La Maison au bout de la rue (2012) : le test complet du Blu-ray

Elissa et sa mère s’installent dans une nouvelle ville et apprennent vite que la maison voisine de la leur a été le théâtre d’un massacre. En effet, une jeune fille y a assassiné ses parents. Quand Elissa devient amie avec le fils qui a survécu au drame, elle comprend que l’histoire est loin d’être terminée.

Le projet de La Maison au bout de la rue remonte déjà à 2003. Richard Kelly (Donnie Darko) devait en écrire le scénario tandis que l’excellent Jonathan Mostow (Terminator 3 : Le Soulèvement des machines) devait assurer la mise en scène. Finalement, ce dernier est crédité pour l’histoire originale, reprise par le scénariste David Loucka (coupable de Dream House) et la production échoue dans les mains de Mark Tonderai, comédien venu à la mise en scène, inconnu dans nos contrées.

Le casting était prometteur, Jennifer Lawrence (avant d’être révélée par Winter’s Bone), Elisabeth Shue, Max Thieriot (découvert dans Chloé d’Atom Egoyan), mais il fait bien avouer que seuls les acteurs apportent un poil d’intérêt à ce pseudo thriller lorgnant sur le cinéma d’horreur. Car niveau frissons, c’est le calme plat. La faute en revient à une mise en scène bourrée de tics, impersonnelle et laide, ainsi qu’à l’histoire risible (une boite de Tampax joue un rôle fondamental, véridique) dont on devine le rebondissement final au moins une heure avant. On s’ennuie (dès la première séquence, un exploit), on baille, on s’endort, et tant pis pour les comédiens, nous les retrouverons dans d’autres films, bien meilleurs. On comprend mieux pourquoi ce film n’a pas bénéficié d’une sortie dans les salles chez nous.

La jaquette est attractive et met en valeur le visage, désormais vendeur, de Jennifer Lawrence. Le menu principal est soigné, animé et bruité.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour ce DTV. Outre la bande-annonce, un petit making of d’une dizaine de minutes donne rapidement la parole à l’équipe en mode promo. Les acteurs enchainent les amazing tandis que le réalisateur se lance des fleurs. Quelques images filmées sur le plateau donnent un aperçu des prises de vue.

Le réalisateur Mark Tonderai et le directeur de la photographie Miroslaw Baszak ont opté pour un tournage en 35mm. Il n’est donc pas étonnant que le grain ressorte quelque peu sur ce master HD qui demeure toutefois trop lisse et manque singulièrement de détails, notamment sur le rendu des visages. Si le cadre large est habilement exploité, le piqué laisse parfois à désirer, divers artefacts de la compression demeurent notables et de sensibles flous sporadiques restent flagrants. Certaines séquences tirent leur épingle du jeu avec une colorimétrie tantôt froide tantôt ambrée, plutôt flatteuse pour les yeux.

Là encore on reste perplexe. Bien qu’encodés en DTS-HD Master Audio 5.1, les mixages anglais et français se révèlent bien paresseux et donc forcément décevants. Il ne faut pas hésiter à monter le volume pour créer un confort acoustique suffisant puisque les latérales distillent leurs effets avec parcimonie, tandis que la balance frontale peine à créer un espace sonore convaincant. Même chose concernant les dialogues qui manquent de peps sur la centrale, autant en français qu’en anglais. Heureusement, les scènes supposées faire peur sont un peu mieux loties, mais encore une fois, on s’attendait à une exploitation beaucoup plus mordante. Le caisson de basses se réveille lors de l’incendie final ou lors d’effets destinés à réveiller le spectateur.