Savages (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Oliver Stone
Avec Taylor Kitsch, Blake Lively et Aaron Taylor-Johnson

Édité par Pathé

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Le 04/04/2013
Critique

Laguna Beach, Californie : Ben, botaniste bohème, Chon, ancien Navy Seal, et la belle O partagent tout. Ben et Chon sont à la tête d’un business florissant. Les graines ramenées par Chon de ses missions et le génie de Ben ont donné naissance au meilleur cannabis qui soit. Même s’il est officiellement produit pour des raisons thérapeutiques, ils en dealent partout avec la complicité de Dennis, un agent des stups. Leur affaire marche tellement bien qu’elle attire l’attention du cartel mexicain de Baja, dirigé d’une main de fer par Elena. Face à leur proposition d‘« association », Chon est partisan de résister par la force, mais Ben préfère tout abandonner. Pour les contraindre à coopérer, le cartel kidnappe O. Elena a eu raison d’utiliser les liens très forts du trio, mais elle a aussi sous-estimé leur capacité à réagir… C’est le début d’une guerre entre l’organisation du crime dont le bras armé, Lado, ne fait aucun cadeau et le trio. Qu’il s’agisse de pouvoir, d’innocence, ou de la vie de ceux qu’ils aiment, tout le monde a quelque chose à perdre.

Si le sous-estimé Wall Street - L’argent ne dort jamais avait malheureusement déçu une grande part de ses fans, Oliver Stone revient en force avec Savages, thriller d’action mêlant drogue, sexe, pouvoir et extrême-violence. Cette adaptation du roman éponyme de Don Winslow (qui co-signe le scénario) démontre que le réalisateur de Tueurs nés en a encore sous le capot. Il s’entoure pour cela d’un casting réellement investi, réunissant les vieilles pointures, Salma Hayek (impériale reine du cartel), Benicio del Toro (flippant en homme de main pervers), John Travolta (magnifique flic pourri) qui volent la vedette aux nouvelles recrues convaincantes, Blake Lively, Taylor Kitsch, Aaron Johnson, dans un univers enflammé, brutal et nerveux.

Au-delà de la dimension hautement divertissante de l’entreprise où on imagine Oliver Stone s’éclater derrière la caméra, Savages impose également sa vive autopsie d’un monde méconnu, celui de commerce illégal de la marijuana, mis en concurrence avec les cartels de drogues mexicains, tandis que les autorités se trouvent dans l’incapacité de lutter contre tout ce beau monde. En dépit d’une deuxième partie plus poussive où Oliver Stone peine à trouver quelque chose à faire à ses personnages, Savages demeure jouissif, insolent, virevoltant et jubilatoire.

Présentation - 4,5 / 5

Le visuel de la jaquette diffère de l’affiche du film. Là où les comédiens étaient présentés sur plusieurs niveaux, la jaquette présente les six personnages principaux autour du titre et place en avant John Travolta, Salma Hayek et Benicio Del Toro, car sûrement plus vendeurs que Taylor Kitsch, Blake Lively et Aaron Johnson (toujours masqué). Le boitier est glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est quant à lui musical, animé et dynamique.

Bonus - 4,0 / 5

Deux commentaires audio (sous-titrés en français) sont au programme. Le premier est réalisé par Oliver Stone, qui comme d’habitude signe un commentaire dense, inspiré, teinté d’humour et de règlements de comptes divers et variés. Le cinéaste aborde chacun des aspects de son film (« comme d’habitude ça n’a pas été une partie de plaisir »), se penche sur l’adaptation du roman de Don Winslow, évoque sa collaboration avec les comédiens, les partis-pris dans la violence (« tant qu’à être interdit aux moins de 17 ans, autant y aller à fond), tout en détaillant chacun des thèmes du film et les recherches effectuées sur le trafic de marijuana, démontrant si cela était nécessaire, que le metteur en scène ne laisse rien au hasard. Notons qu’Oliver Stone évoque une version longue de Savages (de 2h20), ainsi que des scènes coupées (un bon quart d’heure), que nous ne retrouvons pas du tout sur l’édition française mais qui se révèlent disponibles en import.

Le deuxième commentaire compile les interventions des producteurs Eric Kopeloff et Moritz Borman, le co-scénariste et romancier Don Winslow, le producteur exécutif et co-scénariste Shane Salerno et le décorateur Tomas Voth. Si vous avez déjà écouté le commentaire audio d’Oliver Stone, celui-là vous paraîtra largement redondant mais aussi fatigant à force d’autosatisfaction. Tout ce qui a été entendu précédemment est redit ici de manière peu inspirée et les intervenants passent beaucoup trop de temps à parler des lieux de tournage. Quelques anecdotes de tournage parviennent à rehausser l’intérêt mais peu d’éléments marquent véritablement les esprits en fin de compte.

Un making of de 31 minutes, divisé en cinq chapitres, La Naissance de Savages, Les Sauvages, Pure sauvagerie, Un tournage de sauvages, Un montage de sauvages (ils étaient inspirés sur ce coup là) donne un réel aperçu des prises de vue en montrant Oliver Stone en plein boulot avec ses comédiens, les répétitions, la préparation des scènes d’action, le montage du film, le tout mâtiné d’interviews de toute l’équipe. Par ailleurs, les propos tenus ici font une fois de plus écho avec ceux entendus dans les deux commentaires audio et n’apportent donc aucun élément inédit.

À défaut de trouver les fameuses scènes inédites (montrant entre autre Uma Thurman qui incarnait la mère de Blake Lively) évoquées ici et là au fil de l’interactivité, l’éditeur joint un entretien avec Oliver Stone, réalisé lors de l’avant-première parisienne de Savages en septembre 2012 (13’). C’est enfin l’occasion d’entendre le réalisateur parler de Savages en français, même si cette fois encore certains propos font inévitablement redondance avec ce que nous avons entendu lors du commentaire audio du cinéaste. Notons la petite pique envoyée à « ce con de George W. Bush ».

Ce segment se trouve complété par des images tirées de la conférence de presse parisienne (15’) d’Oliver Stone, Salma Hayek et John Travolta, qui semble avoir adopté le look capillaire de Silvio Berlusconi. En bons professionnels, nos trois protagonistes vendent gentiment Savages aux journalistes, racontent quelques anecdotes de tournage, développent les thèmes abordés dans le film et parlent de leur personnage respectif.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce du film, disponible en version originale sous-titrée en français, ainsi que dans la langue de Molière.

Image - 4,5 / 5

David Mindel. Ce nom ne vous dit peut-être rien mais ce directeur de la photographie a marqué de sa griffe inimitable les films de Tony Scott comme Ennemi d’Etat, Spy Game et Domino. Pour Savages, le chef opérateur a pioché certains partis-pris présents dans ces trois films, en particulier Domino avec ses filtres jaune et vert, une clarté incandescente ainsi qu’un léger grain palpable. Si Savages a été réalisé en 35mm, le Blu-ray était l’écrin tout désigné pour revoir le film d’Oliver Stone. La colorimétrie est éblouissante, les vert, jaune, rouge, bleu sont électriques, les noirs charbon, les orangés chauds, ambrés voire enflammés. Un vrai feu d’artifices ! Le codec VC-1 consolide l’ensemble avec fermeté bien que le piqué et les contrastes auraient pu être plus incisifs par moments.

Son - 4,5 / 5

Bon, on va dire que nous ne sommes pas déçus du point de vue usage des basses. Le caisson a beaucoup de chose à faire pendant ces 2h10 et s’en donne vraiment à coeur joie. Mise à part cela, les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 se révèlent similaires en terme d’ardeur, balance des frontales et délivrance des dialogues. Mais tout de même, nous attendions un peu plus des latérales qui apparaissent étonnamment en retrait là où elles auraient mérité d’être plus explosives. Peut-être un excès de timidité…Quoi qu’il en soit, le spectacle acoustique est assuré, la bande-originale survoltée et les délires visuels d’Oliver Stone s’accompagnent d’effets sonores dans le même ton. Le changement de langue est impossible pendant le visionnage et implique de repasser par le menu contextuel. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.

Crédits images : © Pathé

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Giuseppe Salza
Le 17 février 2014
Pas de commentaire.
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Sabrina Piazzi
Le 11 avril 2013
Pas de commentaire.

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