavaine avait le mieux exploité le potentiel comique de l’acteur.
Seulement Bienvenue à bord enchaîne les gags lourds et très rarement drôles, l’histoire est inexistante, la moitié des seconds rôles ne servent que de décor et la photo laisse sérieusement à désirer. Valerie Lemercier et Gérard Darmon ont l’air s’amuser plus que nous mais finissent par nous arracher quelques sourires (les scènes de séduction) mais tout cet ensemble brasse finalement trop d’air (ou trop d’eau c’est selon) pour rien.
Un sympathique menu principal musical s’ouvre sur un enchaînement des répliques drôles du film, faisant la part belle au personnage de Franck Dubosc.
On serait presque tenté de dire que le making of de 16 minutes est beaucoup plus drôle et sympa que le film. Toujours est-il que les 20 comédiens et l’équipe technique (70 techniciens) semblent avoir pris du bon temps pendant ces 6 semaines de croisière grâce à laquelle ils ont pu visiter Québec, New York, les Bermudes, Nassau… La caméra s’immisce parmi les 1000 membres d’équipage, les 150 cabines réservées pour l’équipe du film, les images de tournage montrent la bonne humeur ambiante, quelques comédiens évoquent les » difficiles » conditions de travail, bref, on passe un bon moment.
L’intéractivité se clôt sur une galerie photos, la bande-annonce ainsi qu’un spot publicitaire pour la compagnie Costa Croisières (sic !).
Les partis-pris esthétiques quelque peu douteux de la photographie sont certes respectés mais passent mal le cap du petit écran même en Haute-Définition. La colorimétrie est certes vive mais manque cruellement de naturel, les bleus sont bien trop prononcés (tout semble avoir été repris en postproduction) et la lumière jaune-orangée qui éclaire constamment les comédiens fatigue même les yeux. Les détails sont d’ailleurs amoindris malgré une luminosité indéniable (presque aveuglante par moments) ainsi qu’un relief appréciable. Les contrastes sont souvent trop appuyés et revoir la copie pour la sortie du film en Blu-ray n’aurait franchement pas été un mal.
La spatialisation profite surtout à la musique entraînante du film, très présente tout du long, tandis que le caisson de basses appuie sensiblement quelques gags. Les voix sont nerveuses sur la centrale, les ambiances naturelles ne manquent pas (quand la tempête se lève, en discothèque) et l’ensemble demeure suffisamment dynamique pendant 1h30. Le mixage stéréo se révèle également riche même si les effets latéraux manquent évidemment à l’appel. L’éditeur joint une piste audiovision ainsi que des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.