Réalisé par Christopher Nolan
Avec
Christian Bale, Gary Oldman et Tom Hardy
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Après avoir endossé la mort d’Harvey Dent afin d’assurer la paix à Gotham, Batman a disparu des rues et du ciel de la ville. Mais un anarchiste brutal bien décidé à mettre la ville à sa botte va réveiller le Chevalier Noir qui va devoir montrer qu’il peut toujours assurer sécurité et justice.
C’était inévitable, et même si Christopher Nolan affirme que le désir de clôturer l’aventure Batman par ce Dark Knight Rises s’est fait sentir, on voyait mal cette nouvelle saga Batman s’arrêter à deux films. Et comme souvent dans ces cas là, entre un public avide de nouvelles sensations et des studios désireux de rentrer dans leurs frais tout en marquant les esprits, il faut mettre le paquet et assurer un feu d’artifice final digne de l’attente.
En finissant sa trilogie Batman avec The Dark Knight Rises, Nolan DOIT donc en mettre plein la vue, ce qui est risqué étant donné la possibilité de vite basculer dans une surenchère incontrôlée et incontrôlable.
Là où c’est encore plus compliqué, c’est que Nolan a instauré dès le début avec Batman Begins un ton réaliste très poussé, un ton qu’il faut bien évidemment conserver si l’ensemble doit tenir debout.
Ce ton réaliste est présent dès le début de The Dark Knight Rises avec une ouverture digne d’un James Bond, un ballet terroriste aérien proprement scotchant. Flirtant tout de même avec quelques éléments de scénario assez extrêmes, Nolan réussit son pari et garde les commandes de son film jusqu’au bout et avec, malgré la fin de la trilogie, une fin ouverte qui laisse imaginer toutes sortes de suites potentielles.
Très très à part dans la production globale des films de super-héros, cette trilogie du Chevalier Noir se termine donc avec The Dark Knight Rises, toujours dans le sérieux, en beauté et dans une euphorie d’images à la photographie léchée.
Les collectionneurs de la saga n’ont pas fini de se lamenter sur la cohérence des boîtiers Blu-ray utilisés par Warner : standard sur Batman Begins, SteelBook taille Blu-ray sur Batman - The Dark Knight, le Chevalier Noir et SteelBook taille DVD sur ce Dark Knight Rises.
Pour les menus, Warner s’entête dans son nouveau style : des icônes laides venues d’un autre âge de la vidéo, des intitulés tout en anglais et une navigation qui s’entasse assez peu agréable/
Pour la copie numérique, Warner opte ici pour un nouveau système qui s’affranchit d’iTunes et passe par l’application Flixster bien connue outre-Atlantique. 3 téléchargements ou la lecture en ligne sont autorisés (en français uniquement et avec une compression très visible) sur PC, MAC et mobiles Apple ou Androïd via application dédiée. La mention « Nouvelle copie digitale améliorée » fièrement annoncée sur le boîtier semble largement exagéré…
Warner a ici abandonné son Maximum Movie Mode si intéressant pour céder à la mode envahissante des applications « Deuxième écran » qui propose de synchroniser lecteur Blu-ray et appareil mobile pour un visionnage interactif sur écran déporté.
L’idée n’est pas mauvaise en soit, mais les modalités de mise en oeuvre ne sont pas toujours optimale. Ici l’application pullule de bonus inédits (scripts, photos, storyboards…) qui ne seront malheureusement accessibles que par ce biais, absents du second Blu-ray de cette édition, et donc impossibles à visionner pour ceux qui ne possèdent aucun appareil compatible.
De très nombreux bonus sont tout de même communs à ce second Blu-ray, comme par exemple les vidéos de « La fin du chevalier ».
La bonne idée, ici, en plus d’un visionnage synchronisé, est l’accès à tous les bonus de l’application dès le premier déblocage. C’est à dire que contrairement aux autres applications du même genre, les contenus restent accesibles de façon autonome une fois le lecteur Blu-ray éteint.
Il est à noter que comme cette application sert à la base à s’amuser avec photos et vidéos pour y ajouter des effets Batman, l’iPad première génération qui n’a pas d’appareil photo ne peut y avoir accès.
Le second Blu-ray est entièrement dédié aux suppléments et notamment à un documentaire étonnant sur la Batmobile. Très complet, très documenté, très passionné, ce module de presque une heure est un véritable régal pour les fans ou les passionnés de customisation de véhicules. Certaines archives comme le concept de Batmobile par Giger pour Batman Forver sont bluffantes. Et, qui l’eut cru, l’émotion s’invite à plusieurs reprises dans les yeux de ces éternels rêveurs face à cette icône de leur enfance, enfance qui couvre désormais plusieurs générations.
La fin du chevalier est un making of géant, un journal de production en 3 parties et 17 chapitres distincts, basé en grande partie sur des interviews. Peu d’explications détaillées, mais un tour d’horizon très complet de la production, sans éviter une bonne dose d’auto-congratulations, surtout dans le module final.
Les 4 teasers et bandes-annonces du film (en VO sans sous-titre) clôturent ces bonus avec une galerie d’affiches.
Encore plus que pour Batman - The Dark Knight, le Chevalier Noir, Christopher Nolan a utilisé le format Imax pour les scènes d’action et les plans en extérieur en alternance avec le format Cinémascope.
On pourrait croire que ce va et vient perturbe le visionnage, mais il n’en n’est rien grâce à des transitions intelligentes qui ne se remarquent presque pas. En revanche l’impact du format Imax se fait sentir, même inconsciemment en immergeant de façon ponctuelle le spectateur dans des images qui aspirent littéralement toute l’attention.
Le tout est servi par un master parfait, aux contrastes irréprochables et encodé sans aucune destruction.
Une fois de plus, les francophones sont laissés sur le bas côté avec une piste Dolby Digital 5.1 qui assure le spectacle mais ne fait pas le poids face à la VOST DTS-HD MA 5.1 qui arrache tout dans les moments agités et fait preuve d’une grande précision et finesse dans les moments les plus calmes.
La directivité des effets et des ambiances est un modèle du genre.