Réalisé par Harold Becker
Avec
Al Pacino, Ellen Barkin et John Goodman
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Frank Keller, flic à Manhattan, a le blues… Le whisky ne l’aide pas à oublier que sa femme l’a quitté pour un collègue et qu’il n’a pas fait grand-chose de sa vie. Mais le boulot reprend le dessus : deux hommes ont été retrouvés nus sur un lit, l’un à Manhattan, l’autre dans le Queens, tués d’une balle dans la tête : même mode opératoire, mêmes empreintes digitales. Tous deux avaient passé une annonce dans les colonnes » rencontres » d’un journal. Frank même l’enquête avec Sherman, un collègue du Queens. Ils vont, eux aussi, passer une annonce, inviter les femmes à dîner pour recueillir leurs empreintes…
Mélodie pour un meurtre (Sea of love, en anglais, le titre d’une chanson, un tube de 1959, sur un 45 tours retrouvé sur les lieux du crime) offre l’originalité de mettre en situation deux antihéros, bien imbibés de whisky, un Al Pacino neurasthénique, l’oeil plus fatigué que jamais et John Goodman, lui aussi au bout du rouleau, lui aussi resté au bas de l’échelle. L’enquête cafouille : ces deux flics, pourtant chevronnés, commettent gaffe sur gaffe.
Le scénario est habilement monté. Il nous amène vite à l’essentiel : la belle Helen (pas celle-d’Offenbach, celle du film) est-elle, ou n’est-elle pas la mante religieuse qui tue ses amants ? Ce rôle permet à Ellen Barkin de monter fièrement sur le podium des femmes inquiétantes et sexy, aux côtés de la Glenn Close de Liaison fatale et de la Sharon Stone de Basic Instinct.
La réalisation, conventionnelle et discrète, au service du trio d’acteurs, réussit à maintenir la tension sur toute la durée (près de deux heures) jusqu’au twist final, plutôt bien amené, sur la toile de fond d’un New York authentique, avec une belle touche de sensualité.
Boîtier bleu classique avec une jaquette qui combine celle des éditions DVD de 1999 et de 2005.
Sous-titrage en 23 langues.
L’accès au menu est trop long : 2’30” avec le lecteur du test.
Côté suppléments, zilch, comme on dit à New York. Autrement dit : nothing ! Pas même une petite bande-annonce. Pourtant la matière existe, puisque les éditions antérieures de 2004 et de 2008 contenaient le commentaire de Harold Becker, un making of, des scènes inédites et une bande-annonce. Il est vrai que la durée du film et le nombre de versions audio devaient sérieusement retreindre l’espace disponible sur le disque.
L’encodage VC-1 donne une belle image, avec de solides contrastes dans les scènes de nuit, un peu plus mous dans les scènes de jour, avec une résolution très honnête, mais faiblarde dans les arrière-plans, limitant la profondeur de champ. Un hic, cependant : il est difficile, voire impossible, en comparant attentivement l’image du Blu-ray à celle du DVD zone 1 édité en 2004, de mesurer l’apport de la haute définition.
Le son DTS-HD 5.1 est réservé à la version originale, les versions doublées dans sept autres langues, dont le français, bénéficiant toutefois du format DTS 5.1. Le son est, comme l’image, de bonne qualité. Mais, là encore, le plus apporté par la HD est difficilement perceptible, d’autant que les effets multicanaux restent très discrets dans les scènes tournées dans la circulation de New York.