Les Hommes préfèrent les blondes (1953) : le test complet du Blu-ray

Une blonde explosive, croqueuse de diamants et une brune foudroyante éblouie par les muscles des beaux messieurs s’embarquent pour la France. Sur le paquebot se trouvent le richissime Piggie et les athlètes américains de l’équipe olympique.

En 1953, Marilyn Monroe vient de triompher dans Niagara d’Henry Hathaway, et enchaîne avec Les Hommes préfèrent les blondes, d’après le roman et la pièce d’Anita Loos et Joseph Fields. Initialement prévu pour Jane Russell et Betty Grable, cette dernière est finalement écartée du projet car la Fox souhaite jouir de la popularité de sa nouvelle star. Howard Hawks signe une magnifique comédie, dynamique, enjouée, raffinée, légère comme une bulle de champagne, pleine de sous-entendus sexuels très osés, dans laquelle les deux stars illuminent littéralement l’écran et rivalisent de charme, d’humour et de sensualité.

Ponctué par de fabuleux numéros musicaux (mis en scène par le chorégraphe Jack Cole), dont le mythique Diamonds Are the Girl’s Best Friends, Les Hommes préfèrent les blondes met en avant tout le potentiel comique de Marilyn, qui retrouve le réalisateur de Chérie je me sens rajeunir, parfaite en (fausse ?) ingénue, arriviste, croqueuse de diamants qui ne comprend souvent rien à ce qu’on lui raconte, ce qui ne manque pas de faire succomber n’importe quel homme (fortuné) de tomber fou amoureux.

De son côté, Jane Russell excelle dans le rôle de la femme fatale à la réplique cinglante qui fait fuir ses nombreux prétendants, et son numéro d’imitation de Marilyn dans la scène de procès est magnifique. Les péripéties s’enchaînent sur un rythme endiablé, les répliques font mouche à tous les coups, les comédiens sont exceptionnels, l’alchimie, la complicité et les réparties entre les deux actrices sont jubilatoires. Un chef d’oeuvre, osons le mot féministe (car les hommes du film sont de gentils crétins), qui n’a pas pris une ride.

C’est la grande classe ! Fox glisse le boitier dans un surétui élégant où brillent les deux comédiennes. Le menu principal est animé, musical, dynamique et lumineux.

Outre un lot de bandes-annonces des films avec Marilyn Monroe, nous ne trouvons qu’un reportage télévisé d’époque (50 secondes !) montrant les deux comédiennes du film poser leurs empreintes dans le ciment du célèbre Grauman’s Chinese Theatre de Los Angeles le 26 juin 1953, devant des photographes surexcités.

Quel plaisir de redécouvrir ce bijou en Technicolor dans de telles conditions ! Le master HD 1.37 affiche une propreté sidérante, restituant la vivacité et la saturation de la colorimétrie (voir les numéros musicaux et les tenues des actrices), tout en délivrant un relief inédit, un piqué inouï, une stabilité exemplaire, une clarté aveuglante et un niveau de détails inégalé. La restauration n’en finit pas d’étonner et même si les gros plans ne se révèlent pas aussi ciselés que le reste en raison de l’usage de quelques filtres vaporeux destinés à mettre en valeur les deux comédiennes principales, le chef d’oeuvre d’Howard Hawks retrouve une nouvelle jeunesse. N’oublions pas le grain respecté qui flatte les rétines.

Le remixage de la version originale en DTS-HD Master Audio 5.1 ne profite surtout qu’aux séquences musicales, même si certaines petites ambiances latérales et basses parviennent à se faire entendre. L’ensemble demeure anecdotique, les effets manquent de naturel, malgré un équilibre certain. Toutefois, n’hésitez pas à sélectionner la piste anglaise Dolby Digital 1.0 qui contente non seulement les puristes, mais se révèle également soignée, fluide et largement suffisante pour créer un confort acoustique. Oublions la piste française DTS mi-débit au doublage calamiteux (titi parisien et visiblement deux fois l’âge requis), d’autant plus que les voix demeurent grinçantes, saturent souvent et prennent le pas sur les ambiances annexes. Pour l’anecdote, les chansons du film ont été traduites, alors vous savez ce qu’il vous reste à faire…