Identification d'une femme (1982) : le test complet du Blu-ray

Identificazione di una donna

Réalisé par Michelangelo Antonioni
Avec Tomás Milián, Daniela Silverio et Christine Boisson

Édité par Gaumont

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 12/06/2013
Critique

Niccolò Farra, cinéaste renommé, est en quête d’un visage féminin pour son prochain film. Il s’éprend de Mavi, une jeune aristocrate mais celle-ci semble se détacher de lui. Un inconnu s’intéresse à elle et harcèle Niccolo pour le persuader de rompre cette liaison. Puis Mavi disparaît. Niccolò rencontre alors Ida, une jeune comédienne qui va l’aider à retrouver la disparue.

Identification d’une femme est l’un des films les plus difficiles d’accès de Michelangelo Antonioni. En reprenant l’un de ses thèmes de prédilection, celui de la recherche d’une femme, perdue, idéalisée, inaccessible, le cinéaste italien de L’Avventura, auquel le film est très lié, signe une oeuvre certes magnifiquement mise en scène, moderne, mystérieuse, mais froide, dépourvue d’émotions, portée par un Tomas Milian au charisme limité et qui ne parvient jamais à créer une once d’empathie.

Si Identification d’une femme demeure digne d’intérêt, c’est grâce à la composition des plans, à la virtuosité de la réalisation et surtout grâce à son excellent casting féminin emmené par Daniela Silverio et Christine Boisson, dont les présences, les corps, les regards étincelants nous emmènent finalement jusqu’au bout.

En dépit d’une première partie plutôt prenante et sensuelle (les scènes de sexe sont très explicites), le film de Michelangelo Antonioni enchaîne ensuite les longues errances d’un cinéaste, visible alter ego du réalisateur, en panne d’inspiration, dont la quête semble perdue d’avance. Seulement là où le metteur en scène nous hypnotisait dans L’Avventura, Zabriskie Point et Profession : reporter, l’ennui s’installe très vite dans Identification d’une femme.

Seule la sublime séquence où les deux protagonistes se perdent dans le brouillard demeure véritablement marquante dans cette nébuleuse réflexion sur les rapports humains. Identification d’une femme a été récompensé par le Prix du 35e anniversaire au Festival de Cannes en 1982.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est très élégant, animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Dans le segment intitulé Nu de femmes (46’), Dominique Maillet recueille les témoignages de Enrica Antonioni (dernière femme de Michelangelo Antonioni, Nadia dans Identification d’une femme), Andrea Crisanti (chef décorateur), Renata Franceschi (script supervisor), Tonino Guerra (ami du réalisateur et co-scénariste) et Aldo Tassone (ami du cinéaste, auteur de Antonioni).

Cet excellent documentaire rétrospectif sur Identification d’une femme revient sur la genèse du film, les conditions de tournage, le casting, la collaboration Antonioni/Carlo di Palma (son chef opérateur), la direction d’acteur et la préparation de Michelangelo Antonioni, aussi et surtout sur son rapport avec les femmes. Bondé d’anecdotes, de souvenirs et de photos de plateau, ce module est indispensable pour tous les amoureux du cinéma de Michelangelo Antonioni.

En plus de la bande-annonce, nous trouvons également une interview passionnante de la comédienne Christine Boisson (27’) qui dans un premier temps évoque sa rencontre avec Michelangelo Antonioni, puis les conditions de tournage avec le cinéaste et son partenaire Tomas Milian.

Image - 4,5 / 5

Identification d’une femme n’était jusqu’alors disponible qu’en import, le plus souvent en italien avec les sous-titres anglais. Pour sa première édition dans nos contrées, le film de Michelangelo Antonioni dispose d’une édition HD soignée qui instaure un confort de visionnage plaisant. La copie superbement restaurée est présentée dans son format original 1.85, lisse, débarrassée de toutes les scories imaginables et ce dès le générique. La colorimétrie froide est également à l’avenant avec de beaux contrastes, une texture exemplaire, un piqué souvent confondant sur les séquences diurnes et même quelques noirs compacts. C’est devenu une habitude chez l’éditeur, le transfert est élégant, stable, l’apport de la HD étant indéniable, y compris sur la célèbre séquence de brouillard qui donne habituellement du fil à retordre à la compression.

Son - 4,0 / 5

Il n’y a rien de bien méchant à signaler concernant la piste italienne DTS-HD Master Audio Mono 1.0 qui demeure de fort bon acabit et propre, si ce n’est quelques dialogues étrangement plus sourds que d’autres au cours d’une même séquence, ou bien diverses résonances et saturations émaillées par-ci, par-là. La version française DTS-HD Master Audio Mono manque quant à elle de naturel et se focalise trop sur le rendu des voix.

Crédits images : © Gaumont

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm