Réalisé par Jean Negulesco
Avec
Marilyn Monroe, Betty Grable et Lauren Bacall
Édité par 20th Century Fox
Trois mannequins new-yorkais prennent la décision de tout mettre en oeuvre afin d’épouser chacune un millionnaire.
Il y a fort à parier que Comment épouser un millionnaire ne serait pas passé à la postérité s’il n’avait pas bénéficié de l’interprétation de Marilyn Monroe. En effet, le film réalisé par Jean Negulesco, cinéaste prolifique qui venait de tourner le fort recommandable Titanic avec Barbara Stanwyck, ne parvient pas vraiment à donner un intérêt et à un rythme à l’entreprise, malgré le net investissement de son trio vedette, Lauren Bacall, Betty Grable, et bien évidemment Marilyn Monroe. Si les deux premières ne reculent devant rien pour faire rire la galerie et jouent habilement de leurs charmes, Marilyn l’emporte facilement sur ses partenaires dans le rôle de la lunaire Pola, myope comme une taupe, qui préfère se prendre des murs en pleine figure plutôt que de porter ses lunettes qui, selon elle, rebutent les (nombreux) hommes (riches de préférence) qu’elle attire comme des mouches.
Certes, Comment épouser un millionnaire ne brille pas par son histoire qui part dans tous les sens, mais l’aura de ses interprètes y compris quelques réjouissantes séquences (le défilé de mode, le mariage, l’épilogue) et les images du New York des années 50, font de ce petit film un honnête divertissement à défaut d’un grand classique.
C’est la grande classe ! Fox glisse le boitier dans un surétui élégant où brille Marilyn Monroe. Lauren Bacall et Betty Grable sont tout simplement évincées. Le menu principal est animé, musical, dynamique et lumineux, durant lequel n’apparaît que Marilyn encore une fois.
Le Blu-ray de Comment épouser un millionnaire ne comprend qu’un lot de bandes-annonces, ainsi qu’un mini-spot d’une minute dévoilant la Première du film où le gratin s’est donné rendez-vous sur le tapis rouge.
Comme pour l’édition HD des Hommes préfèrent les blondes, c’est avec un immense plaisir de redécouvrir un Technicolor et l’un des premiers CinemaScope de l’histoire du cinéma (l’orchestre symphonique du début est là pour en mettre plein la vue) dans de telles conditions ! Le master HD 2.55 affiche une propreté sidérante, restituant la vivacité et la saturation de la colorimétrie (voir l’orchestre du prologue, le défilé de mode), tout en délivrant un relief inédit (les panoramas sur la Grosse Pomme sont fantastiques), un piqué inouï, une clarté appréciable et un niveau de détails assez sidérant. La restauration n’en finit pas d’étonner malgré certains plans larges pas aussi ciselés que nous l’espérions, ainsi que divers décrochages constatables tout du long sur les nombreux fondus enchainés, et de sensibles flous sporadiques. Quoi qu’il en soit, Comment épouser un millionnaire a bénéficié d’un lifting de premier ordre, même si les puristes se plaindront du grain trop lissé.
Le remixage de la version originale en DTS-HD Master Audio 5.1 ne profite surtout qu’au célèbre prologue symphonique, jouissant d’une spatialisation concrète, dynamique, et de l’appui solide des basses. Pendant le film, certaines petites ambiances latérales et basses parviennent à se faire entendre, uniquement sur les quelques séquences se déroulant en extérieur. Le reste du temps, l’ensemble demeure canalisé sur les frontales et la centrale, qui ne manquent pas d’entrain, même si les dialogues auraient gagné à être légèrement relevés. Les puristes préfèreront se rediriger sur la piste Dolby Digital 4.0, tout aussi énergique, les basses en moins et les voix dispersées sur la balance frontale de manière convaincante. La piste française DTS mi-débit s’en sort très bien et même le caisson de basses se fait plus présent.