The We and the I (2012) : le test complet du Blu-ray

C’est la fin de l’année. Les élèves d’un lycée du Bronx grimpent dans le même bus pour un dernier trajet ensemble avant l’été. Le groupe d’adolescents bruyants et exubérants, avec ses bizuteurs, ses victimes, ses amoureux… évolue et se transforme au fur et à mesure que le bus se vide.
Les relations deviennent alors plus intimes et nous révèlent les facettes cachées de leur personnalité…

Cinéaste-bricoleur touche-à-tout, Michel Gondry livre avec The We and the I, le groupe et l’individu, un « Bus-movie », sorte d’Entre les murs sur la route, durant lequel l’action se déroule quasi intégralement dans un bus, par ailleurs conduit par une véritable conductrice dans l’exercice de ses fonctions. Ce huis-clos sur roues destiné à dresser le portrait de jeunes et vrais lycéens du Bronx est certes plaisant dans la mise en place de son dispositif, mais devient rapidement éreintant et malheureusement jamais intéressant. La cacophonie (les vannes stupides, les z’y va, les rires gras, les insultes), l’usage d’images tirées d’un smartphone, la caméra jamais stable, le tout surligné de hip-hop, fatiguent autant les yeux que les tympans et il faut véritablement faire preuve de courage pour tenir jusqu’au bout.

Si les comédiens amateurs se révèlent très à l’aise devant la caméra - le contraire eut été étonnant puisqu’ils jouent quasiment leur propre rôle et apportent souvent leur propre vécu - Michel Gondry ne propose que des archétypes (les caïds, leurs victimes, le couple gay, la jeune boulotte, le philosophe) auxquels on cherche désespérément à s’attacher. Mais pour cela il faut attendre que le bus se vide, juste avant le générique de fin. Reste la spontanéité de cette aventure qui demeure palpable tout du long, mais cela ne suffit pas à en faire un film suffisamment distrayant.

Est-ce en raison du brouhaha et de l’image du film qui bouge dans tous les sens, toujours est-il que la personne responsable du menu principal a préféré misé sur une image fixe et muette ! La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film.

En plus de la bande-annonce, l’éditeur joint un making of de 18 minutes. Ce documentaire donne la parole à Michel Gondry (avec son accent anglais légendaire) et les jeunes acteurs amateurs du film, véritables lycéens issus d’un centre d’activités artistiques du Bronx. Cette quarantaine de participants, parmi lesquels ont été sélectionnés les cinq meilleurs pour camper les cinq personnages principaux, sont passés au crible par le metteur en scène, qui explique également comment tout ce petit monde a collaboré. Quelques images issues du tournage et de la venue de l’équipe au festival de Cannes sont également disponibles.

Armé de la caméra numérique Red Epic et d’un iPhone, Michel Gondry s’amuse à multiplier les sources des prises de vue avec les risques que cela engendre, à savoir une image de qualité passable avec des noirs charbonneux ou poreux, ainsi qu’une importante perte de la définition. Sur les séquences tournées via la Red Epic, l’apport HD reste tout de même fort plaisant, la luminosité est indéniable, le piqué vif et acéré et la colorimétrie bigarrée. Le niveau de détails manque parfois à l’appel.

Le réalisateur a toujours été très friand de hip-hop et se fait royalement plaisir avec la bande-originale de The We and The I. Qui plus est, les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 ne ratent jamais l’occasion de créer une spatialisation musicale percutante, relevée des effets du caisson de basses. Evitez la version française au doublage catastrophique ! Sur la piste anglaise, les voix des comédiens demeurent souvent noyées sous le brouhaha environnant. Ce déséquilibre n’aide en rien à la compréhension des dialogues abondants. Dans les deux cas, les ambiances annexes sont plutôt rares. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.