La Nuit américaine (1973) : le test complet du Blu-ray

Ultimate Edition - Blu-ray + DVD - Édition limitée boîtier métal

Réalisé par François Truffaut
Avec François Truffaut, Jacqueline Bisset et Alexandra Stewart

Édité par Warner Bros. Entertainment France

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Le 25/02/2014
Critique

La Nuit Américaine

Aux studios de la Victorine, à Nice, un cinéaste français, Ferrand, commence son nouveau film, « Je vous présente Paméla ». Comme d’habitude, c’est le début de multiples péripéties : entre les aléas du tournage, les caprices des acteurs, leurs problèmes sentimentaux et la pression exercée par le producteur… Ferrand se demande s’il arrivera à terminer son film.

Je sais, il y a la vie privée, mais la vie privée, elle est boiteuse pour tout le monde. Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n’y a pas d’embouteillages dans les films, il n’y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends ? Comme des trains dans la nuit. Les gens comme toi, comme moi, tu le sais bien, on est fait pour être heureux dans le travail, notre travail de cinéma.

Alors qu’il effectue le montage des Les Deux Anglaises et le continent aux studios de la Victorine à Nice, François Truffaut tombe sur les décors de La Folle de Chaillot, adaptation cinématographique de la pièce éponyme de Jean Giraudoux, mise en scène par Bryan Forbes avec Katharine Hepburn. Il est attiré par l’envers du décor de cette immense entreprise et y voit l’idée d’un film, celle de montrer aux spectateurs l’autre côté du miroir au cinéma et répondre à cette question qu’on lui pose souvent - comment réalise-t-on un film ? - en créant une mise en abîme avec la réalisation d’un film dans un film.

Les Deux Anglaises et le continent et Une belle fille comme moi ont été deux échecs pour François Truffaut. Il décide alors de se lancer dans le projet de La Nuit américaine, un film choral à mi-chemin entre la fiction et le documentaire, un film sur le cinéma qui respecte les trois unités. Unité de lieu (les studios de la Victorine), de temps (le temps d’un tournage) et d’action (les prises de vues). A partir d’un scénario divin et très intelligent, La Nuit américaine apparaît aujourd’hui comme l’une des plus grandes et l’une des plus belles déclarations d’amour au cinéma. François Truffaut rend hommage à ses acteurs évidemment, mais aussi aux petits boulots qui rendent possible la réalisation d’un film.

La Nuit Américaine

Moi, pour un film, je pourrais quitter un type, mais pour un type, je ne pourrais jamais quitter un film !

Véritable tornade de rires, d’émotions, d’aventures, d’énergie contagieuse, La Nuit américaine fait partie de ces films miracles sur lesquels les années n’ont pas d’emprise. Aujourd’hui, ce chef d’oeuvre est toujours aussi léger, merveilleux, élégant, aérien, passionnant, d’une simplicité déconcertante et en même temps tellement beau, sincère, inspiré avec plusieurs idées qui se télescopent à chaque plan et des répliques qui restent gravées dans les mémoires. Si François Truffaut n’a jamais vraiment démontré un talent pour la comédie, il n’a jamais été aussi naturel que dans La Nuit américaine, et pour cause puisqu’il incarne un metteur en scène dans l’exercice de ses fonctions. A ses côtés, Nathalie Baye, la magnifique Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Léaud, Jean-Pierre Aumont, Valentina Cortese, Dani, Alexandra Stewart, Bernard Menez et Jean-François Stévenin participent joyeusement à ce cadeau pour les amoureux du cinéma.

En s’inspirant de véritables anecdotes, vécues ou confiées au cinéaste, Truffaut filme tout : les amourettes sur le plateau, les prises ratées, le tournage chaotique avec les animaux, une actrice portée sur la boisson, les accidents, les drames, les disputes, les réconciliations, les caprices des stars, les trouvailles de l’accessoiriste, du premier tour de manivelle au dernier jour des prises de vues, le tout mis en musique - et de quelle manière ! - par Georges Delerue. Gros succès qui renfloue les caisses des Films du Carrosse, La Nuit américaine obtient également l’Oscar du Meilleur film étranger en 1974. Qu’attendez-vous pour voir et revoir La Nuit américaine ? Silence. Moteur. Action.

La Nuit Américaine

Présentation - 4,0 / 5

Warner dégaine un énorme coffret Ultimate métallique, au superbe visuel, qui ne tient cependant nulle part. Dans ce coffret, réside un livret de 24 pages ainsi qu’un digibook en deux volets comprenant le Blu-ray et le DVD du film, ainsi qu’un magnet reprenant le visuel du coffret. Le menu principal du Blu-ray est animé et musical.

Bonus - 3,5 / 5

À l’occasion de cette édition Blu-ray, Jérôme Wybon a réalisé une interview du directeur de la photographie, Pierre-William Glenn (18’). Toujours sympa et attachant, le chef opérateur de L’horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier, La Menace d’Alain Corneau, Loulou de Maurice Pialat, Sans espoir de retour de Samuel Fuller, n’est pas avare en anecdotes de tournage, raconte la genèse de La Nuit américaine, la passion pour le cinéma de François Truffaut, le tout joliment illustré par des images très rares issues du plateau où l’on peut apercevoir Pierre-William Glenn à l’oeuvre avec le cinéaste.

Nous retrouvons également quelques suppléments déjà disponibles sur l’ancienne édition DVD du film. C’est le cas de la présentation très complète du film par Serge Toubiana (7’), la voix du journaliste et critique étant posée sur un montage d’images ou de photos du film.

Egalement au programme, un commentaire audio très vivant et plein de souvenirs de Nathalie Baye, conduit par Serge Toubiana. La comédienne se rappelle de sa rencontre avec François Truffaut, de son premier rôle au cinéma, de l’entente entre les comédiens sur le plateau, des conditions de tournage et la direction d’acteurs du cinéaste. A ne pas rater. Chose étonnante, le commentaire continue encore quelques minutes après le générique de fin !

L’interactivité se clôt sur les crédits du Blu-ray.

La Nuit Américaine

Image - 4,0 / 5

Le master HD du chef d’oeuvre de François Truffaut tient ses promesses, même si le Blu-ray apparaît au format 1080i - alors que le verso du coffret annonce 1080p - et le cadre annoncé en 1.77 alors que le format original était bien en 1.66. La restauration est admirable et rares sont les tâches subsistantes. Toutefois, La Nuit américaine est un film se déroulant souvent dans les dédales des studios de la Victorine et seules les séquences tournées en extérieur demeurent les plus lumineuses de ce transfert. La profondeur de champ déçoit quelque peu, le piqué pâtit des scènes tournées en intérieur et manque de mordant, tandis que le grain a été un peu trop lissé à notre goût. Néanmoins, beaucoup de séquences sortent du lot et font honneur au support. La colorimétrie retrouve un éclat inespéré, le relief des matières est palpable, le rendu des visages est plaisant et les fourmillements limités grâce à un encodage AVC de fort bon aloi. Quant à la gestion des contrastes, elle demeure solide pour un rendu homogène.

La Nuit Américaine

Son - 3,5 / 5

Ce mixage DTS-HD Master Audio Mono 1.0 instaure un confort acoustique probant, riche et solide. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise. Notons toutefois que certains échanges semblent avoir été repris en postsynchronisation et qu’un sensible décrochage se fait ressentir avec le son direct.

La Nuit Américaine

Crédits images : © Warner Bros. Entertainment Inc. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 21 février 2014
Pas de commentaire.
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zoulu
Le 24 décembre 2013
Film zoomé 16/9 !!!
Film converti en 50Hz entrelacé
Bonus édition 2003 absents...

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