Koyaanisqatsi, la prophétie

Koyaanisqatsi, la prophétie (1983) : le test complet du Blu-ray

Koyaanisqatsi

Version Restaurée

Réalisé par Godfrey Reggio

Édité par Koba Films

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Critique

Dans la langue des indiens Hopis, Koyaanisqatsi signifie « vie folle », « vie tourmentée », « vie déséquilibrée », vie en « désintégration », un état de vie qui appelle une autre façon de vivre…

Porté par le réalisateur Godfrey Reggio, illustré par les images de Ron Fricke et soutenu par la musique hypnotique de Philip Glass, Koyaanisqatsi est un projet audiovisuel qui n’avait, à l’époque de sa sortie en 1983, aucun précédent.

Ainsi, les images récoltées pendant 7 ans, sont parmi les premières à montrer la planète et sa population (ici surtout les États-Unis) sous un angle totalement inédit : un mélange de célébration et d’accusation, un constat des effets d’une population de plus en plus importante et trépidante, un appel à l’éveil des consciences et ce, sans qu’aucun mot ne soit prononcé, mis à part ceux des champs Hopis qui annoncent de sombres prophéties à ceux qui refuseraient de sortir la tête du guidon.

Les deux premiers plans du film sont d’ailleurs révélateurs de cette équation cinématographique sans précédent : des peintures rupestres suivies par une séquence de décollage d’une fusée… un grand écart humain prodigieux qui peut aussi inquiéter.

Puis ce sont des plans accélérés ou ralentis, toujours accompagnés par la musique de Philip Glass avec force choeurs et orgues qui prennent le relais et donnent un certain degré de vertige à des événements considérés comme des choses banales dans la vie de tous les jours.

Koyaanisqatsi peut sans discussion être considéré comme l’un des pères du documentaire moderne où les images ne sont plus là uniquement dans un but de description, mais aussi dans une intention de provoquer une émotion propre à chacun.

Outre les « suites » directes que sont Powaqqatsi (La vie en transformation) et Naqoyqatsi, on peut citer Baraka et les productions du type Arthus-Bertrand ou Hulot comme les dignes successeurs de cette initiative cinématographique à (re)découvrir d’urgence.

Édition - 7,5 / 10

Boîtier classique et menus simples mais soignés.

Le seul bonus présent est une double interview du réalisateur Godfrey Reggio et du compositeur Philip Glass, datée de 2002, année de réédition du film en DVD et d’ailleurs déjà présente sur ce dernier. Les deux hommes reviennent sur la genèse du projet, près de 25 ans après et font preuve même après tout ce temps, d’une grande passion pour le travail accompli.

Côté image, les différentes sources de captation et l’âge du film sont trahis par la remastérisation HD qui donne bien évidemment une seconde jeunesse aux plans du film, mais qui en augmente étalement les défauts.

Ne vous attendez donc pas à une définition des images telle qu’on la connaît de nos jours… ça reste un poil flou à de nombreuses occasions. Le grain argentique participe de cette impression et est lui aussi largement révélé par la HD. Des traces subsistent, les images sautent parfois… mais très franchement, une fois pris par le spectacle des images, on oublie rapidement ces défauts.

Le film ne contient aucune parole à part les chants Hopis mêlés à la musique de Philip Glass. Cette musique, enregistrée et diffusée à l’origine en stéréo, est ici remastérisée en DTS-HD Master Audio 5.1. La spatialisation est fort discrète et respecte la champ sonore d’origine en lui permettant tout de même d’accéder à une dimension supérieure qui enveloppe le spectateur, grâce aux basses notamment.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm
Note du disque
7,5 / 10
Avis

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P. de Melun
Le 27 février 2021
Pas de personnage, pas de dialogue, pas d'intrigue et faudrait appeler ça un chef d'œuvre ? La musique de Philip Glass est la seule chose que je retiens, le reste ce n'est rien que de belles images qui auraient pu figurer à la une d'un numéro du "National Géographic" et ces dernières ont été assemblées avec d'autres, plus apocalyptiques et toutes sorties de leurs contextes pour créer chez le spectateur un sentiment qu'on va surexploiter après « Koyaanisqatsi », la culpabilité. La culpabilité d'être un homme parce que nous sommes tous mauvais. Le monde va trop vite, trop de progrès, trop d'humains... Ce film ne nous fait pas un procès mais d'autres après lui s'en chargeront. Le réalisateur de « Koyaanisqatsi » lui, se contente d'inventer un constat, d'en contempler les effets en amalgamant tout et absolument rien... affligeant ! Je mets toutefois 3 étoiles rien que pour la beauté des images et l'innovation visuelle parce qu'à l'époque, ce film a été une petite révolution...
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Stéphane Leblanc
Le 20 décembre 2012
Pas de commentaire.

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