Barbara (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Christian Petzold
Avec Nina Hoss, Ronald Zehrfeld et Rainer Bock

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 13/11/2012
Critique

Eté 1980. Barbara est chirurgien-pédiatre dans un hôpital de Berlin-Est. Soupçonnée de vouloir passer à l’Ouest, elle est mutée par les autorités dans une clinique de province, au milieu de nulle part. Tandis que son amant, qui vit à l’Ouest, prépare son évasion, Barbara est troublée par l’attention que lui porte André, le médecin-chef de l’hôpital. La confiance professionnelle qu’il lui accorde, ses attentions, son sourire… Est-il amoureux d’elle ? Est-il chargé de l’espionner ?

Avec Barbara, le réalisateur et chef de file du nouveau cinéma d’auteur allemand Christian Petzold livre un nouveau portrait de femme porté par la magnifique Nina Hoss, qui signe sa cinquième collaboration avec le metteur en scène de Yella et Jerichow. Oeuvre romanesque, épurée, fois le feu des sentiments et l’apparence glacée des mêlant à la personnages, Barbara plonge le spectateur dans les heures sombres de la scission entre les deux Allemagne en évitant de tomber dans le cliché d’une représentation caricaturale d’un Berlin gris et morne. La photo du chef opérateur Hans Fromm fait même la part belle aux teintes solaires et met en valeur une campagne bucolique et verdoyante.

Comme dans les oeuvres précédentes de Christian Petzold, une histoire d’amour contrariée sert une fois de plus de fil conducteur. Les sentiments ne s’expriment qu’à travers les regards, les intentions et les non-dits, dans un univers marqué par la suspicion, la méfiance et le mensonge, thèmes déjà abordés par le metteur en scène dans Yella et Jerichow. Actrice caméléon, Nina Hoss signe une fantastique performance et se voit magnifiquement épaulée par Ronald Zehrfeld, grande révélation de ce film oppressant placé sous haute tension. Barbara a été récompensé par l’Ours d’argent du meilleur réalisateur.

Présentation - 4,0 / 5

Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche. Le menu est animé et musical.

Bonus - 3,0 / 5

Le critique de cinéma Xavier Leherpeur analyse quatre scènes clef (scène d’ouverture, l’appartement de Barbara, la confession d’André, les retrouvailles à l’hôtel) durant une présentation de 25 minutes. Dans un premier temps, notre interlocuteur replace Barbara dans la filmographie de Christian Petzold, évoque les collaborations entre le cinéaste et la comédienne Nina Hoss (ici leur cinquième) ainsi que les partis-pris et les thèmes habituellement abordés par le réalisateur. Si cette introduction se révèle plutôt sympathique, on ne peut pas en dire autant du commentaire des séquences qui tombent bien trop souvent dans la paraphrase avec ce qui se déroule à l’écran.

L’éditeur nous propose ensuite un remarquable entretien croisé avec Christian Petzold et Nina Hoss (24’), réalisé lors de leur venue à Paris pour la sortie du film dans nos salles. Ils abordent chacun leur tour leurs sources d’inspiration (Stromboli de Rossellini, Le Port de l’angoisse d’Howard Hawks, certains films de Fassbinder), la préparation atypique du tournage et la reconstitution de l’atmosphère historique, en s’attardant sur la tension liée à la suspicion permanente. Ils évoquent et analysent également le personnage de Barbara.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

Image - 5,0 / 5

Malgré son arrivée tardive sur le marché du Blu-ray, Pyramide Vidéo livre une édition HD de Barbara de très grande classe et même irréprochable. Après le Blu-ray d’Elena, il faudra désormais compter sur cet éditeur qui soigne particulièrement ses titres. Full HD, cette édition restitue les couleurs froides de la photo signée Hans Fromm, directeur de la photographie attitré de Christian Petzold, le piqué est acéré, les détails abondants et les contrastes tranchants. La luminosité des scènes diurnes flatte constamment la rétine, le relief est omniprésent, et on ne remerciera jamais assez Pyramide Vidéo de nous permettre de revoir ce merveilleux film dans de telles conditions techniques.

Son - 4,5 / 5

Passons rapidement sur la version française qui même si elle bénéficie d’un écrin DTS-HD Master Audio 5.1, se révèle moins naturelle et immersive que la piste allemande. Cette dernière l’emporte sans conteste du point de vue restitution des dialogues, spatialisation et délivrance des ambiances naturelles, en particulier le vent et le fracas des vagues lors de la dernière séquence. Quelques petites basses soulignent allègrement l’ensemble et les silences olympiens donnent le frisson. Le changement de langue est impossible à la volée et nécessite le retour au menu contextuel.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm