Pulsions (1980) : le test complet du Blu-ray

Dressed to Kill

Réalisé par Brian De Palma
Avec Michael Caine, Angie Dickinson et Nancy Allen

Édité par Carlotta Films

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Le 23/11/2012
Critique

Kate Miller souffre de fantasmes érotiques si vivaces qu’elle a du mal à faire la part du rêve et de la réalité. Un matin, elle se rend chez son psychiatre, Robert Elliot, pour lui parler de ses déceptions sexuelles avec son mari. En se rendant au musée, Kate séduit un homme qui l’emmène dans son appartement pour y passer la nuit. Le lendemain matin, en prenant l’ascenseur pour quitter l’immeuble, Kate est atrocement assassinée à coup de rasoir par une femme blonde portant de grosses lunettes noires…

Obsession, Carrie et Fury ont été de grands succès critiques et commerciaux pour Brian De Palma. Alors que ses projets, Cruising - La Chasse et Le Prince de New York ont capoté et seront finalement tournés par d’autres réalisateurs, le cinéaste revient à ses premières amours avec Pulsions, un de ses thrillers les plus célèbres.

Sensuel, malin et passionnant sur le plan visuel, Pulsions est l’un des films de De Palma qui lorgne le plus du côté du cinéma d’Alfred Hitchcock, en particulier de Psychose dont on repère d’emblée les similitudes avec la scène de l’ascenseur (qui remplace celle de la douche), la disparition de la star au bout de trente minutes, l’enquête qui s’ensuit par des personnages auparavant secondaires, la confrontation où ressort le trauma de l’assassin savamment expliqué par un spécialiste. Ces analogies sont tellement flagrantes que nous parvenons malheureusement à anticiper l’action à venir, y compris le dénouement qui se devine très vite. A ce titre, Pulsions est l’un des films qui joue le moins avec la tension puisque le cinéphile parvient à devancer l’action.

Il n’en reste pas moins que Pulsions demeure un fabuleux exercice de style marqué par de nombreuses séquences cultes (le musée, la poursuite dans le métro, l’ascenseur) d’une beauté à couper le souffle dans lequel Brian De Palma y développe ses thèmes de prédilection (voyeurisme, sexualité perturbée, meurtre à l’arme blanche), expérimente et joue avec les outils mis à sa disposition (lentille bifocale, split screen, caméra virevoltante), dirige ses comédiens, Michael Caine, Angie Dickinson, Nancy Allen, d’une main de maître, le tout appuyé par une photo magnifique et la partition ensorcelante de Pino Donaggio.

Présentation - 5,0 / 5

La sérigraphie du disque est sobre. La jaquette au visuel splendide est glissée dans un boitier de couleur noire. Le tout est recouvert d’un surétui cartonné reprenant le même visuel. N’oublions pas le soin apporté au menu principal animé et bruité, reprenant une séquence clé du film. Magnifique objet.

Bonus - 4,5 / 5

Préface de Samuel Blumenfeld (8’) :

Co-auteur de Brian De Palma avec Laurent Vachaud (entretiens parus en 2001 chez Calmann-Lévy), notre intervenant répond à toutes les questions que le spectateur cinéphile est en droit de se poser avant de se (re)plonger dans Pulsions. Il replace le film de Brian De Palma dans la carrière du réalisateur, évoque la genèse du film et les projets avortés à l’époque (Cruising et Le Prince de New York finalement mis en scène par William Friedkin et Sidney Lumet), les influences (Alfred Hitchcock bien entendu) et les éléments autobiographiques qui parsèment l’histoire de Pulsions. Le tout est illustré par des photos de tournage rares.

La Femme en blanc (29’) :

La comédienne Angie Dickinson se remémore avec un grand plaisir le tournage de Pulsions en revenant sur son rôle scène par scène, en s’attardant bien évidemment sur celles du musée et de l’ascenseur. Agée de 81 ans, notre interlocutrice revient sur « le plus grand rôle de sa carrière », sa rencontre avec Brian De Palma et sa collaboration avec Michael Caine.

La Femme en violet (22’) :

Nancy Allen se souvient ici du film, des costumes portés par le personnage de Liz (écrit pour elle) ainsi que de son association avec Michael Caine et Angie Dickinson, le travail avec Brian De Palma (son compagnon à l’époque) et les démêlés avec la censure à la sortie du film. Réalisée à l’occasion de cette sortie Blu-ray, cette interview permet de revoir cette comédienne culte qui a marqué toute une génération de spectateurs (la trilogie RoboCop, Carrie, Blow Out, 1941).

Symphonie de la peur (17’) :

George Litto, producteur d’Obsession, Pulsions et Blow Out, évoque sa collaboration avec Brian de Palma et la genèse du projet. Le producteur est très loquace, ne manque pas d’anecdotes sur le tournage et sa bonne humeur est d’emblée contagieuse. Cet entretien dense et spontané est illustré par quelques photos de tournage.

Une leçon de cinéma (30’) :

Dans Pulsions, Keith Gordon interprète Peter, le fils de Kate (Angie Dickinson) qui enquête sur la mort de sa mère. Il est depuis devenu réalisateur, notamment de séries télévisées (Dexter, The Killing) et s’exprime ici sur l’opportunité d’avoir été comédien sous la direction de Brian De Palma pour apprendre son futur métier. Notre interlocuteur se souvient entre autre de la disponibilité du metteur en scène qui répondait à toutes ses nombreuses questions techniques liées au montage, à la prise de vue, à la lumière. Keith Gordon parle également de ses partenaires à l’écran, et n’hésite pas à remettre les pendules à l’heure sur les critiques qui accusaient Brian de Palma de copier le cinéma d’Alfred Hitchcock.

Pulsions en trois versions (5’) :

Ce montage habile met en parallèle les versions non censurées (celle de Carlotta Films), interdite aux moins de 17 ans (celle anciennement éditée chez MGM) et télévisée du film. Il s’agit des séquences de la douche, de l’ascenseur et de quelques dialogues adoucis pour l’occasion.

L’interactivité se clôt sur la superbe bande-annonce américaine et les credits du Blu-ray.

Image - 4,5 / 5

Carlotta Films livre un master HD qui frôle la perfection. Les splendides partis-pris esthétiques du directeur de la photographie Ralf D. Bode (La Fièvre du samedi soir) trouvent en Blu-ray un nouvel écrin et se voient entièrement respectés. Point ou peu de réducteur de bruit à l’horizon, le grain est présent tout en étant discret (même sur les plans de vapeur ou de fumée difficiles à consolider), la photo ouatée est savamment restituée, la colorimétrie retrouve un éclat inédit et le piqué est probant. Le format 2.35 est conservé, la profondeur de champ fort appréciable et seuls quelques plans flous, mouvements de caméra entrainant quelques pertes de la définition et des visages légèrement rosés empêchent d’attribuer la note maximale. Néanmoins, l’encodage AVC demeure solide, la gestion des noirs impeccable, la propreté exceptionnelle et le niveau de détails impressionnant. Pulsions qui affiche déjà plus de trente ans au compteur peut se targuer d’un lifting de premier ordre et d’un transfert d’une folle élégance.

Son - 4,5 / 5

La version originale bénéficie d’un remixage DTS-HD Master Audio 5.1. Au premier abord on pouvait craindre le pire. Il n’en est rien, bien au contraire. Cette option acoustique séduisante permet à la composition enivrante de Pino Donaggio d’environner le spectateur pour mieux le plonger dans l’atmosphère du film à l’instar de la séquence d’ouverture. Les effets latéraux ajoutés ne tombent jamais dans la gratuité ni dans l’artificialité, à l’instar des bruits de la circulation dans les rues encombrées de New York, les ambiances dans le musée, tandis que le caisson de basses rugit aux moments opportuns comme lors de la séquence de l’orage à la fin du film. De plus, les dialogues ne sont jamais noyés et demeurent solides, la balance frontale assurant de son côté le spectacle acoustique, riche et dynamique.

Mais que les puristes se rassurent, un excellent mixage DTS-HD Master Audio 1.0 est également disponible. Cette piste se révèle d’ailleurs plus percutante et propre que son homologue, la version française disposant également d’un encodage DTS-HD Master Audio 1.0 aux dialogues sensiblement grinçants et dont les effets annexes se révèlent beaucoup plus discrets.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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3
3
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2
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Franck Brissard
Le 7 novembre 2014
Pas de commentaire.
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Giuseppe Salza
Le 23 novembre 2012
Pas de commentaire.
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jean-marc
Le 6 novembre 2012
Assez bon film, avec un style De Palma des années 70.
Michael Caine est excellent, Angie Dickinson est bof comme toujours, mais même si elle est dans les rôles principaux, on ne la voit pas tant que ça, du coup ça reste supportable.

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Pulsions
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