Du plomb dans la tête (2012) : le test complet du Blu-ray

Tueur à gages à La Nouvelle-Orléans, James Bonomo, dit « Jimmy Bobo », a pour règle de ne jamais tuer un innocent. Après l’exécution d’un contrat, il laisse derrière lui un témoin, vivant. Pour le punir de ce travail bâclé, son partenaire Louis est abattu par un mystérieux assassin. Lorsque l’inspecteur de police Taylor Kwon arrive en ville pour rejoindre son équipier et suivre une nouvelle piste sur une ancienne affaire, il découvre que celui-ci a été tué. Tous les indices accusent Jimmy et son complice désormais disparu, Louis. Pour trouver qui a tué leurs partenaires respectifs, le flic et le tueur à gages vont être forcés de faire équipe. Bien que chacun d’un côté de la loi, ils vont vite se rendre compte que la frontière est mince…

Du plomb dans la tête marque le retour de Walter Hill (71 ans) derrière la caméra dix ans après Un seul deviendra invincible. Pour la première fois de sa carrière, il dirige Sylvester Stallone, instigateur du projet, désireux d’adapter la bande dessinée française éponyme créée par Alexis « Matz » Nolent et Colin Wilson.

Buddy movie renvoyant directement à ceux réalisés dans les années 80 (Joel Silver est d’ailleurs producteur), Du plomb dans la tête est un thriller chiadé, très violent, drôle (tendance Tango & Cash) et stylisé, qui voit un tueur à gages s’associer avec un flic de la Nouvelle-Orléans (Sung Kang qui renvoie bien les vannes) pour retrouver une grosse brute au Q.I. d’une huître incarnée par l’inénarrable Jason Momoa (en mode Conan) qui passe son temps à essayer d’articuler, mais qui abandonne rapidement pour jouer des poings ou de la hache dans un duel final particulièrement jouissif.

Les fans de Sylvester Stallone vont être ravis de voir que le bougre tient encore la grande forme, du moins autant que dans les deux Expendables. Jouant autant des muscles que des répliques fracassantes, le comédien a l’air de vraiment s’amuser dans cette réjouissante série B sans prétention si ce n’est celle de divertir son public de base, ce qu’il réussit haut la main.

Metropolitan nous gratifie d’un coffret métal à tirage limité, avec des embossages en relief, qui comprend le Blu-ray et le DVD du film. Le menu principal du disque est soigné, animé et musical.

En premier lieu, nous trouvons un making of (9’) entièrement promotionnel, centré sur les interviews inutiles (une présentation des personnages) des comédiens, du réalisateur Walter Hill et du producteur Joel Silver. Tout le monde rend hommage à Sylvester Stallone (qui apprécie, cigare au bec) à travers un concours de superlatifs, d’adjectifs et d’autres mots en if, tandis que les images de tournage nous montrent une équipe détendue. De son côté, Jason Momoa n’arrête pas de rappeler qu’il a joué Conan puisque personne n’a vu le film et que tout le monde s’en moque.

En plus d’un lot de bandes-annonces et de liens internet, l’éditeur joint également un entretien avec Alexis « Matz » Nolent (7’), écrivain et scénariste de bandes dessinées français, créateur de Du plomb dans la tête publié en trois volumes chez Casterman. Il revient sur la genèse de la bande dessinée, sa collaboration avec le dessinateur Colin Wilson et la transposition de son oeuvre au cinéma. Matz se souvient de sa rencontre avec Sylvester Stallone (fan de la bande dessinée), de sa venue sur le plateau et livre ses impressions sur le film.

Le master HD de Du plomb dans la tête laisse souvent perplexe en raison de ses contrastes légers, de noirs manquant singulièrement de densité et une gestion du grain aléatoire. Certes, de nombreuses séquences tirent facilement leur épingle du jeu, à l’instar de la baston dans le sauna et le duel à la hache, mais le reste du temps la photo alterne une colorimétrie vaguement ouatée, une ambiance chaude et humide caractéristique de la Nouvelle-Orléans plutôt bien restituée et des scènes en voiture poreuses. Les textures sont plutôt appréciables mais le piqué laisse souvent à désirer.

Nous espérions un Blu-ray plus chiadé, d’autant plus que la projection numérique lors de la sortie de Du plomb dans la tête dans les salles paraissait immaculée et plus détaillée. Mais bon, c’est sans doute parce-que nous sommes trop habitués à ce que Metropolitan édite toujours les plus beaux Blu-ray sur le marché français.

Honnêtement, il serait difficile voire impossible de faire mieux. Non pas que Du plomb dans la tête regorge de scènes d’action pendant 1h35, mais toutes les séquences, y compris les nombreux échanges entre les deux personnages principaux, sont constamment mises en valeur par des effets et ambiances puissantes, mettant à contribution chaque parcelle de votre installation acoustique (sans oublier le caisson de basses), dès l’apparition du cheval ailé Metropolitan. En anglais comme en français (avec le doublage d’Alain Dorval), les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 créent une immersion constante, dynamique et souvent fracassante, avec un net avantage pour la version originale. Chaque coup de feu, chaque baston est prétexte à une déferlante frontale et latérale.

L’éditeur joint également une piste Audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan Video