L'Homme qui rit (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jean-Pierre Améris
Avec Gérard Depardieu, Marc-André Grondin et Emmanuelle Seigner

Édité par EuropaCorp

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Le 07/06/2013
Critique

En pleine tourmente hivernale, Ursus, un forain haut en couleurs, recueille dans sa roulotte deux orphelins perdus dans la tempête : Gwynplaine, un jeune garçon marqué au visage par une cicatrice qui lui donne en permanence une sorte de rire, et Déa, une fillette aveugle.

Quelques années plus tard, ils sillonnent ensemble les routes et donnent un spectacle dont Gwynplaine, devenu adulte, est la vedette. Partout on veut voir « L’Homme qui rit », il fait rire et émeut les foules. Ce succès ouvre au jeune homme les portes de la célébrité et de la richesse et l’éloigne des deux seuls êtres qui l’aient toujours aimé pour ce qu’il est : Déa et Ursus.

Fort du succès dans les salles des Emotifs anonymes (1.1 million d’entrées), le réalisateur Jean-Pierre Améris se voit confier un budget conséquent de 13 millions d’euros et plus de deux cents figurants pour pouvoir mettre en route un projet qui lui tenait à coeur, l’adaptation du roman philosophique et politique de Victor Hugo publié en 1869, L’Homme qui rit, déjà transposée au cinéma par Paul Leni (1928) et Sergio Corbucci (1966).

Quasiment entièrement tourné en studio, L’Homme qui rit est un film de genre ambitieux. Les décors, les costumes, les maquillages, la photographie, tout y est impressionnant. Cependant, le film de Jean-Pierre Améris pèche par son scénario peu emballant qui s’apparente le plus souvent à une illustration du roman original. Une impression de claustrophobie demeure constante, le rythme est poussif et le jeu des comédiens laisse souvent à désirer, en particulier celui de Marc-André Grondin, lisse et visiblement peu à l’aise.

L’ombre de Freaks - La Monstrueuse parade de Tod Browning, qui a dû bercer l’imaginaire du metteur en scène, mais surtout celle Tim Burton, du moins sa bonne période avant La Planète des singes, plane sur l’entièreté de ce portrait sur la différence (un thème cher à Jean-Pierre Améris) y compris dans la belle et aérienne partition Stéphane Moucha qui rappelle les splendides compositions de Danny Elfman. En dépit de sa réussite graphique et picturale indiscutable, le conte de Jean-Pierre Améris devient vite redondant, les acteurs font du sur-place, l’émotion et les rebondissements ne sont guère au rendez-vous, les dialogues font trop récités et nuisent à l’empathie. En fait, les personnages n’illustrent qu’en surface le concept de dualité voulu par le cinéaste, beauté/laideur, bonté/méchanceté, innocent/corrompu.

Néanmoins, en plus de la beauté plastique du film et du caractère personnel de l’entreprise, nous retiendrons le jeu inspiré et romanesque de Gérard Depardieu, la beauté diaphane de Christa Théret et une fin vraiment réussie.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal est joliment animé et musical.

Bonus - 4,0 / 5

Un seul supplément mais pas des moindres est disponible : un making of qui réussit à condenser en 25 minutes ce qu’un commentaire ou d’autres documentaires d’une heure ne parviennent parfois pas à faire. Le réalisateur Jean-Pierre Améris détaille point par point la genèse du projet, l’adaptation du roman de Victor Hugo, le traitement des personnages, les références visuelles (les films de Tim Burton, ceux de la Hammer), le casting, les partis-pris esthétiques, les thèmes explorés. Les comédiens, le co-scénariste Guillaume Laurant, le costumier Olivier Bériot et le chef décorateur Vincent Dizien interviennent également au cours de ce passionnant making of, largement illustré par des images du tournage. Nous y voyons entre autres le maquillage transformant Marc-André Grondin, qui nécessitait 1h30 chaque matin avant les prises de vues.

Image - 4,5 / 5

Nous ne dirons pas que ce master HD est irréprochable, mais nous nous trouvons tout de même en face d’une superbe image. Si les partis-pris esthétiques originaux auraient pu donner du fil à retordre à l’encodage AVC, il n’en est rien, bien au contraire. Si le piqué n’est peut-être pas aussi mordant qu’attendu et que les visages demeurent quelque peu blafards, le faste des incroyables décors, la texture des costumes, la photographie riche et baroque trouvent en Blu-ray un écrin indispensable. Les contrastes affichent une densité jamais démentie, les rares séquences diurnes sont lumineuses à souhait et le cadre large est peu avare en détails.

Son - 4,0 / 5

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 profite surtout à la superbe musique de Stéphane Moucha. De ce point de vue il n’y a rien à dire, la spatialisation demeure concrète, surtout que la partition couvre pratiquement les deux tiers du métrage. Cependant, les dialogues auraient mérité d’être un peu plus intelligibles car ils se voient souvent noyés sous la musique ou les effets annexes, à l’instar de l’introduction sous l’orage et la pluie battante. Les ambiances manquent parfois à l’appel sur les latérales et l’immersion manque d’homogénéité. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © EuropaCorp

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 7 juin 2013
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