Le Choix de Sophie

Le Choix de Sophie (1982) : le test complet du Blu-ray

Sophie's Choice

Édition 30ème Anniversaire

Réalisé par Alan J. Pakula
Avec Meryl Streep, Kevin Kline et Peter MacNicol

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 28/10/2013
Critique

En 1947, Stingo, un jeune écrivain d’Amérique du Sud, arrive dans le Brooklyn d’après-guerre. Il se lie d’amitié avec Sophie Zawistowski, une belle immigrante polonaise, rescapée des camps nazis, et son amant Nathan Landau, un brillant juif intellectuel. La relation entre Sophie et Nathan est mise à mal par leur passé ; elle est hantée par ses souffrances, lui est obsédé par l’Holocauste. Pour Stingo, ses sentiments envers Sophie sont de plus en plus forts. Une relation complexe s’établit alors entre les trois personnages, révélant peu à peu les origines du choix de Sophie…

Adapté du roman best-seller de William Styron publié en 1979, National Book Award en 1980, Le Choix de Sophie est un des plus grands films du réalisateur Alan J. Pakula, un des plus grands films des années 1980. Chef-d’oeuvre d’une beauté sidérante, extraordinairement interprété par Meryl Streep dans le rôle de sa vie, justement oscarisée pour sa sidérante performance, Kevin Kline dans son premier rôle au cinéma, incroyable d’énergie et de sensibilité à fleur de peau, et le bouleversant Peter MacNicol, mythique John Cage de la série culte Ally McBeal.

Meryl Streep, beauté diaphane, yeux rougis et embués, parvient à faire oublier l’actrice et s’efface complètement pour donner vie à son personnage, polonaise catholique, polyglotte mais buttant encore en anglais. Le résultat est tout bonnement bluffant et participe au réalisme effroyable de l’histoire de Sophie. La fameuse séquence qui donne son titre au film est sans doute l’un des moments les plus tragiques et insoutenables de l’histoire du cinéma. Les larmes ne cessent de couler.

Il est difficile de parler du Choix de Sophie sans révéler sa déchirante histoire. Ou comment vivre après l’horreur. Chaque cadre, gros plan, expression est savamment étudié, l’exceptionnelle et élégante photographie du chef opérateur Néstor Almendros (Kramer contre Kramer, Le Dernier métro) est une oeuvre d’art à part entière, la composition de Marvin Hamlisch (L’Arnaque) est au diapason. Véritable tourbillon d’émotion, teintée de violence, de jalousie, de culpabilité, qui n’a de cesse de retourner l’estomac, histoire d’amitié entre trois solitudes réunies par la vie, dans une maison rose-bonbon, Le Choix de Sophie prend le temps d’installer ses personnages pour révéler progressivement leurs strates, désirs et secrets.

On suit ces trois personnages, entre innocence, amour destructeur, romantisme et sensualité, colère et hystérie, tendresse et générosité, tandis que ressurgit l’inconcevable. Encensé par la critique et acclamé par le public du monde entier, Le Choix de Sophie est une étape primordiale, difficile mais indispensable, dans une vie de cinéphile. Hypnotique et éblouissant, on en ressort complètement dévasté.

Édition - 6 / 10

La jaquette au visuel attractif est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Un menu principal animé et musical accueille de manière classique et dynamique, à la manière de tous les Blu-ray Universal.

Bien qu’estampillée « édition 30ème anniversaire », cette édition HD ne propose en bonus qu’un lot de spots tv et la bande-annonce du film !

La restauration est évidente, la copie est propre, mais la gestion du grain demeure aléatoire, la copie est assez vieillotte et divers petits points sont constatables. La clarté est relevée, les contrastes raffermis et les couleurs relevées, mais les détails manquent de naturel. Le piqué est correct sans plus, le codec AVC tente de consolider l’ensemble mais ne peut éviter certains fourmillements et flous notables dès l’apparition des credits en ouverture, surtout au niveau des scènes sombres. Le rendu des gros plans manque de mordant et les visages se révèlent un peu roses. Dans l’ensemble, l’apport HD reste anecdotique, mais la sublime photo de Néstor Almendros trouve quand même un nouvel écrin qui n’est pas négligeable et les scènes diurnes sont lumineuses à souhait.

Sélectionnez immédiatement la version originale DTS-HD Master Audio 2.0, non pas en raison de la qualité de son doublage, d’autant plus que Meryl Streep double elle-même son personnage en français avec l’accent polonais, mais parce que la qualité technique laisse souvent à désirer. En effet, la piste française DTS Mono 2.0 est plutôt irritante pour les tympans et délivre des dialogues grinçants, chuintants et altérés, le tout au détriment des effets annexes. L’écoute joue souvent avec nos nerfs.

En dépit d’un certain souffle, la piste anglaise s’en sort mieux mais pèche par une restitution trop modérée des dialogues, même à volume élevé. Cette élévation HD ne profite qu’à la spatialisation musicale, mais cette fois encore l’ensemble manque cruellement d’harmonie avec des voix toutes timides sur la centrale et des frontales trop ouvertes sur les plages musicales.

Crédits images : © Universal

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm