Jamais plus jamais (1983) : le test complet du Blu-ray

Never Say Never Again

Édition Limitée

Réalisé par Irvin Kershner
Avec Sean Connery, Kim Basinger et Klaus Maria Brandauer

Édité par MGM / United Artists

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Le 13/05/2013
Critique

James Bond a vieilli. Il est considéré par ses supérieurs comme étant bon pour la retraite. Mais lorsque la paix du monde est menacée par une organisation criminelle, ils sont bien obligés de faire appel à 007 !

James Bond est de retour. Oui, mais point de gunbarrel, encore moins de James Bond Theme et Moneypenny n’est pas incarnée par Lois Maxwell. Alors qu’est-ce qui ne va pas ? En fait, Jamais plus jamais est le seul et restera probablement l’unique épisode hors-série de la saga James Bond.

Comment et pourquoi la Warner a t-elle été autorisée à mettre en route un James Bond face à Octopussy en 1983 ? En fait, la réalisation de Jamais plus jamais résulte de la victoire en justice du scénariste Kevin McClory face à Ian Fleming, créateur et auteur des romans de James Bond. Il faut remonter à l’année 1958. Le scénariste collabore avec Ian Fleming sur plusieurs projets pour une possible série de films mettant en scène l’agent secret 007 créé par l’écrivain, bien avant qu’Albert R. « Cubby » Broccoli ne s’intéresse à James Bond. Si le projet ne voit finalement pas le jour entre Fleming et McClory, le romancier s’inspire sans permission du scénario original, pour son roman Opération Tonnerre publié en 1963. Ian Fleming est poursuivi en justice pour dommages et intérêts, puis condamné à verser une somme conséquente à Kevin McClory, qui détient désormais des droits sur le personnage mythique de la légende bondienne, Ernst Stavro Blofeld, ainsi que sur l’organisation SPECTRE… et les droits cinématographiques sur le scénario.

Suite à l’accord entre les producteurs Harry Saltzman - Albert R. « Cubby » Broccoli et Kevin McClory, l’adaptation d’Opération Tonnerre voit le jour en 1964. Le scénariste reçoit la coquette somme de 250.000 dollars, participe à la production du film et perçoit 20 % des bénéfices nets du film, à condition de ne pas produire de remake d’Opération Tonnerre avant 10 ans. Ainsi donc, un studio concurrent a t-il pu produire en toute légalité un épisode de James Bond, 20 ans après. Très vite, le retour de Sean Connery dans le rôle qui l’a rendu célèbre à travers le monde est annoncé en grande pompe… contre un chèque au montant mirobolant, douze ans après avoir fait ses « adieux » dans Les Diamants sont éternels.

Si Jamais plus jamais est ouvertement le remake d’Opération Tonnerre, le film mis en scène par Irvin Kershner, tout droit débarqué du meilleur épisode de la saga Star Wars, L’Empire contre-attaque, joue habilement avec l’âge de Sean Connery, 53 ans, déjà ridé et emperruqué, renoue avec l’élégance et l’ironie des premiers James Bond en s’éloignant suffisamment du film original.

Certes, nous retrouvons les mêmes personnages que dans le chef d’oeuvre de Terence Young, mais les scénaristes et le cinéaste parviennent à jouer avec les codes instaurés en 1962 dès Dr No, tout en inscrivant le mythe dans les années 80. En résulte un divertissement de haute volée, impeccablement mis en scène, joliment photographié, reposant sur des scènes d’action bien emballées (aussi bien dans les poursuites que lors d’un affrontement sur… un jeu vidéo), ainsi que sur l’élégance et l’humour de Sean Connery, très en forme, s’amusant à signer le dernier baroud d’honneur.

A ses côtés, Max von Sydow prête ses traits à Blofeld, Klaus Maria Brandauer a l’air de s’amuser à jouer les salauds de service mais se fait piquer la vedette par Barbara Carrera, tueuse vicieuse et sans scrupule, qui a manifestement inspiré le personnage de Famke Janssen dans GoldenEye. Pour le second degré, un certain Rowan Atkinson, comédien britannique qui connaît un grand succès à la télévision dans la série La Vipère noire, fait ici ses débuts au cinéma. C’est également le premier rôle marquant de Kim Basinger, ancien mannequin faisant ses premiers pas dans l’industrie hollywoodienne. Seule ombre au tableau, la musique de Michel Legrand demeure fortement estampillée années 80 et ne parvient à jamais à insuffler un côté bondien à l’affaire.

Rétrospectivement, Jamais plus jamais s’incline au box-office face à l’excellent Octopussy, bien que le Bond de Sean Connery ait connu un très grand succès dans les salles. Alors que Roger Moore doit rempiler pour un dernier tour de piste avec Dangereusement vôtre à l’âge de 58 ans, Sean Connery tire définitivement la page de l’agent secret avec un clin d’oeil complice aux spectateurs. La classe, on l’a ou on ne l’a pas.

Présentation - 3,0 / 5

La jaquette, glissée dans un boitier Blu-ray classique, aurait mérité d’être un poil plus élégante. MGM oblige, nous ne trouvons pas de menu principal et l’accès aux suppléments se fait via le menu contextuel. Rappelons que les droits de Jamais plus jamais ont été achetés à la Warner par la MGM en 1997 contre plusieurs dizaines de millions de dollars.

Bonus - 3,5 / 5

Outre la bande-annonce, l’éditeur nous propose trois featurettes rétrospectives de 2008 s’attardant sur la genèse de Jamais plus jamais (16’), le retour de Sean Connery dans la peau de James Bond (8’) et les partenaires féminines du comédien écossais (10’).

Tous les problèmes liés à la production de Jamais plus jamais, les procès qui ont finalement conduit la Warner a pouvoir produire et distribuer un remake d’Opération Tonnerre, le casting, l’évolution du scénario, les problèmes survenus sur le tournage (équipe incompétente, réécritures constantes) sont largement abordés par Steven Jay Rubin (spécialiste de James Bond), Talia Shire (consultante de son mari producteur Jack Schwartzman), la comédienne Barbara Carrera (Fatima Blush), sans langue de bois et replaçant habilement le film dans son contexte.

L’interactivité se clôt sur un commentaire audio du réalisateur Irvin Kershner et du spécialiste de James Bond, Steven Jay Rubin, malheureusement dépourvu de sous-titres français. Ceci est d’autant plus regrettable que ce commentaire se révèle être une mine d’or d’informations pour les fans, même si la plupart des anecdotes se trouvent évoquées lors des modules proposés dans l’interactivité.

Image - 4,0 / 5

Longtemps attendu par les fans de l’agent secret le plus célèbre du cinéma qui lui faisaient déjà une petite place à côté des épisodes « officiels », Jamais plus jamais débarque enfin en Haute Définition. La copie affiche une propreté absolue, même si la séquence du générique apparaît moins riche et bigarrée que par la suite. Le cadre large a souvent l’occasion de briller, la clarté est de mise et le piqué nettement appréciable sur toutes les séquences en extérieur, y compris lors des scènes sous-marines d’une beauté à couper le souffle. Les effets spéciaux ont pris quelques rides et les plans repris en postproduction (le jeu vidéo, les transparences) restent marqués par un grain plus accentué, des petits points blancs, quelques pertes de la définition et un piqué émoussé sur des plans plus vaporeux. Cela n’empêche pas la colorimétrie de retrouver une nouvelle jeunesse, tout comme les contrastes dont la gestion se révèle savamment entretenue par un encodage AVC de fort bon aloi. Un Blu-ray élégant, à l’image de son personnage principal.

Son - 4,0 / 5

La version originale a bénéficié d’un lifting de premier ordre et se voit livrée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 Si la scène latérale permet essentiellement de spatialiser le thème peu inspiré de Michel Legrand, l’ouverture frontale offre un spectacle acoustique plutôt réjouissant et bien balancé, bien que la délivrance des dialogues s’avère aléatoire. Quelques basses viennent également participer à l’action, même si cette option acoustique ne peut rivaliser avec les standards phoniques contemporains, par manque d’effets surround probants. Il n’empêche que la piste anglaise l’emporte haut la main face à l’excellente version française, qui de son côté doit se contenter d’un enrobage DTS-HD Master Audio Mono 1.0. L’éternel et regretté Jean-Claude Michel prête une fois de plus ses magnifiques cordes vocales à Sean Connery et livre une remarquable prestation, tout en humour, élégance et décontraction. Du point de vue technique, ce mixage tente d’instaurer un confort suffisant mais ne parvient pas à la cheville de son homologue.

Crédits images : © MGM/UA

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Ludo_88
Le 15 octobre 2018
Un très bon James Bond "non officiel", mais bon sang, où est donc passé l'excellente VF stéréo Dolby Surround entendu en salle et présente sur mon bon vieux LaserDisc édité par Les Années Laser (Ecran Laser) ??? A la place, on a un mono bien plat !
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Baptiste
Le 18 décembre 2013
Pas de commentaire.
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Sabrina Piazzi
Le 20 mai 2013
Pas de commentaire.

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