Réalisé par David Ayer
Avec
Jake Gyllenhaal, Michael Peña et Natalie Martinez
Édité par Metropolitan Film & Video
Chaque jour, Brian Taylor et Mike Zavala, jeunes officiers de police, patrouillent dans les rues les plus dangereuses de Los Angeles. À travers les images filmées sur le vif, on découvre leur quotidien sous un angle jamais vu. Du danger partagé qui forge la fraternité à la peur et aux montées d’adrénaline, c’est une fascinante plongée au coeur de leur vie et d’un quartier, une histoire puissante sur l’amitié, la famille, l’honneur et le courage…
Le réalisateur David Ayer a vécu une enfance agitée dans le quartier difficile de South Central de Los Angeles. Cette expérience a nourri bon nombre de ses scénarios, Training Day (d’Antoine Fuqua), ainsi que ses trois mises en scène, Bad Times, Au bout de la nuit et End of Watch. Le titre de ce dernier film renvoie au registre que doit remplir un officier de police à la fin de chaque service, après avoir listé ses interpellations, en remerciant son partenaire d’être encore en vie. Cette expression renvoie également à la mort d’un officier dans l’exercice de ses fonctions.
David Ayer connaît la violence des gangs du quartier de South Central et plonge ses comédiens dans les bas-fonds de Los Angeles, sans chichis, sans esbroufe. Le metteur en scène se débarrasse volontiers des stéréotypes du genre, se penche sur les missions (l’arme toujours à portée de main) et la vie personnelle de deux hommes (comment gérer une vie de famille), qui risquent leur vie quotidiennement en tentant de défendre celui qui l’accompagne.
S’il est justifié de manière plutôt facile dans l’histoire, le procédé de la caméra embarquée (quatre caméras filmaient simultanément l’action dont une harnachée sur chaque acteur) fait aussi très mal à yeux et nécessite un certain temps d’adaptation avant de pouvoir plonger réellement dans End of Watch. Mais on ne le regrette pas car le film de David Ayer est souvent très impressionnant. Plus on apprend à connaître les deux personnages principaux, solidement campés par Jake Gyllenhaal et Michael Peña, plus la tension se resserre jusqu’à une explosion de violence confondante de réalisme.
David Ayer n’oublie pas son casting féminin, Anna Kendrick, America Ferrera (révélée par la série Ugly Betty) et Cody Horn (Magic Mike), les trois comédiennes s’imposant sans complexe dans cet univers masculin. Au final, David Ayer apporte une nouvelle pierre à l’édifice du polar urbain. Son film s’apparente à un roller-coaster poisseux, âpre et brutal qui met une grande baffe, autant dans les séquences violentes que dans ses scènes intimistes.
Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est joliment animé, explosif et musical.
46 minutes de scènes coupées sont proposées ! Oui, mais parmi ces séquences, certains éléments n’ont strictement aucun intérêt puisqu’il s’agit parfois d’essais caméra filmant par exemple une photo en plan fixe pendant plusieurs minutes. Nous trouvons également deux témoignages des personnages principaux filmés pour la télévision à travers lesquels Brian et Mike reviennent sur leurs exploits. Ces témoignages reviennent ensuite lors d’un montage plus serré où les propos et les images se chevauchent. D’autres scènes prolongent quelque peu les rondes de nuit du duo, les briefings, la relation de Brian et Mike avec leurs collègues, le speech de Mike au mariage, et la cérémonie funèbre.
S’ensuivent cinq petites featurettes promotionnelles (11’) donnant un bref aperçu du tournage (avec les caméras harnachées sur les comédiens), le tout entrecoupé par des entretiens avec le réalisateur David Ayer et le casting.
L’interactivité se clôt sur un commentaire audio du réalisateur David Ayer (non sous-titré), un lot de bandes-annonces et des liens internet.
Usant de la technique du found footage, David Goyer s’est armé de six modèles différents de caméras numériques (Canon EOS 5D, Canon EOS 7D, Canon XA-10, Silicon Imaging SI-2K Mini…) afin de plonger directement le spectateur dans l’ambiance du film. Si le résultat est probant en HD, quelques séquences demeurent nettement moins définies en raison des partis-pris formels, caméras portées, harnachées, au poing, prismes de caméras de surveillance. Du point de vue traditionnel, l’image affiche un piqué aiguisé comme la lame d’un scalpel, les contrastes sont d’une densité renversante, la colorimétrie subjugue et les détails flattent la rétine. Lors des séquences plus nerveuses, l’aspect est plus rugueux, moins acéré évidemment, mais demeure harmonieux.
Voici un mixage qui ne fait pas dans la demi-mesure ! La piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle fracassante à tous points de vue. La bande-originale très « gros son » met à mal le caisson de basses à plusieurs reprises. Nous vous conseillons d’ailleurs de visionner End of Watch au moment où vos voisins seront absents. Les dialogues sont ardents sur la centrale, tandis que les frontales et les latérales n’ont de cesse de s’affronter lors des séquences d’action. A ce titre, le spectateur est littéralement absorbé et en ressort complètement étourdi. Le doublage français est correct, mais le mixage pousse un peu trop les dialogues à l’avant au détriment d’une harmonie concrète.