Réalisé par Marc Forster
Avec
Gerard Butler, Michelle Monaghan et Kathy Baker
Édité par Metropolitan Film & Video
À sa sortie de prison, Sam Childers renoue avec ses mauvaises habitudes : l’alcool, la drogue, le trafic de stupéfiants. Convaincu qu’il doit reprendre sa vie en main, il décide de s’exiler en Afrique. Indigné par le sort des jeunes enfants soudanais enrôlés de force dans les milices, Sam décide de prendre les armes. Sa guerre vient de commencer et n’est pas prête de s’arrêter…
Depuis A l’ombre de la haine en 2001 (Oscar de la meilleure actrice pour Halle Berry), le metteur en scène inclassable Marc Forster s’est illustré dans tous les genres, du drame guimauve avec Neverland (2004) en passant par la comédie à la frontière du fantastique (L’Incroyable Destin de Harold Crick, son meilleur film) en passant par le plus mauvais James Bond de la saga (Quantum of Solace). Désireux d’oublier la volée de bois vert reçue de la part de la critique pour son épisode de James Bond, Marc Forster se tourne vers une histoire vraie, celle de Sam Childers, ancien biker drogué et alcoolique, sauvé grâce à sa rencontre avec Dieu. En 1998, il part au Soudan et fonde un village qui héberge et instruit plus de 300 enfants, tout en prenant les armes pour défendre la veuve et l’orphelin, ce qui lui vaut d’être surnommé Machine Gun Preacher, titre original du film.
Inspiré par le livre Another Man’s War, Marc Forster livre un film intéressant sur la révélation et le combat d’un homme ambigu, même si le traitement manque parfois de finesse. Visiblement en quête de respectabilité, Gerard Butler se révèle impeccable et signe une performance souvent intense dans ce qui est probablement l’un de ses meilleurs rôles.
Machine Gun est un film lent mais certaines séquences demeurent très impressionnantes et fortes, la photo de Roberto Schaefer est souvent éblouissante et la musique d’Asche & Spencer enivrante. Si l’on pourra reprocher à Marc Forster quelques raccourcis et de se laisser aller dans des séquences d’action hollywoodiennes peu appropriées, Machine Gun ne manque pas son but, sensibiliser sur un génocide trop souvent oublié tout en dressant le portrait d’un homme en quête du pardon.
Le label Metropolitan tient une nouvelle fois ses promesses en offrant aux spectateurs un menu principal élégant, animé et musical. La jaquette est attractive et le boitier protégé par un surétui cartonné. Un DTV bien pris en charge une fois de plus par l’éditeur au cheval ailé.
Machine Gun est accompagné de suppléments soignés. On commence tout d’abord par un entretien dense et passionnant du réalisateur Marc Forster (19’) produit par Laurent Bouzereau. Ce dernier se livre face caméra avec spontanéité, évoque le désir de revenir à une histoire réaliste après Quantum of Solace, et de prendre du recul quant à l’industrie cinématographique. Notre interlocuteur évoque ensuite la rencontre avec le véritable Sam Childers, la découverte de son histoire et le désir de la raconter à l’écran. Marc Forster parle ensuite du casting du film, de la préparation de Gerard Butler, des thèmes de Machine Gun, le tout illustré par quelques photos issues du tournage en Afrique du Sud.
S’ensuit un module centré sur la création de la bande-originale de Machine Gun en compagnie des membres du groupe Asche & Spencer. Chacun revient sur la création des thèmes musicaux en se focalisant sur les instruments singuliers utilisés. Quelques images provenant des sessions d’enregistrement, ainsi que de l’apparition du groupe dans le film sont également disponibles.
L’interactivité se clôt sur le clip vidéo de Chris Cornell (4’), un lot de bandes-annonces et des liens internet.
L’édition Blu-ray est tout indiquée pour découvrir Machine Gun. La photo signée Roberto Schaefer, collaborateur de Marc Forster sur ses autres films, allie les teintes froides de la partie américaine avec les gammes bigarrées, éclatantes et chatoyantes de l’Afrique. Le relief est très appréciable, la profondeur de champ omniprésente, les contrastes denses et seuls de sensibles artefacts de la compression et un piqué pas aussi affûté que nous pouvions l’espérer, déçoivent quelque peu. Il n’empêche que le cadre large est formidablement exploité, les détails sont riches, et l’apport HD indispensable.
Bien que Machine Gun n’ait pas bénéficié d’une sortie dans les salles hexagonales, Metropolitan livre tout de même un mixage DTS-HD Master Audio français de haute volée. Cette piste n’a d’ailleurs rien à envier à la version originale (pareillement encodée), et jouit d’un doublage plutôt soigné. Dans les deux cas, les dialogues sont exsudés avec force, la balance frontale étonne et les effets latéraux sont souvent impressionnants. La très belle composition du groupe Asche & Spencer jouit d’une spatialisation percutante et omniprésente, tandis que le caisson de basses souligne l’action aux moments opportuns, à l’instar des affrontements en Afrique (déflagrations, explosions, tirs) ou de la tempête (27è minute).