La Liste de Schindler (1993) : le test complet du Blu-ray

Seconde guerre mondiale. L’histoire vraie d’Oskar Schindler qui démarra l’activité de son usine en Pologne avec des juifs déportés. Découvrant peu à peu l’horreur que son propre peuple faitsubir aux juifs, il décident de sauver tous ceux qu’il pourra…

Avec La liste de Schindler Steven Spielberg mêle son art du cinéma au devoir de mémoire dans un film aux qualités inouïes.

Captation sur une véritable pellicule noir et blanc, mouvements de caméra simples, des cadrages et des éclairages qui ne sont pas sans rappeler un certain cinéma des années 40… la frontière entre documentaire et événements romancés est d’une extrême finesse et les deux aspects se mélangent pour prendre le spectateur aux tripes. L’horreur, la cruauté de certains faits historiques se font bel et bien sentir : le côté bétail des Juifs, l’absurdité de certaines actions, l’énormité de la machine à tuer des hommes, des femmes et des enfants… Tout est transpirant.

Ce double témoignage est à pleurer car on (re)découvre à la fois l’horreur dont est capable l’homme, mais aussi la bonté et la générosité ultime dont il est capable, parfois même au risque de sa propre vie.

Côté acteurs, l’interprétation est sans tâche. Liam Neeson est fascinant jusque dans l’emotion finale, jouant le role de cet homme qui a dû lui-même jouer un role, prendre des décisions dangereuses, se faire passer pour un bon nazi, jouant souvent au bluff. Ralph Fiennes est terrifiant de vérité lorsqu’il campe un Amon Goeth ivre de pouvoir et de violence. Ben Kingsley est tout simplement royal, jouant lui aussi le rôle d’un homme qui a dû vivre sur le fil de l’angoisse et de l’espoir…

« Celui qui sauve une vie, sauve l’Humanité »… Oskar Schindler en a sauvé plus de 1100… Spielberg, profitant de sa notoriété à exercé son devoir de mémoire en faisant ce film, il paraît clair d’avoir le devoir de le visionner et de le transmettre à notre tour aux générations suivantes.

Il ne peut en rien se substituer aux montagnes d’archives et autres documentaires qui traitent de cette période sombre de l’Histoire humaine, mais il en est l’un des plus dignes représentants.

Universal et Steven Spielberg fêtent les 20 ans de La liste de Schindler comme il se doit avec une édition Blu-ray qui permet enfin de posséder et visionner ce témoignage dans les meilleurs conditions avec notamment, la possibilité pour la premère fois depuis la VHS, de visionner le film dans son intégralité, sans coupure.

Nous sommes ici en présence de l’édition DigiBook, un Digipack très épais qui accueille le Blu-ray, la galette DVD des bonus et le DVD-rom de la copie numérique. Le « Book » est agrémenté de 20 pages de photos et notes de production spécialement mises en forme pour l’occasion.

Pour les bonus, Universal et Spielberg ont fait le choix de la simplicité en reprenant le documentaire de 2004 (pour les 10 ans du film et de la Fondation USC Shoah et aussi la sortie DVD). Les voix de la liste compile les temoignages de survivants de l’Holocauste et particulièrement ceux qui ont été sauvés par Schindler. On retrouve ici beaucoup de details et d’anecdotes vues dans le film. L’émotion est évidemment au rendez-vous…

La Fondation USC Shoah fondée par Steven Spielberg en 1994 est également présentée par le biais de 2 spots qui expliquent sa fonction et présentent IWitness, un outil pédagogique créée par la Fondation afin de permettre au plus grand nombre l’accès à ses archives.

Ces bonus sont présentés sur une galette DVD, la qualité et l’intégrité du film ayant été privilégiées sur le Blu-ray.

Les esprits chagrins regretteront l’absence de commentaire audio ou de détails de production via un making of, mais on peut aussi penser que Steven Spielberg ne souhaite pas traiter ce film comme un objet que l’on peut décortiquer, et ne pas s’étendre sur sa fabrication, une expérience qu’il juge encore aujourd’hui aussi difficile qu’indispensable.

Supervisé par Spielberg lui-même, la remastérisation et l’encodage HD du film sont magnifiques. Ils permettent de conserver le grain si particulier et voulu du film (tourné avec une authentique pellicule noir et blanc) et de donner un côté tangible aux images, une qualité presque documentaire ou tout du moins un ton des films des annees 40/50.

La définition est de toutes façons au rendez-vous avec des détails ahurissants sur certains éléments (peaux, fibres, etc…).

Comme pour l’image, l’apport de la HD est tout à fait appréciable. Même si l’on n’est pas en présence d’une bande sonore de démonstration, cette partie se doit d’être à la hauteur du témoignage, à savoir authentique. C’est ce qu’apporte le DTS-HD MA 5.1, une absence d’effets perturbateurs, des voix et sons réalistes et une musique de John Williams qui vient appuyer avec justesse certains passages.

La VF, de part le doublage qui fait déjà perdre beaucoup de réalisme, perd aussi en qualité immersive par un mixage plus sec et un encodage DTS standard moins riche.