Qu'elle était verte ma vallée (1941) : le test complet du Blu-ray

How Green Was My Valley

Édition Digibook Collector + Livret

Réalisé par John Ford
Avec Walter Pidgeon, Maureen O'Hara et Roddy McDowall

Édité par 20th Century Fox

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 03/04/2013
Critique

Dans une petite ville du Pays de Galles, un père et ses cinq fils travaillent à la mine de charbon et la vie quotidienne s’écoule paisiblement, rythmée par des habitudes devenues de vrais rites. Mais les conditions de travail deviennent de plus en plus difficiles et les fils décident de faire grève, contre l’avis de leur père…

Qu’elle était verte ma vallée, chef d’oeuvre humaniste de John Ford réalisé en 1941 et récompensé par 5 Oscars (dont meilleurs film et réalisateur), est adapté du roman éponyme de Richard Llewellyn. Comme il l’avait fait avec sa sublime transposition des Les Raisins de la colère, John Ford convie le spectateur à faire connaissance et à partager le quotidien d’une famille, en l’occurrence ici de mineurs du Pays de Galles à la fin du XIXè siècle, et ce durant deux heures. Ce magnifique drame social marqué par de petites touches d’humour, éblouie par sa reconstitution minutieuse, ses magnifiques décors, sa photo et sa musique, ses séquences dignes d’un véritable documentaire d’époque sur la vie des communautés (le Germinal d’Emile Zola n’est pas loin !), la conduite remarquable du récit, ses interprètes intenses et sa peinture familiale qui place chaque personnage au centre de l’histoire. On se prend rapidement d’affection pour chacun, notamment le fils cadet interprété par le tout jeune Roddy McDowall (le célèbre Cornelius de La Planète des singes de 1968), alors âgé de 12 ans. C’est d’ailleurs à travers ses yeux que l’histoire est vue et racontée, ou plutôt à travers les souvenirs d’un homme qui se remémore les siens, les peines, les joies, les affrontements, les sacrifices, les pertes, qui ont traversé sa famille pendant des années.

À travers cette fresque lyrique, John Ford a su démontrer une fois de plus qu’il n’était pas seulement un metteur en scène de westerns qui évoquait la conquête de l’Ouest. Qu’elle était verte ma vallée, ultime film de John Ford avant l’entrée en guerre des Etats-Unis, est sans aucun doute l’une de ses oeuvres les plus personnelles (et l’un de ses favoris) car largement inspiré de sa propre famille (notamment de ses parents), dans laquelle bat un coeur immense. Pour l’anecdote, Qu’elle était verte ma vallée reste également le film qui a remporté l’Oscar du meilleur film devant Citizen Kane.

Présentation - 3,0 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est musical mais fixe.

Bonus - 2,0 / 5

Outre la bande-annonce, nous trouvons un commentaire audio que l’éditeur n’a malheureusement pas sous-titré, de la comédienne Anna Lee (interprète de Bronwyn) et de Joseph McBride, auteur du livre Searching For John Ford. Dommage que la traduction française ne soit pas proposée car les propos tenus ici demeurent dignes d’intérêt et très informatifs.

Même chose en ce qui concerne le documentaire rétrospectif de 2001 (25’) consacré à la genèse, au tournage et au triomphe de Qu’elle était verte ma vallée, récompensé par 5 Oscars. Le roman de roman de Richard Llewelyn est passé au peigne fin par des spécialistes, des intervenants tels que le réalisateur Peter Bogdanovich, l’historien du cinéma Rudy Behlmer, le comédien Roddy McDowall, Dan Ford (fils du réalisateur), la comédienne Anna Lee y vont de leurs petites anecdotes personnelles et permettent d’en savoir plus sur ce chef d’oeuvre du cinéma.

Image - 5,0 / 5

Alors certes le grain original a été poli et les puristes risquent d’être décontenancés par cette image quasi-lisse et sans accroc. Mais alors quelle beauté ! Le master HD restitue admirablement la flamboyante photo du chef opérateur Arthur C. Miller, oscarisé pour son travail en 1942, avec des contrastes exceptionnels. Les noirs sont d’une incroyable densité, les blancs flamboyants, le relief omniprésent permet d’apprécier chaque recoin des décors sur le cadre 1.33, le piqué est vif et acéré, et les textures ressortent comme rarement pour un film datant des années 40. La copie demeure stupéfiante, le codec AVC consolide et stabilise l’ensemble avec brio, les fondus enchaînés sont fluides, la restauration est monumentale (les scories n’ont pas survécu au lifting numérique) et aucun décrochage n’est à déplorer. Resplendissant !

Son - 4,5 / 5

Le spectateur se voit proposer de redécouvrir Qu’elle était verte ma vallée grâce à un remixage DTS-HD Master Audio 5.1. Il faut bien l’avouer, cette piste acoustique ne sert strictement à rien, si ce n’est spatialiser (très peu) le score mythique du compositeur Alfred Newman (Les Raisins de la colère), les chants traditionnels gallois et de légères ambiances naturelles. L’ensemble déçoit et demeure essentiellement canalisé sur les frontales. Toutefois, la propreté est indéniable, aucun souffle n’est véritablement à déplorer, les dialogues ne manquent pas de mordant, et cette version l’emporte aisément du point de vue technique sur son homologue française, qui doit se contenter d’une DTS mi-débit confidentielle et marquée par des voix tout aussi couvertes qu’inappropriées. Toutefois, n’hésitez pas à sélectionner la piste anglaise Dolby Digital 1.0 qui contente non seulement les puristes, mais se révèle également soignée, harmonieuse, fluide et largement suffisante pour créer un confort acoustique.

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm