Le Maître du jeu (2003) : le test complet du Blu-ray

Runaway Jury

Réalisé par Gary Fleder
Avec John Cusack, Gene Hackman et Dustin Hoffman

Édité par 20th Century Fox

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Le 15/07/2013
Critique

Trois ans après l’assassinat de son mari et de onze de ses collègues sous les balles d’un tueur fou, Celeste Wood espère que soient sanctionnés les fabricants d’armes impliqués dans ce tragique fait divers.

Décidé à gagner ce combat, l’avocat de la plaignante, Wendall Rohr est un homme pétri de principes généreux, un modèle de probité et de courtoisie sudiste. Face à lui, le défenseur des armes Vicksburg est en réalité un pantin entre les mains du « consultant en jury » Rankin Fitch, payé pour assurer sa relaxe. Cet homme de terrain aguerri a déployé des moyens humains et techniques considérables pour s’assurer le contrôle du jury.

Un seul juré a échappé à ses investigations : Nick. Alors même que Fitch commence à s’interroger sur le passé et l’identité de ce dernier, une femme mystérieuse offre de lui « livrer » le jury, clés en main, pour dix millions de dollars…

Les romans de John Grisham ont su rapidement séduire le cinéma hollywoodien avec La Firme, L’Affaire Pélican, Le Client, Le Droit de tuer, L’Héritage de la haine, L’Idéaliste. Incontestablement, Le Maître du jeu s’impose comme l’une adaptations les plus réussies d’une des oeuvres judiciaires de l’écrivain américain.

Le scénario en béton du Maître du jeu est concocté par Brian Koppelman et David Levien, dont on retrouve la griffe qui avait marqué Les Joueurs de John Dahl. Elegante, la mise en scène de Gary Fleder (Le Collectionneur) épouse le rythme lent mais jamais ennuyeux des meilleurs films de procès et met particulièrement bien ses comédiens en valeur.

De plus, le casting est au diapason : John Cusack et Rachel Weisz tiennent la dragée haute aux monstres sacrés du Nouvel Hollywood, les immenses Dustin Hoffman et Gene Hackman. Ce dernier retrouve l’univers de John Grisham après La Firme et L’Héritage de la haine et signe son avant-dernière apparition devant la caméra avant de partir à la retraite en 2004.

Le Maître du jeu a le mérite d’en apprendre toujours autant sur la machine juridique américaine, notamment sur la constitution et la manipulation des jurés, tout en demeurant divertissant, limpide, passionnant, tendu grâce à un montage remarquable, marqué par quelques touches d’humour bienvenues. Le film date de 2003 et alors que dans le roman de John Grisham prenait pour cible l’industrie du tabac, le film pose la question de la responsabilité des fabricants et des vendeurs d’armes aux Etats-Unis. Autant dire que la question est toujours aussi brûlante d’actualité et que ce thriller juridique mérite amplement d’être redécouvert.

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette attractive est glissée dans un boitier classique de couleur bleue. Le menu principal est fixe et musical.

Bonus - 4,5 / 5

Cet excellent film s’accompagne de suppléments à ne pas manquer :

On commence par le commentaire audio du réalisateur Gary Fleder (VOST) qui durant plus de deux heures aborde chaque aspect du Maître du jeu, en particulier le montage du film. Le casting, la photographie, les décors, le tournage à la Nouvelle-Orléans, la mise en scène, la musique, tout y est scrupuleusement analysé avec concision. Un excellent commentaire audio repris du DVD.

Nous trouvons ensuite deux petites scènes inédites (2’) anecdotiques, disponibles avec le commentaire audio de Gary Fleder en option qui indique que ces séquences ne collaient pas du tout avec le reste du film.

Les séquences de la confrontation de Gene Hackman et de Dustin Hoffman, ainsi que la séquence finale entre Gene Hackman, John Cusack et Rachel Weisz sont mises en parallèle avec les propos d’une rare intelligence de Dustin Hoffman et de Gene Hackman sur les conditions de tournage (6’). Dans ces entretiens croisés, les deux monstres reviennent sur leur plaisir mutuel de se donner enfin la réplique, car bien que se connaissant depuis la fin des années 50, les deux comédiens n’avaient jamais pu se croiser sur un plateau.

Ladite séquence du cabinet de toilette durant laquelle Dustin Hoffman et Gene Hackman s’affrontent verbalement est une fois de plus disséquée, des lectures en passant par les répétitions jusqu’au tournage de la scène (14’). Le réalisateur et les comédiens évoquent avec un plaisir non dissimulé le fait de jouer ensemble (on boit leurs paroles), de construire, d’essayer de nouvelles choses, comme le démontrent les images fabuleuses de tournage. Cette scène a été spécialement conçue pour créer une interaction entre les deux grands acteurs puisqu’ils ne font que s’observer le reste du film.

Le segment Sans menottes (9’) donne une fois de plus la parole à Gene Hackman et Dustin Hoffman, cette fois réunis devant la caméra pour parler de leur rencontre en 1956. Leur amitié et complicité crèvent l’écran, l’un démarrant une phrase l’autre la terminant. Ils évoquent leurs débuts, leurs galères (« on s’attendait à des êtres des ratés de la vie ») avec une élégance qui s’est malheureusement perdue à Hollywood.

Le module Jeu d’acteurs (4’) est plus anecdotique puisque les comédiens du film enchaînent les superlatifs en tous genres afin d’évoquer le jeu de leurs partenaires. Les thèmes du film y sont rapidement abordés à travers des images du tournage.

Le making of d’époque (12’) compile un peu tout ce qui a déjà été vu ou entendu dans les suppléments précédents. L’envers du décor y est dévoilé, les interviews s’enchaînent, un gros plan est fait sur les décors du film, notamment le tournage à la Nouvelle-Orléans, l’histoire est racontée en long en large.

Un petit documentaire de six minutes est ensuite consacré au talentueux chef opérateur Robert Elswit (The Town, There Will Be Blood, Demain ne meurt jamais), revenant sur son travail avec le réalisateur Gary Fleder, les partis-pris esthétiques adoptés pour raconter l’histoire du Maître du jeu, tandis que de nouvelles images des prises de vues nous sont dévoilées.

Il en est de même pour le chef décorateur Nelson Coates (5’) et le monteur William Steinkamp (5’) qui abordent avec une passion contagieuse leur travail sur Le Maître du jeu et leur association avec Gary Fleder.

Image - 4,0 / 5

Pour son dixième anniversaire, Le Maître du jeu est remis à l’avant-plan grâce à une édition Blu-ray à l’image du film, soignée et élégante. La propreté de la copie est assurée, les couleurs ravivées. Cependant, les teintes chatoyantes manquent parfois de naturel, les visages des comédiens tirent sur le saumon, le piqué s’en trouve diminué. Si les contrastes retrouvent une certaine concision, nous attendions plus de détails sur ce beau cadre large. Heureusement, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio, un léger grain flatte les rétines, les séquences tournées en extérieur rendent hommage à la belle photographie de Robert Elswit. N’oublions pas les scènes nocturnes qui se révèlent riches et qui savent tirer profit de cette promotion HD.

Son - 4,0 / 5

Seule la version originale bénéficie d’un encodage DTS-HD Master Audio 5.1. Sans surprise, elle surpasse en tout point la piste française qui doit de son côté se contenter d’un pauvre mixage Dolby Digital 5.1. Le doublage laisse à désirer, la spatialisation musicale est à peine convaincante et l’ensemble demeure sourd. On zappe. Heureusement, la piste anglaise est ardente aux moments opportuns, la balance frontale est très riche, les voix solidement plantées sur la centrale et les effets latéraux ne sont pas rares.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Franck Brissard
Le 15 juillet 2013
Pas de commentaire.
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Gilles
Le 12 janvier 2005
Pas de commentaire.

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