The King of New York (1990) : le test complet du Blu-ray

King of New York

Réalisé par Abel Ferrara
Avec Christopher Walken, David Caruso et Laurence Fishburne

Édité par Carlotta Films

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Le 31/10/2012
Critique

Frank White sort de prison avec l’ambition de prendre le contrôle du crime organisé à New York. Tous ceux qui refuseront de lui céder une partie de leur profit le paieront cher. Il a aussi un grand projet : construire un immense hôpital qui accueillera les démunis…

King of New York (le titre original ne contient pas d’article) mérite de figurer sur la liste des meilleurs films sur le crime organisé, sur la même marche du podium du Scarface de Brian De Palma.

Le scénariste Nicholas St. John a été fidèle à Abel Ferrara pendant 20 ans, depuis son premier long métrage tourné en 1976 (complètement oublié, mais dont le titre ne laisse aucun doute sur son contenu : 9 Lives of a Wet Pussy!) jusqu’à The Funeral. Les dialogues sont percutants et particulièrement bien écrits, au soutien d’un récit crédible, chronologique, dont la construction se soumet à la règle des trois unités du drame classique.

Christopher Walken, présent dans presque tous les plans, tient là, pour moi, son meilleur rôle. Il est, tour à tour, un charmeur à l’irrésistible sourire, un manipulateur chafouin, un tueur au regard froid d’un oiseau de proie. Alors qu’il est seul, à 85’, un gros plan surprenant montre son visage empreint de tristesse, révélant la fragilité, jusque-là insoupçonnable, du personnage. Peut-être pense-t-il qu’il n’aura pas la chance de réaliser son rêve : « Si on me donne deux ans, je ferai de grandes choses. »

Lui donnent la réplique des acteurs encore assez peu connus en 1990 : Laurence Fishburne dans l’interprétation haute en couleurs d’une grosse brute à la démarche chaloupée, Steve Buscemi, dit « Test tube », infaillible dans l’analyse de la pureté de la drogue et, dans le rôle des flics, David Caruso, Wesley Snipes, tous deux favorables à l’emploi de la manière forte et Victor Argo, acteur aux cent films, flic de la vieille école, plus respectueux des procédures.

Bon scénario, excellents dialogues, casting de première classe et, par-dessus le marché, la photographie de Bojan Bazelli qui aurait bien mérité un oscar. Les éclairages sont extraordinaires du début à la fin, en extérieur comme en intérieur, avec des temps forts : la scène filmée dans un cinéma en pleine projection du Nosferatu de Murnau ou les longues séquences de nuit, sous la pluie, près des piles du Brooklyn Bridge.

L’efficacité des scènes d’action, souvent très violentes (qui justifient l’interdiction aux moins de 16 ans), est accentuée par un montage nerveux, comme celui de cette courte scène de la fin de l’enlèvement de Frank par la police, à 42’, ou du règlement de compte sanglant à Chinatown. La poursuite en voiture dans les rues de New York mérite de figurer dans les anthologies, auprès de celle de Bullitt dans les rues de San Francisco.

Présentation - 5,0 / 5

Cette édition française, par Carlotta Films, est la première en Europe sur le support Blu-ray, avec deux suppléments tournés pour l’occasion. Cocorico !

Le boîtier gris s’insère dans un sur-étui cartonné avec un visuel rouge et noir repris dans le menu. Choix entre la version originale sous deux formats : DTS-HD 6.1 ou DTS-HD 2.0 et un doublage en français DTS-HD 2.0. Les sous-titres français sont optionnels, comme pour toutes les éditions de Carlotta Films ; ils sont particulièrement discrets bien que parfaitement lisibles.

Le film est sorti simultanément sur DVD et, pour quelques dollars de plus, sur Blu-ray dans une édition limitée à 3.000 exemplaires en boîtier métal, avec les mêmes bonus pour les trois éditions.

Bonus - 4,0 / 5

Deux documentaires (AVC, DD 2.0) ont été spécialement réalisés pour cette nouvelle édition. Un entretien à bâtons rompus avec Abel Ferrara, Possession (21’04”), dans lequel le réalisateur ouvre quelques perspectives intéressantes sur son film, notamment sur les contradictions des personnages, en particulier celles de Frank, qui sont exposées, sans toutefois être développées. Il évoque l’accueil assez mitigé par la critique et le projet d’un « prequel » du film dont il doute qu’il voie jamais le jour. Il se souvient aussi du temps passé à la préparation des éclairages, fastidieux, mais nécessaire…

S’ensuit un entretien avec Augusto Caminito, producteur du film (19’28”). Dans un excellent français, Augusto Caminito, scénariste à ses heures, nous livre des anecdotes et souligne comment une production étrangère a assuré à Abel Ferrara une plus grande liberté que si le film avait été financé par les grandes compagnies américaines. Il garde un bon souvenir de sa collaboration avec Abel Ferrara, soucieux de respecter les contraintes de temps et de budget.

Pour finir, une bande-annonce de 1’11”.

Image - 5,0 / 5

Difficile de faire mieux ! Un surprenant piqué, évitant un lissage artificiel, garantit une exceptionnelle profondeur de champ, y compris dans les nombreux plans tournés la nuit, sous une pluie battante. Les noirs sont denses et tous les détails sont discernables dans les scènes les plus sombres. La balance des couleurs n’est jamais prise en défaut assurant un excellent rendu des visages.

L’encodage AVC 1080p se sort sans faux pas de tous les pièges tendus dans les scènes pluvieuses, dans les parties de poker enfumées ou les panoramiques rapides.

Son - 4,0 / 5

Pour une configuration multicanal, le format DTS-HD MA 6.1 doit être préféré aux formats DTS-HD MA 2.0 en anglais ou en français, privés d’aigus et affectés par une réverbération assez gênante.

Le son est concentré sur les enceintes frontales, mais certaines ambiances procurent cependant une bonne immersion, notamment sous les averses. Cette prudence est fondée : l’image sonore a une belle profondeur, mais nous évite la spatialisation incohérente de certaines remastérisations.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur InFocus IN76
  • Panasonic DMP-BD30
  • Denon AVR-3806
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918 (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080i - Diagonale image 270 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 18 novembre 2021
Avec un solide scénario, d’excellents dialogues, un casting de première classe, et une photographie inspirée et valorisée par un premier transfert 4K UHD, ce grand film d’Abel Ferrara, sublimé par l’interprétation de Christopher Walken, trouve une place méritée dans la collection Les Éditions Prestige Limitées, lancée par Carlotta Films en 2018.
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Aliocha
Le 6 septembre 2021
Pas de commentaire.

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