Oslo, 31 août (2011) : le test complet du Blu-ray

Oslo, 31. august

Réalisé par Joachim Trier
Avec Anders Danielsen Lie, Hans Olav Brenner et Ingrid Olava

Édité par Memento Films

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Le 06/07/2012
Critique

En fin de cure de désintoxication, Anders se rend en ville pour une journée, à l’occasion d’un entretien d’embauche. Il en profite pour renouer avec sa famille et ses amis, perdus de vue. Une lutte intérieure s’engage en lui, entre un profond sentiment de gâchis face aux occasions manquées, et l’espoir d’une belle soirée et, peut-être, d’un nouveau départ.

Inspiré du roman Le Feu Follet, écrit par Pierre Drieu La Rochelle en 1931, qui avait déjà connu une adaptation en 1963 par Louis Malle (avec Maurice Ronet), Oslo, 31 août est une oeuvre aérienne qui s’intéresse entre autre (mais pas seulement) à la réinsertion des anciens drogués. Ce qui a particulièrement séduit le réalisateur norvégien Joachim Trier, c’est l’intemporalité de l’histoire et la contemporanéité des thèmes abordés dans le livre original.

Sujet de société tabou et d’actualité (les trafics illicites se multiplient en Norvège), Oslo, 31 août est un film documenté, d’une extrême sensibilité, porté par l’intense interprétation d’Anders Danielsen Lie, que Trier avait déjà dirigé dans son premier film Nouvelle donne en 2006. Le comédien porte tout le film sur ses épaules, la caméra le suit au plus près dans ses déplacements et nous fait ressentir sa solitude extrême. Cet être perdu, complètement vulnérable et confronté à des interrogations existentielles, erre dans les rues d’Oslo (véritable personnage à part entière), un 31 août, alors que l’été touche à sa fin et que les beaux jours s’échappent progressivement. Les rencontres, un ancien pote, une ex, semblent le guider vers une issue inéluctable.

Cette journée vécue dans la vie d’Anders nous broie, nous donne le tournis, nous enivre. En usant d’une forme parfois proche du documentaire où se démarque l’usage de la caméra portée, Joachim Trier livre une oeuvre moderne, naturaliste, mélancolique et majuscule sur la seconde chance et la solitude. La toxicomanie du personnage principal ne met jamais une barrière à l’identification que l’on peut ressentir vis à vis d’Anders, et même, il faut remonter à loin pour ressentir une telle empathie envers un type au bout du rouleau. Sensoriel et organique, d’une beauté plastique confondante, Oslo, 31 août, odyssée d’un jour, s’imprime dans les mémoires dès le générique de fin.

Présentation - 4,0 / 5

Memento Films nous a concocté un très bel objet. Un slim digipack superbe qui reprend le visuel très attractif de l’affiche du film. Le menu est fixe et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Outre une revue de presse condensant les critiques élogieuses du film, nous retrouvons la filmographie de Joachim Trier, la bande-annonce, ainsi qu’une interview du réalisateur (11’15”). Si l’on fait l’impasse sur le décalage entre le son et l’image, les propos tenus ici sont passionnants et éclairent sur les thèmes abordés. Joachim Trier croise le fond avec la forme, évoque l’adaptation de Louis Malle du roman de Pierre Drieu La Rochelle, Le Feu follet, et met les deux films en parallèle en insistant sur les différences entre les deux approches.

Notons que seule l’édition DVD d’Oslo, 31 août comprend le supplément intitulé  » Le certain regard de Christine Masson « .

Image - 4,0 / 5

L’apport de la HD demeure essentiellement flagrant sur les séquences diurnes avec une clarté relevée et un relief évident. Comme lors de sa diffusion dans les salles, un grain cinéma intermittent demeure palpable, les arrière-fonds manquent de consistance, mais les contrastes sont plutôt affirmés, et les scènes sombres sont très douces. La compression AVC est solide et permet à ce master HD de briller à l’instar de la séquence en forêt au début du film, tandis que le piqué étonne souvent par sa précision. Les quelques flous sporadiques rencontrés ne sont dus qu’aux conditions particulières de tournage.

Son - 4,0 / 5

Une version française DTS-HD Master Audio 5.1 est disponible et se révèle nettement supérieure à la piste originale en terme d’ardeur et d’exploitation des enceintes latérales. En effet, à volume égal, les ambiances naturelles, la balance frontale et la restitution des dialogues sont beaucoup plus vifs et dynamiques en français qu’en norvégien. Malgré tout, la piste norvégienne apparaît beaucoup plus harmonieux et en adéquation avec l’atmosphère intimiste du film. Tant pis si les dialogues manquent de mordant et qu’importe la spatialisation timide puisque nous sommes ici en plein trip et le mixage norvégien invite à la méditation. Dans les deux cas, l’implosion de la Tour Philips à Oslo en 2000 qui apparaît dans les images d’archives en début de film, jouit d’une rapide mais étonnante exploitation du caisson de basses.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis
Multimédia
Oslo, 31 août
Bande-annonce VOST

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