Zorba le grec (1964) : le test complet du Blu-ray

Zorba the Greek

Édition Digibook Collector + Livret

Réalisé par Michael Cacoyannis
Avec Anthony Quinn, Alan Bates et Irène Papas

Édité par 20th Century Fox

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Le 11/09/2012
Critique

Basil, un jeune écrivain britannique, retourne en Crète pour prendre possession de l’héritage paternel. Il rencontre Zorba, un Grec exubérant qui insiste pour lui servir de guide. Les deux hommes sont différents en tous points : Zorba aime boire, rire, chanter et danser, il vit à sa guise alors que Basil reste empêtré dans sa bonne éducation. Ils deviennent cependant amis et s’associent pour exploiter une mine.

Ode à la vie qui vaut la peine d’être vécue malgré les obstacles inévitables que l’on rencontre sur le chemin, récit initiatique, Zorba le grec, adapté du roman Alexis Zorba de Níkos Kazantzákis publié en 1946, marque également une étape dans la carrière d’Anthony Quinn, extraordinaire dans son rôle le plus populaire. Comédie-dramatique emprunte de philosophie, film sur la joie de vivre, sur l’espoir, Zorba le grec demeure un chef d’oeuvre incontournable du cinéma. Aux côtés d’Anthony Quinn, Alan Bates est parfait dans le rôle de l’écrivain apathique qui va retrouver goût à la vie grâce à l’amitié et l’enseignement de Zorba, un bon vivant poétique qui aime boire, rire, chanter et danser jusqu’à l’épuisement.

Porté par le succès d’Electre, Ours d’argent au Festival de Berlin et Prix spécial au Festival de Cannes en 1962, le réalisateur Michael Cacoyannis est appelé par la Fox qui lui laisse carte blanche, dont le final cut pour le sujet de son choix. Il s’empare du roman original, part tourner le film sur place, en Crète, avec une équipe essentiellement grecque, confie le premier rôle à Anthony Quinn (également coproducteur), tout juste sorti du désert de Lawrence d’Arabie. Porté par la grâce et la sensibilité d’Irène Papas et Lila Kédrova (Oscar de la meilleure actrice dans une second rôle), la photo sublime de Walter Lassally, et la musique inoubliable de Mikis Theodorakis, Zorba le grec n’a rien perdu de sa fraicheur, grâce notamment à la mise en scène rythmée, moderne, parfois même néoréaliste de Michael Cacoyannis, et le jeu sensationnel des comédiens.

Présentation - 4,5 / 5

L’éditeur livre un magnifique Digibook. Le menu principal du Blu-ray est animé sur le célèbre thème principal composé par Míkis Theodorákis.

Bonus - 4,0 / 5

Les suppléments démarrent avec un commentaire audio sous-titré où s’entrecroisent les propos du réalisateur Michael Cacoyannis (décédé en 2011) et ceux de Demetrios Liappas, directeur du Centre Basil P. Caloyeras pour études de Grec Moderne. Le metteur en scène passe une grande partie du commentaire à s’envoyer des roses, du style « je crois être un réalisateur assez connu », « vous ai-je déjà dit que j’avais beaucoup de succès ? », « je passais de succès en succès », mais le moins que l’on puisse dire, c’est que Michael Cacoyannis n’est pas avare en ce qui concerne les anecdotes de tournage, à tel point qu’il nous en raconte de ses autres films. De son côté, Demetrios Liappas évoque la vie et l’oeuvre de l’auteur grec Níkos Kazantzákis, dont le film Zorba le grec est l’adaptation de son roman Aléxis Zorbás publié en 1946. Notre interlocuteur dresse également les différences notables entre le livre et le film. Le rythme est plutôt soutenu, ce qui n’est pas toujours le cas sur les films de plus de 2h20, le casting est passé au peigne fin (on y apprend que Simone Signoret a été remerciée après quelques jours de tournage, puis remplacée amicalement par Lila Kedrova), tout comme la préparation d’Anthony Quinn pour le rôle principal, la musique célèbre de Míkis Theodorákis.

Nous trouvons ensuite un documentaire rétrospectif (1998-44min) sur la vie et la carrière d’Anthony Quinn (1915-2001). Illustré par de nombreux extraits de films, quelques archives et les propos de proches (dont sa fille Christina) ou collaborateurs, ce module ne fait certes pas l’impasse sur quelques détails dont on se serait bien passé (les maîtresses du comédien, ses enfants illégitimes…), mais le plaisir est total de redécouvrir Anthony Quinn dans ses premiers rôles au cinéma (le mexicain ou même l’indien de service), de le voir prendre du galon jusqu’à tenir le haut de l’affiche (La Strada est son « premier » premier rôle), et remporter les Oscars du meilleur acteur dans un second rôle pour Viva Zapata ! (1953) et La Vie passionnée de Vincent van Gogh (1957).

Une étrange introduction alternative (4min) nous est ensuite proposée. Evoquée dans le commentaire audio, cette introduction montre Zorba dans le rôle de Dieu (qui nous rappelle en voix-off que Dieu a créé l’homme à son image). Une femme apparaît face à lui, vautré comme un pacha sur une peau de mouton, reste impassible devant elle, l’oblige à se confesser. Pendant que cette âme se repend, Dieu s’ennuie, prend deux morceaux de nuage pour se les enfoncer dans les oreilles, pardonne et envoie finalement la jeune femme au Paradis où semble t-il toutes les âmes sont redirigées, la Porte des Enfers étant de son côté dépourvue d’âmes. Il n’est donc pas étonnant que le générique d’ouverture se déroule dans les nuages.

S’ensuivent deux documents d’époque muets (6min30), présentant d’un côté quelques images issues du tournage et montrant l’arrivée d’Anthony Quinn en Grèce, et de l’autre la présentation de Zorba le grec au Théâtre des Champs-Elysées avec toute l’équipe du film, où le comédien principal est assailli de toutes parts pour signer des autographes.

L’interactivité se clôt sur deux bandes-annonces et des spots TV.

Image - 5,0 / 5

Il serait aujourd’hui difficile de faire mieux. Le master HD de Zorba le grec permet d’apprécier les magnifiques paysages grâce à un piqué surprenant et un grain respecté. La restauration a définitivement éradiqué toutes les scories possibles et imaginables, le N&B affiche une densité inédite avec des noirs profonds, des blancs lumineux et des gris riches (Oscar de la meilleure photographie pour Walter Lassally), les contrastes sont tranchés et l’encodage AVC emballe tout cela avec une folle élégance. La profondeur de champ est inédite, la stabilité de mise, les gros plans étonnent par leur précision, à tel point que l’on parvient à distinguer chacune des rides du visage taillé à la serpe d’Anthony Quinn. Les plans tournés avec une caméra portée sont certes plus troubles, mais le résultat est là, nous n’avions jamais vu Zorba le grec dans de telles conditions.

Son - 4,5 / 5

Bien que le doublage français soit réussi, privilégiez la version originale, d’autant plus qu’elle se révèle la seule piste à bénéficier d’un gonflage DTS-HD Master Audio mono. Le confort acoustique est fort agréable, la musique de Míkis Theodorákis solidement restituée, les ambiances annexes sont fluides et même parfois saisissantes, aucun souffle n’est à déplorer, et la voix imposante d’Anthony Quinn est reportée sans tracas. La piste française Dolby Digital mono 2.0 s’en sort très bien, même si la dynamique musicale est moindre qu’en anglais.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm