Les Adieux à la Reine (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Benoît Jacquot
Avec Léa Seydoux, Diane Kruger et Virginie Ledoyen

Édité par Ad Vitam

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Le 05/10/2012
Critique

En 1789, à l’aube de la Révolution, Versailles continue de vivre dans l’insouciance et la désinvolture, loin du tumulte qui gronde à Paris. Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour, le château se vide, nobles et serviteurs s’enfuient… Mais Sidonie Laborde, jeune lectrice entièrement dévouée à la Reine, ne veut pas croire les bruits qu’elle entend. Protégée par Marie-Antoinette, rien ne peut lui arriver. Elle ignore que ce sont les trois derniers jours qu’elle vit à ses côtés.

L’histoire des Adieux à la reine se déroule sur trois jours, à l’aube de la Révolution française et prend pour témoin l’une des dames de compagnie de Marie-Antoinette, Sidonie, une des plus ferventes admiratrices de la Reine, et surtout lectrice de cette dernière. Si ses dernières oeuvres comme Au fond des bois, Villa Amalia et A tout de suite sont restées confidentielles, Les Adieux à la reine marque le retour du cinéaste Benoît Jacquot au film historique destiné à un public plus large, même si le réalisateur signe une oeuvre tout aussi personnelle que ses derniers films.

La formidable Léa Seydoux, filmée gracieusement par le cinéaste, incarne avec force et délicatesse cette groupie avant l’heure qui ne vit que par procuration dans le but de plaire à son idole pour laquelle elle renonce à tout, allant même jusqu’à se sacrifier dans une dernière partie plus psychologique et tout aussi passionnante que le reste du film.

Benoît Jacquot et son co-scénariste Gilles Taurant s’emparent du roman éponyme de Chantal Thomas pour raconter, au temps présent, temps du cinéma pour le metteur en scène, la rupture brutale entre l’Ancien Régime et la France moderne. A l’aide d’une reconstitution minutieuse et d’un casting solide dont Diane Kruger, parfaite incarnation de Marie-Antoinette, lunatique, sensible, vicieuse, capricieuse, attachante, qui livre peut-être sa plus belle prestation, Les Adieux à la reine retrace la chute de la monarchie en perdant le spectateur dans les couloirs mouvementés de Versailles, filmé comme un monstre décrépit et en perdition. La tension demeure constante (la caméra portée prend aux tripes), les sentiments contradictoires s’entrecroisent, le spectateur est pris dans un tourbillon d’émotion du début à la fin, et surtout tout académisme poussiéreux est évité au profit d’une mise en scène aussi virtuose qu’inspirée et moderne, le tout reposant dans un écrin esthétique somptueux. Benoît Jacquot signe l’un voire son meilleur film.

Présentation - 4,0 / 5

Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est élégant, animé et musical.

Bonus - 2,0 / 5

Outre la bande-annonce, nous trouvons deux entretiens croisés avec le réalisateur Benoît Jacquot, d’un côté avec Pierre Zéni sur les marches du château de Maisons-Laffitte de l’autre avec Antoine de Baecque lors de la présentation du film. Le metteur en scène des Adieux à la reine revient sur la transposition à l’écran du roman de Chantal Thomas, les modifications apportées (le rajeunissement du personnage principal), les partis-pris adoptés, le casting, le tout étant illustré d’images du tournage et des coulisses.

Benoît Jacquot commente ensuite la scène centrale, le coeur du film, la séquence où Sidonie déambule dans le couloir du château de Versailles au milieu de l’agitation. Si la scène dépasse les dix minutes, les commentaires s’épuisent avant huit minutes. Les propos tenus ici sont certes intéressants, mais le segment est bien trop court et nous espérions un commentaire audio sur l’entièreté du film.

Image - 4,5 / 5

Si l’on pardonne l’encodage en 1080i, alors ce master HD des Adieux à la reine s’accorde à merveille avec la photo du prolifique chef opérateur Romain Winding (Le Cochon de Gaza), qui privilégie souvent les éclairages naturels. Le cadre large est savamment exploité, la profondeur de champ correcte et les nombreux gros plans détaillés. Les contrastes sont très fermes, le relief des textures, des dorures et des boiseries flattent constamment la rétine, malgré un piqué aléatoire et divers artefacts de compression notables sur les plans filmés avec une caméra portée. Sans surprise, les scènes tournées en extérieur sont les mieux loties avec une indéniable clarté, les teintes froides se mêlent aux gammes chaudes avec une réelle homogénéité.

Son - 5,0 / 5

On ne s’attendait pas à cela, mais le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 des Adieux à la reine exploite violemment toutes les enceintes pendant 1h40. C’est tout d’abord le thème musical de Bruno Coulais qui est exsudé de toutes parts avec ardeur. Le caisson de basses appuie volontiers les scènes dramatiques sans jamais noyer les dialogues, solidement plantés sur la centrale, tandis que les latérales n’oublient pas de plonger le spectateur dans l’ambiance houleuse à l’aube de la Révolution française, tout en distillant l’atmosphère des jardins où le clapotis du Grand Canal et les grenouilles bercent tranquillement les oreilles sur les enceintes arrière. Une belle et très grande immersion. L’éditeur joint également une piste stéréo tout aussi saisissante dans son genre, une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Sabrina Piazzi
Le 15 octobre 2012
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