Cloclo (2012) : le test complet du Blu-ray

Édition prestige - Blu-ray + DVD + Copie digitale

Réalisé par Florent-Emilio Siri
Avec Jérémie Renier, Benoît Magimel et Monica Scattini

Édité par TF1 Studio

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Le 11/10/2012
Critique

Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes… Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.

Il aura fallu plus de dix ans pour que le projet de biopic sur Claude François puisse voir le jour. S’il y avait longtemps que le nom de Jérémie Rénier circulait pour interpréter le chanteur aux 67 millions de disques vendus (à ce jour) en raison de sa ressemblance physique avec le chanteur, celui du réalisateur restait à déterminer. C’est finalement Florent-Emilio Siri, metteur en scène de Nid de guêpes, L’Ennemi intime et Otage qui prend finalement les commandes de cette grosse production de 20 millions d’euros destinée à mettre en avant la complexité du personnage, non pas de la naissance à la mort de Claude François, mais de l’annonce de la naissance à l’annonce de la mort de Claude François. Si les moyens mis en oeuvre sont évidents, Cloclo est un biopic dont les rouages grincent pendant 2h30. Nous ne remettrons évidemment pas en cause l’investissement et l’évidente préparation intensive de Jérémie Rénier mais plutôt le montage accumulant les vignettes évocatrices de la star de son enfance (irritant) en passant par son adolescence (plombant), ses premiers succès, ses amours contrariées avec France Gall, les conséquences de son mauvais caractère, les rapports avec ses parents, sa mégalomanie, ses tocs, l’écriture de Comme d’habitude (en regardant les nuages), l’homme d’affaires, son histoire avec Isabelle Forêt - ancienne Claudette et mère de ses deux enfants -, et sa mort. Le scénariste et dialoguiste Julien Rappeneau n’a jamais vraiment brillé avec ses histoires et demeure peu réputé pour sa légèreté (36 quai des Orfèvres, Un Ticket pour l’espace, RTT, Faubourg 36, ça fait mal quand même). Il confirme ici avec Cloclo qu’il devrait apprendre à alléger sa plume.

Bien qu’empreint d’un certain classicisme et parfois mis en scène comme un thriller, le film de Siri manque d’air (2h30 c’est long) et s’apparente à une illustration de la vie, ou plutôt à un roman-photo sur Claude François résumée sur Wikipédia. Certains partis-pris ont rapidement raison de notre patience, à l’instar de la voix prise par Jérémie Rénier quand il incarne Cloclo à l’âge de 17 ans (alors que le comédien en a déjà 30), tandis que la musique d’Alexandre Desplat n’en finit pas d’appuyer chaque scène, et que les seconds rôles sans âmes se multiplient, Benoît Magimel étant particulièrement mauvais dans le rôle de Paul Lederman. Néanmoins, le point fort de ce biopic reste la large place accordée aux aspects les plus sombres du chanteur. Le fait est que le monstre qu’il était alors devenu dans les années 70 (jaloux, possessif, colérique, narcissique) n’est abordé ouvertement qu’après 1h45 de film où l’on s’est quand même ennuyé la moitié du temps. Avec ses quelques fulgurances dramatiques et performances musicales, Cloclo se place néanmoins devant La Môme et Gainsbourg (Vie héroïque), même si le manque total d’empathie envers le personnage principal nuit considérablement au film.

Présentation - 4,0 / 5

La sérigraphie des disques transforment les galettes en disques vinyles. Le DVD proposant la version longue du film est de couleur orange tandis que le Blu-ray est de couleur bleue. Le menu principal du Blu-ray et du DVD est le même, animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

On commence par l’inévitable (et excellent) making of (29min) composé d’images issues de la préparation physique de Jérémie Rénier, des répétitions, du tournage, d’interviews de toute l’équipe, comédiens, réalisateur, techniciens (décorateur, costumier, maquilleurs) et de Claude François Junior.

Nous trouvons ensuite un module intitulé Cloclo vu par (26min) dans lequel nous retrouvons les propos croisés d’Isabelle Forêt (mère des deux enfants de Claude François), Jean-Pierre Bourtayre (directeur artistique, compositeur), Paul Lederman (imprésario), Florent-Emilio Siri (réalisateur), Claude François Junior (fils de), Jacques Revaux (parolier), Slim Pezin (guitariste), et Sylvie Mathurin (habilleuse et fan). Chacun s’exprime sur quelques événement reconstitués dans le film en expliquant si le cinéaste a été respectueux des faits réels ou s’il a du inventer quelque peu dans un soucis dramaturgique.

Dans la peau de Cloclo (12min) se concentre essentiellement sur le travail intense réalisé par Jérémie Rénier pour rentrer dans la peau de Claude François. Nous voyons le comédien apprendre à jouer de la batterie et à chanter, à danser en compagnie de la chorégraphe Mia Frye, se préparer physiquement dans une salle de sport. Commenté par le réalisateur Florent-Emilio Siri et le comédien lui-même, l’ensemble est également illustré par de nouvelles images du tournage.

Florent-Emilio Siri est de retour dans un module tenant lieu de note d’intention intitulé Le film vu par (11min). Le metteur en scène détaille ses partis-pris esthétiques, croise habilement le fond avec la forme (tourné comme un thriller, l’usage des plans-séquences, la montée en tension de la scène finale), évoque les souffrances et les frustrations de l’enfance de l’artiste, ses rapports avec son père et ses fils, le jour de sa mort. Une fois de plus nous retrouvons de nouvelles images du tournage.

On termine avec un document inédit dans lequel Claude François raconte quelques étapes clé de sa vie et de sa carrière via un enregistrement audio datant de 1977. Pendant dix minutes, sur un montage alliant les images du film et des archives familiales, l’artiste se confie sur son enfance, l’exil, son premier casting amateur, la mort de son père, ses inspirations, le chant et ses premiers succès.

Notons que cette édition comprend également la version longue du film en DVD. Comme l’annonce Florent-Emilio Siri dans une courte introduction de 2 minutes, ce montage proposant environs dix minutes en plus, n’est pas la director’s cut puisque le montage du cinéaste est celui sorti dans les salles. Il s’agit ici d’un supplément à part entière destinée en priorité aux fans de Claude François. Dans cette version, le réalisateur appuie un peu plus les maniaqueries du chanteur, notamment à travers la séquence du mariage avec Janet. Il y évoque également la sexualité du chanteur, sa peur de vieillir, l’intimité avec ses musiciens, une confrontation difficile avec sa mère, une poursuite sur l’autoroute où sa voiture est canardée, ainsi qu’une séquence supplémentaire où Claude François est reçu dans l’émission de Danielle Gilbert où il chante Je vais à Rio.

Image - 4,5 / 5

L’éditeur a mis le paquet pour ce master HD quasi-irréprochable. La colorimétrie vintage est étincelante, la clarté éblouissante, le grain cinéma argentique respecté, les contrastes affûtés et le piqué agréable. En revanche, certaines séquences apparaissent plus douces et les détails amoindris, les visages des comédiens ne sont pas aussi précis que nous l’espérions et de sensibles artefacts de la compression demeurent constatables. Heureusement, nous retenons essentiellement les points positifs et les conditions sont remplies pour offrir aux spectateurs un évident confort de visionnage.

Son - 5,0 / 5

Il n’y a rien à redire. Le spectacle acoustique est total, la balance frontales-latérales ardente, les dialogues exsudés avec force par la centrale et les effets divers finissent par plonger le spectateur dans l’ambiance du film. Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 est explosif, les ambiances omniprésentes et le caisson de basses utilisé à bon escient. L’éditeur joint également une piste audio description ainsi que les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Giuseppe Salza
Le 30 janvier 2013
Pas de commentaire.
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Sabrina Piazzi
Le 15 octobre 2012
Pas de commentaire.

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