A l'aveugle (2012) : le test complet du Blu-ray

Le cadavre mutilé d’une jeune femme est retrouvé à son domicile. Pas d’effraction, pas de témoin : le crime est parfait. L’enquête est confiée au commandant Lassalle, un flic expérimenté et solitaire, détruit par la mort de sa femme. Alors que d’autres meurtres tout aussi sanglants sont perpétrés, Lassalle est intrigué par la personnalité d’un aveugle, Narvik. Mais l’alibi du suspect est plausible et son infirmité le met hors de cause. Un étrange duel, telle une partie d’échecs, s’engage alors entre les deux hommes.

Pour son troisième film et thriller, Xavier Palud fait cavalier seul et délaisse (momentanément ?) son compère David Moreau avec qui il avait co-réalisé Ils et The Eye. À l’aveugle se place dans cette volonté de signer un polar populaire, un thriller sombre centré sur les meurtres perpétués par un serial killer poursuivi par un flic taciturne, névrosé et suicidaire (on vous rappelle que le film sort des écuries d’EuropaCorp) aux méthodes peu orthodoxes.

Malgré une esthétique léchée, une belle photo de Michel Amathieu, des cadres soignés, un montage souple et des comédiens solides au diapason (le duo vedette en tête, mais aussi une jolie révélation avec Raphaëlle Agogué), le film pèche par son manque d’originalité et de crédibilité, ce qui est d’autant plus regrettable que le scénario (d’après une idée de Luc Besson) est signé Eric Besnard qui avait écrit Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief et Le Nouveau protocole de Vincent Thomas, deux grandes réussites en la matière. Malheureusement plus proche de Six-Pack, À l’aveugle fait souvent penser à une publicité pour une Ford (le dernier modèle de la Ford Focus pour être exact) aux dialogues peu soignés qui arrachent quelques sourires nerveux, l’ensemble étant noyé sous une musique pompeuse qui a souvent raison de notre patience. Dommage

Le menu principal est dynamique, soigné, animé et musical. EuropaCorp joue sur l’efficacité et la navigation est des plus aisées.

21 minutes de suppléments répartis en 6 sections, visiblement destinées à la promotion du film sur internet.

Composés essentiellement d’entretiens avec le réalisateur Xavier Palud et de l’ensemble du casting, ces modules clairs et dynamiques se concentrent sur la confrontation entre Jacques Gamblin et Lambert Wilson, la préparation de ce dernier au travail d’aveugle (le déplacement, la lecture du braille), l’atmosphère du film (la photo, les décors, les effets spéciaux, la lumière), la préparation de la séquence du squat, et le dressage du chien.

Malgré son relatif échec dans les salles, EuropaCorp prend soin du thriller de Xavier Palud et livre un master HD irréprochable. Respectueux des volontés artistiques originales et du grain cinéma, la copie se révèle un petit bijou technique alliant des noirs denses aux teintes sensiblement bleutées des nombreuses scènes nocturnes, le tout étant soutenu par un encodage AVC de haute volée. Le piqué, tout comme les contrastes, sont tranchants (on apprécie les rides sur le visage taillé à la serpe de Jacques Gamblin), les arrière-plans sont magnifiquement détaillés, la colorimétrie est joliment laquée, le relief omniprésent. Un service après-vente remarquable.

L’unique piste DTS-HD Master Audio 5.1 instaure d’excellentes conditions acoustiques et fait surtout la part belle à la musique, très (trop ?) présente pendant 1h30. Les basses ont quelques occasions de briller, les ambiances naturelles sont bien présentes, quelques effets sont saisissants (sur le périphérique) et le rendu des voix est sans faille. L’éditeur joint également une piste audiodescription.