Après mai (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Olivier Assayas
Avec Clément Métayer, Lola Creton et Felix Armand

Édité par Potemkine Films

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Le 21/05/2013
Critique

Région parisienne, début des années 70. Jeune lycéen, Gilles est pris dans l’effervescence politique et créatrice de son temps. Comme ses camarades, il est tiraillé entre un engagement radical et des aspirations plus personnelles. De rencontres amoureuses en découvertes artistiques, qui les conduiront en Italie, puis jusqu’à Londres, Gilles et ses amis vont devoir faire des choix décisifs pour trouver leur place dans une époque tumultueuse.

Depuis Clean, Olivier Assayas n’a jamais retrouvé cette sensibilité et cette magie qui avaient valu à Maggie Cheung le Prix d’interprétation féminine lors du Festival de Cannes en 2004. Après les ennuyeux Boarding Gate, L’Heure d’été, et son biopic sur le terroriste Carlos, on ne peut pas dire que le cinéaste nous ravie avec Après mai.

Largement autobiographique, ce film offre à Olivier Assayas l’occasion de se pencher sur son adolescence, tentant désespérément de saisir la poésie de cette époque entre deux eaux, après les révoltes étudiantes de mai 68, plus précisément en 1971, quand l’heure n’était plus d’aller crier son mécontentement, mais de choisir ce qu’on allait faire de sa propre vie.

Si le film démarre sur les chapeaux de roues avec une manifestation impressionnante réprimée dans la violence, le côté nombriliste de cette oeuvre devient de plus en plus irritant à mesure que le métrage avance. Il est vrai que la première partie basée sur la communauté, à Paris et en Italie, demeure plutôt agréable à suivre, mais Après mai a ensuite du mal à soutenir l’intérêt quand l’action se recentre sur le personnage incarné par le jeune Clément Métayer, dont le charisme et le jeu limités n’emportent guère l’adhésion.

Demeure la présence de la déjà très remarquée Lola Créton (Un amour de jeunesse, En ville) qui a le don de captiver l’audience dès qu’elle apparaît à l’écran. La musique donne un sérieux coup de fouet à l’ensemble, qui en a bien besoin, mais la mise en scène demeure redondante et peu inspirée, le montage ne parvient jamais à insuffler un rythme constant pendant les deux longues heures du film, bref, Après mai est un récit d’apprentissage classique plombé par des dialogues trop écrits qui finissent par larguer complètement le spectateur.

Présentation - 3,5 / 5

Le menu principal est animé et musical. Le visuel de la jaquette diffère de l’affiche du film et présente Lola Créton en pleine action, lors de la manifestation violant ouvrant Après mai. L’affiche était plus posée avec les deux personnages principaux assis, le regard évasif.

Bonus - 2,0 / 5

Le making of (16’) proposé est constitué en grande partie des propos d’Olivier Assayas et d’images du tournage. L’ensemble est malheureusement redondant, et les entretiens peu passionnants peinent à redonner un certain intérêt au film.

L’interactivité se clôt sur la version intégrale du « light show » mis en image par le personnage de Gilles (2’30).

Image - 3,0 / 5

Il n’y a rien de vraiment HD dans ce Blu-ray, pourtant au format 1080p… Certes, la clarté est indéniable sur les séquences en extérieur, mais la photo d’Eric Gautier, qui signe sa huitième collaboration avec Olivier Assayas depuis Irma Vep (1996), aurait mérité un meilleur traitement. Par ailleurs, la luminosité tend à dénaturer les détails, notamment sur le rendu des gros plans des comédiens. Le piqué manque bougrement de mordant, la colorimétrie demeure pâle, la profondeur de champ déçoit et les scènes sombres posent souvent problème avec une définition médiocre s’accompagnant d’un sensible bruit vidéo. Quelques plans, notamment lors de la partie italienne, tirent leur épingle du jeu, mais au final l’impression reste mitigée.

Son - 3,5 / 5

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 restitue honnêtement la bande-son rock, bien que la centrale peine souvent à délivrer les dialogues de manière homogène. Sans surprise, les ambiances naturelles ne manquent pas, les séquences de manifs sont propices à quelques effets latéraux probants et la spatialisation se fait douce. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription pour les spectateurs aveugles et malvoyants.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm