Le Farceur (1960) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Philippe de Broca
Avec Anouk Aimée, Jean-Pierre Cassel et Palau

Édité par Gaumont

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Le 09/05/2012
Critique

Issu d’une famille extravagante, Edouard passe son temps à poursuivre de belles inconnues et à fuir des maris jaloux. Pour lui, la vie n’est qu’une source de plaisirs. Au hasard de ses pérégrinations, il croise Hélène, femme d’un industriel ennuyeux qui se laisse séduire par sa fantaisie.

Fort de son coup d’essai avec Les Jeux de l’amour, Philippe de Broca reprend un an après la même recette que son opus précédent. Jean-Pierre Cassel et Geneviève Cluny sont à nouveau réunis devant la caméra, Georges Delerue signe la bande-originale, Philippe de Broca retrouve Daniel Boulanger au scénario et aux dialogues. Si l’on reconnaît le charme des Jeux de l’amour, Le Farceur ne présente aujourd’hui plus beaucoup d’intérêt. En dehors de l’élégance et de la folle énergie de Jean-Pierre Cassel, il n’y a pas grand chose à sauver du Farceur, comédie poussive et manquant singulièrement de rythme. La fantaisie promise par l’excellent générique d’ouverture retombe malheureusement à plat et le personnage de Jean-Pierre Cassel n’est au final que peu attachant. Seules les scènes entre ce dernier et Anouk Aimée emportent facilement l’adhésion mais les séquences en famille plombent un scénario conventionnel et même assommant.

Présentation - 4,5 / 5

Comme d’habitude chez Gaumont, le visuel est classe et soigné, le menu principal animé, sobre, élégant et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Nous trouvons en premier lieu la suite du documentaire rétrospectif initié sur l’édition Blu-ray des Jeux de l’amour intitulé Philippe de Broca, l’homme pressé - deuxième partie : les extravagances du coeur (35’). Nous retrouvons ici les témoignages de Geneviève Cluny (Pilou dans le Farceur), Michelle de Broca (ex-femme et productrice), Marthe Keller (ex-compagne), Alexandra de Broca (dernière épouse du réalisateur), Pierre Lhomme (chef opérateur), Henri Lanoë (chef monteur), Claude de Givray (assistant réalisateur sur Le Beau Serge), Jérôme Tonnerre (scénariste de Philippe de Broca sur Le Bossu), Anouk Aimée (Hélène dans Le Farceur). L’ensemble de ces entretiens est illustré par de nombreuses photos d’archives, des extraits de films, de savoureuses anecdotes ainsi que par des propos (parfois peu distincts) de Philippe de Broca lui-même à travers un entretien audio réalisé en 1983.

La suite de ce documentaire se penche un peu plus sur la relation de Philippe de Broca avec ses comédiens, en particulier avec Jean-Pierre Cassel, véritable alter ego du réalisateur à l’écran. Ses amis proches et collaborateurs se souviennent également d’un homme curieux de tout, un voyou classieux et distingué ayant une affection toute particulière pour la provocation et le non respect des règles. Mais c’est bel et bien le portrait émouvant et sincère d’un artiste ayant dédié sa vie au cinéma jusqu’à sa mort dont il est surtout question ici.

Gaumont propose ensuite de redécouvrir un court-métrage intitulé Mademoiselle Mimi (18’), réalisé par Philippe de Broca en 1967 dans le cadre du film collectif Le Plus vieux métier du monde où l’on retrouvait également derrière la caméra Claude Autant-Lara, Mauro Bolognini, Jean-Luc Godard, Franco Indovina et Michael Pfleghar. De la préhistoire à un futur supposé, ces sketches illustraient l’activité de certaines femmes qui, de tous temps, ont fait le commerce de leurs charmes et qui ont toujours fait preuve d’une ingéniosité et d’une imagination diabolique dans ce domaine. Nous sommes ici à l’époque de la Révolution française. Les décors et les costumes sont soignés, la réalisation dynamique et le couple Jeanne Moreau-Jean-Claude Brialy s’amuse véritablement à se donner une réplique mordante aux sous-entendus souvent très crus. La copie de ce court-métrage est superbe et les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles. Ce supplément est uniquement disponible sur l’édition Blu-ray du Farceur.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce du film.

Image - 4,5 / 5

Fort d’un master au format respecté 1.66 et d’une compression AVC, ce Blu-ray en met souvent plein les yeux dès le générique d’ouverture même si la définition n’est pas aussi resplendissante que pour l’édition HD des Jeux de l’amour. La restauration est cependant étincelante, les contrastes d’une densité impressionnante, les gris riches, les blancs lumineux et le grain original heureusement préservé. Les séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes diurnes et extérieures, le piqué est tranchant et les détails étonnent par leur précision. Toutefois, quelques flous sporadiques font parfois une apparition remarquée et quelques séquences paraissent plus douces. Cela n’empêche pas de s’extasier devant la beauté de ce master HD !

Son - 4,0 / 5

Egalement restaurée, la piste DTS-HD Master Audio Mono instaure un très bon confort acoustique avec des dialogues fluides et nets, laissant également une belle place à la composition endiablée du maître Georges Delerue. Aucun souffle sporadique n’est à déplorer et les ambiances annexes sont limpides. Signalons tout de même quelques résonances. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm