Réalisé par Jérôme Enrico
Avec
Bernadette Lafont, Carmen Maura et Dominique Lavanant
Édité par Gaumont
Paulette vit seule dans une cité HLM de la banlieue parisienne. Avec sa maigre retraite, elle n’arrive plus à joindre les deux bouts. Lorsqu’un soir elle assiste à un curieux trafic en bas de son immeuble, Paulette y voit le signe du destin. Elle décide de se lancer dans la vente de cannabis. Après tout, pourquoi pas elle ? Paulette était pâtissière autrefois. Son don pour le commerce et ses talents de cuisinière sont autant d’atouts pour trouver des solutions originales dans l’exercice de sa nouvelle activité. Mais on ne s’improvise pas dealer !
Adapté d’un fait divers réel, Paulette de Jérôme Enrico, deuxième long métrage du réalisateur, est une comédie contemporaine traitant à la fois des trafics de drogue dans les cités, mais aussi et surtout de la précarité et la solitude des personnes âgées. Pour interpréter cette mamie qui ne recule devant rien pour se sortir de cette retraite de misère et qui décide pour cela de vendre du cannabis aux habitants de son HLM, le metteur en scène a choisi Bernadette Lafont. Le grain de folie, la gouaille et l’énergie de l’éternelle Camille d’Une belle fille comme moi, s’accordent parfaitement au personnage, parente éloignée de Tatie Danielle, qui retrouve sa dignité en vendant… des space-cakes entre deux parties de belote.
Si Paulette vaut bien qu’on lui accorde 1h25 c’est surtout pour son casting soigné, Carmen Maura, Dominique Lavanant et toute une poignée de jeunes comédiens épatants. En revanche, cela coince un peu plus au niveau du scénario plan-plan, du rythme poussif, des scènes étouffantes tournées en studio et des nombreuses redondances qui empêchent l’histoire d’avancer. Le politiquement incorrect tant vanté à la sortie du film apparaît bien gentillet bien que le message social de Paulette passe comme une lettre à la poste grâce à un humour bon enfant et franchouillard. Mais bon, il n’y a rien de « stupéfiant »…
Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est animé et musical.
Accompagné de son monteur Antoine Vareille, le réalisateur Jérôme Enrico commente son film de manière détendue, sans doute en raison du million d’entrées dans les salles, détaillée et avec beaucoup d’humour. Les deux collaborateurs s’expriment sur la genèse de Paulette, les conditions de tournage, le casting, l’évolution des personnages, la musique, tout en racontant quelques anecdotes sympathiques pendant 1h25, sans aucun temps mort.
Nous retrouvons le binôme qui commente dix scènes coupées (9’). Ces séquences ont été laissées sur le banc en raison de leur caractère trop explicatif, leur redondance ou tout simplement parce qu’elles détonnaient par rapport au reste du film. On peut y voir entre autres la scène flashback de la mort de Francis (le mari de Paulette), cette dernière venant se venger dans le restaurant asiatique en déversant des cafards dans son assiette, ou alors deux improvisations réussies de Carmen Maura et de Dominique Lavanant dans leur pâtisserie hollandaise.
S’ensuit un making of traditionnel (27’) qui met ici à l’avant la chaleur humaine qui régnait sur le tournage. Le réalisateur, les comédiens, le chef décorateur, le producteur, les scénaristes s’expriment sur les thèmes de Paulette, tandis que les images des prises de vues dévoilent un peu plus l’envers du décor.
Malgré un codec AVC plutôt solide qui semble relever la luminosité, nous avons plutôt l’impression d’avoir affaire à un DVD légèrement amélioré. Les 3/4 du film se déroulent en studio et l’apport HD demeure de ce fait limité. Le piqué est peu ciselé, les noirs et les contrastes manquent de concision, les détails sont parfois négligés. Les gros plans sont plus précis tout comme les rares séquences en extérieur où les couleurs sont plus vives. Le confort de visionnage est quand même largement assuré même si la photo passe-partout lorgne du côté du téléfilm de luxe.
Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 offre un bon confort acoustique en mettant à l’avant la musique du film. De ce point de vue-là, il n’y a rien à redire sur la spatialisation. Les ambiances naturelles sont en revanche un peu plus discrètes et finalement, l’ensemble de l’action se retrouve canalisé sur les enceintes frontales, surtout que Paulette se déroule essentiellement en intérieur. Néanmoins, les dialogues sont solidement plantés sur la centrale. La piste DTS-HD Master Audio 2.0 contentera largement ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.
Une piste Audiodescription ainsi que les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
Crédits images : © Gaumont