Chronicle (2012) : le test complet du Blu-ray

Après avoir été en contact avec une mystérieuse substance, trois lycéens se découvrent des super-pouvoirs. La chronique de leur vie qu’ils tenaient sur les réseaux sociaux n’a désormais plus rien d’ordinaire…

D’abord tentés d’utiliser leurs nouveaux pouvoirs pour jouer des tours à leurs proches, ils vont vite prendre la mesure de ce qui leur est possible. Leurs fabuleuses aptitudes les entraînent chaque jour un peu plus au-delà de tout ce qu’ils auraient pu imaginer. Leur sentiment de puissance et d’immortalité va rapidement les pousser à s’interroger sur les limites qu’ils doivent s’imposer… ou pas !

Premier long métrage et coup de maître d’un jeune cinéaste de 26 ans, Chronicle dépoussière le film de super-héros en usant avec virtuosité du procédé found footage, où l’action est filmée à la manière d’un documentaire. En abordant cette mythologie de manière réaliste, Josh Trank fait fi de l’usage d’une caméra dite  » amateur  » pour livrer un divertissement intelligent, maîtrisé de bout en bout, dévoilant le talent d’un auteur-cinéaste et de ses comédiens.

Si les effets spéciaux sont parfois limités, l’histoire demeure avant tout passionnante et les personnages ambigus sont réellement captivants. Josh Trank exploite de manière inédite le mal-être adolescent, intègre parfaitement et intelligemment la science-fiction dans un monde réaliste, allie avec brio le drame familial avec le teenage movie d’un rare pessimisme, tandis que les comédiens Dane DeHaan (Andrew) et Alex Russell (Matt) crèvent littéralement l’écran. Si le film se clôt dans d’incroyables scènes de destructions massives dignes d’un véritable blockbuster, Chronicle demeure sans nul doute le film de super-héros le plus empathique de ces dernières années.

La jaquette est glissée dans un boitier classique. Rien n’indique que la version longue est disponible mais elle est pourtant bien présente. Cette dernière dispose de 6 minutes supplémentaires, notamment une séquence se déroulant dans un diner où les trois tentent quelques expériences, notamment de faire apparaître la Vierge dans un coulis de fruits rouges. Le menu est soigné, animé et bruité, mais dévoile quelques scènes importantes du film.

Peu de choses à se mettre sous la dent… On commence par une courte scène coupée (1’10”) dévoilant un peu l’intimité de Matt avec sa copine Casey.

Un module de 8 minutes permet d’apprécier quelques animatiques de Chronicle, notamment des séquences du premier vol et du règlement de comptes dans le centre de Seattle.

Un test caméra réalisé avec trois comédiens inconnus est également disponible. Le plus étrange est qu’il s’agit de la séquence disponible dans la version longue, celle se déroulant dans le diner.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et une publicité sur la bande-originale du film.

Found footage oblige, Chronicle a été tourné entièrement en numérique via la caméra Arri Alexa. Le Blu-ray était donc l’écrin rêvé pour revoir ce petit bijou, d’autant plus que le master HD se révèle particulièrement soigné. Les contrastes sont denses, le piqué souvent acéré, la clarté de mise et les noirs concis. On est donc loin des films du même genre proposant une image constellée de salissures volontaires. La photo est vraiment élégante, les diverses sources vidéo se lient avec une réelle homogénéité, la colorimétrie est scintillante et le grain inhérent aux conditions de prises de vue est respecté, tout comme les volontés artistiques originales. Seuls quelques effets spéciaux parfois approximatifs passent mal le cap du petit écran et paraissent encore plus artificiels qu’au cinéma.

Comme pour l’image, le confort acoustique dépend du matériel vidéo utilisé par les personnages du film pour filmer leurs exploits. La plupart du temps, la version originale DTS-HD Master Audio 5.1 en met plein les oreilles, même si de nombreuses scènes live exploitent surtout la balance frontale, par soucis de réalisme. Quelques séquences sortent du lot, comme la scène du vol où le son est volontairement désaturé avec le vent qui souffle dans le micro, les dialogues sont solides même quand les personnages s’éloignent un peu de la caméra, tandis que l’orage et l’affrontement dans Seattle exploite avec fracas l’ensemble des enceintes y compris le caisson de basses qui s’en donne à coeur joie. La jaquette annonce que la version française dispose d’un encodage DTS-HD Master Audio 5.1, ce qui est faux. Cette piste française n’est proposée qu’en DTS mi-débit qui, si elle se révèle particulièrement fine, demeure bien moins immersive et fracassante que la version anglaise, le doublage étant quant à lui horrible et dénature complètement le film.