Réalisé par Ami Canaan Mann
Avec
Sam Worthington, Jeffrey Dean Morgan et Chloë Grace Moretz
Édité par Metropolitan Film & Video
À Texas City, la police fait face à une série de meurtres, mais les rivalités internes qui minent le service et l’endroit épouvantable où ont été retrouvés les corps - le terrain vague de Killing Fields - compliquent l’enquête. Dans le comté voisin, les inspecteurs Mike Souder et Brian Heigh travaillent sur la disparition d’une jeune fille. Pas de cadavre, aucune piste. Lorsque Anne, une gamine des rues que Brian a prise sous son aile, est portée disparue à son tour, les deux inspecteurs commencent à se dire que la solution se cache peut-être du côté de Killing Fields…
Après avoir été assistante du producteur Pieter Jan Brugge sur le film de son père Heat en 1995, Ami Canaan Mann a ensuite fait ses débuts à la mise en scène à travers des séries telles que Los Angeles : Division homicide (2002) ou Friday Night Lights (2010). Après Morning (2001), la cinéaste revient au long-métrage avec Killing Fields, polar poisseux inspiré de faits réels. Si l’atmosphère suintante et souvent oppressante est très réussie (les décors post-industriels délabrés suite au passage de l’ouragan Katrina donnent la chair de poule), l’intrigue manque singulièrement de rythme et surtout d’intérêt, et la plupart des scènes tombent à plat. La faute en revient principalement à un Sam Worthington monocorde et à un Jeffrey Dean Morgan monolithique qui peinent à créer un semblant d’empathie avec les spectateurs.
Heureusement, le casting féminin composé de Jessica Chastain et Chloe Moretz parvient à apporter un peu de sensibilité à cette histoire très noire mais tellement banale finalement, que même l’indéniable réussite plastique du film ne parvient pas à sortir le spectateur de la léthargie.
Le visuel diffère de l’affiche du film et se concentre uniquement sur Sam Worthington et Jeffrey Dean Morgan, peut-être plus vendeurs que Jessica Chastain et Chloe Moretz. Comme d’habitude chez Metropolitan, le menu principal est animé, musical et très élégant.
Un tout petit making of de 7’30” donne principalement la parole à la réalisatrice Ami Canaan Mann, mais aussi aux comédiens, qui tous reviennent sur l’histoire qui a inspiré Killing Fields. Quelques images issues du tournage nous éclairent sur la méthode de la cinéaste.
Dommage que l’éditeur ne propose le commentaire audio d’Ami Canaan Mann et du scénariste Don Ferrarone qu’en version originale non sous-titrée.
L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces et des liens internet.
Killing Fields est un film sombre et poisseux et la Haute définition restitue habilement la photo du chef opérateur Stuart Dryburgh (La Leçon de piano, Portrait de femme). Les volontés artistiques sont donc respectées mais entraînent quelques pertes occasionnelles du piqué et des détails, notamment sur les séquences tournées dans les bayous ainsi que dans les paysages austères de champs pétrolifères. Le cadre large n’est pas avare en détails, les contrastes affichent une densité remarquable (du vrai goudron en ce qui concerne les noirs), le grain cinéma est conservé sans lissage excessif, les scènes diurnes sont lumineuses et la colorimétrie froide est optimale.
Vous pouvez compter sur les deux mixages DTS-HD Master Audio anglais et français pour vous plonger dans l’atmosphère suintante des marais de la Louisiane, bien que le film soit censé se dérouler au Texas. Toutes les enceintes sont exploitées, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent de nombreuses ambiances naturelles tels les insectes environnants, le grondement du tonnerre, sans oublier la composition de Dickon Hinchliffe (Winter’s Bone) magnifiquement restituée. Le caisson de basses se mêle également à la partie avec quelques fulgurances. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française et se révèle plus naturelle et homogène.