Elena (2011) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Andreï Zviaguintsev
Avec Nadezhda Markina, Andrey Smirnov et Elena Lyadova

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 15/01/2013
Critique

Elena et Vladimir forment un couple d’un certain âge. Ils sont issus de milieux sociaux différents. Vladimir est un homme riche et froid, Elena une femme modeste et docile. Ils se sont rencontrés tard dans la vie et chacun a un enfant d’un précédent mariage. Le fils d’Elena, au chômage, ne parvient pas à subvenir aux besoins de sa propre famille et demande sans cesse de l’argent à sa mère. La fille de Vladimir est une jeune femme négligente, un peu bohème, qui maintient son père à distance. Suite à un malaise cardiaque, Vladimir est hospitalisé. A la clinique, il réalise qu’il pourrait mourir prochainement. Un moment bref mais tendre partagé avec sa fille le conduit à une décision importante : c’est elle qui héritera de toute sa fortune. De retour à la maison, Vladimir l’annonce à Elena. Celle-ci voit soudain s’effondrer tout espoir d’aider financièrement son fils.

Prix Spécial du Jury dans la sélection Un certain regard lors du Festival de Cannes en 2011, Elena de Andreï Zviaguintsev est certes une oeuvre de commande pour le réalisateur du Bannissement et Le Retour, mais qui s’intègre parfaitement dans sa filmographie. Magnifiquement photographié et mis en scène, Elena s’impose comme l’un des drames percutants, épurés et glaçants de l’année 2012. La comédienne Nadezhda Markina, récompensée à de multiples reprises pour son interprétation, porte le film sur ses épaules et campe un personnage complexe, sur le fil entre l’empathie et la répulsion.

Avec ses décors froids et dépouillés, ses plans fixes, ses plages de silence (sans aucun temps mort) gâtées par la télévision allumée en permanence, et ses lents travellings virtuoses participant à la tension parfois digne d’un véritable thriller, Elena est un drame réaliste, une oeuvre d’ambiances et d’atmosphères évoquant les rapports de classe, qui dresse en filigrane un portrait sans concession de la société russe contemporaine.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Outre un lot de bandes-annonces, nous trouvons tout d’abord une longue interview du réalisateur Andreï Zviaguintsev (33’) réalisée lors de la sortie d’Elena en France. Notre interlocuteur prend son temps d’exposer les thèmes abordés dans son film, une commande avoue t-il, la façon de créer la tension et l’émotion, ses inspirations, les choix faits au montage, croise habilement le fond avec la forme (notamment le prologue), l’usage des silences et des plans fixes. Même si le cinéaste se perd parfois dans de longues explications, les propos ne manquent pas de finesse et méritent qu’on s’y attarde.

Un making of de 39 minutes permet de se rendre compte du perfectionnisme d’Andreï Zviaguintsev, avant le tournage où il fignole le moindre détail de l’histoire avec l’aide de son co-scénariste Oleg Negin, et pendant les prises de vue où le cinéaste n’hésite pas à réaliser une dizaine de répétition d’une même séquence avant de la tourner. La séquence de l’affrontement entre les deux bandes et celle de la scène finale sont passées au crible.

Image - 5,0 / 5

Une vraie merveille ! Le master HD d’Elena tient toutes ses promesses et offre des conditions optimales au spectateur pour se replonger dans l’ambiance du film. Les contrastes sont à l’avenant, la colorimétrie marquée par des dégradés de bleus (costumes, décors, accessoires, et même l’intérieur du frigidaire) est riche, laquée et dense, les détails sont légion et le piqué aiguisé comme un scalpel. Les travellings sont marquées par un relief omniprésent, les scènes d’intérieur sont aussi précises que les séquences tournées en extérieur, les noirs sont denses et la profondeur de champ demeure profonde.

Son - 4,5 / 5

Certes ce n’est pas avec Elena que vous réaliserez une démonstration acoustique, mais tout de même ! On ne s’attendait pas à un mixage russe DTS-HD Master Audio 5.1 aussi percutant dans son rendu des dialogues et de la musique de Philip Glass dont certains pics donnent beaucoup de frissons. A ce moment là, la spatialisation est ardente, le caisson de basses souligne la partition tandis que divers effets naturels à l’instar d’un corbeau durant le prologue, les bruits de la circulation (naturelle ou recréée pour le tournage en studio), savent plonger délicatement mais sûrement le spectateur dans l’ambiance du film grâce à un usage intelligent des enceintes latérales. Même chose pour le mixage français, certes anecdotique, mais logé à la même enseigne que son homologue, les plages de silence étant particulièrement limpides. La police des sous-titres français est néanmoins trop réduite.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Sabrina Piazzi
Le 21 janvier 2013
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Elena
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