Breakfast Club (1985) : le test complet du Blu-ray

The Breakfast Club

Réalisé par John Hughes
Avec Emilio Estevez, Anthony Michael Hall et Judd Nelson

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 08/08/2013
Critique

Cinq lycéens aux caractères totalement opposés se retrouvent en colle un samedi après-midi. Au fur et à mesure que la journée passe, ils discutent, se déchirent et finissent par se trouver plus de points communs qu’ils ne pensaient.

En 1984, le scénariste John Hughes se lance dans la mise en scène avec Seize bougies pour Sam. C’est le début d’une nouvelle ère pour la comédie américaine, à savoir l’émergence du « teen movie » américain dont le réalisateur reste l’un des pionniers.

Au cours de sa filmographie, Une créature de rêve, La Folle Journée de Ferris Bueller et The Breakfast Club, John Hughes n’aura de cesse de se pencher sur le mal-être adolescent, les premiers flirts, les dragues maladroites avec d’un côté les filles en pâmoison devant le bellâtre de la classe, sportif la plupart du temps, et de l’autre côté les garçons, geeks, boutonneux aux dents emprisonnées dans un appareil gigantesque, beaux gosses au sourire Ultra Brite, nerds, collégiens, lycéens, dont les hormones en ébullition détraquent l’hypophyse.

Sur une bande originale survoltée et reflétant l’état d’âme de ses protagonistes à l’instar du Don’t You (Forget About Me) des Simple Minds et le We Are Not Alone de Karla DeVito, sans une once de vulgarité mais avec une précision d’entomologiste, John Hughes observe ses abeilles dans la ruche, les regarde s’apprivoiser, s’approcher, se toucher, rire ensemble ou se lamenter quand elles sont seules. Jusqu’à ce qu’ils décident de se livrer à ceux qui sont assis à côté d’eux.

Huis clos initiatique et danse libératrice. Dans The Breakfast Club, cinq élèves sont convoqués en retenue un samedi matin. Le sportif (Emilio Estévez), l’intello (Anthony Michael Hall), une névrosée (Ally Sheedy), une fille à papa et starlette du lycée (Molly Ringwald) et le rebelle (Judd Nelson) sont sous la surveillance du principal (Paul Gleason). Cinq lycéens qui n’ont visiblement rien en commun et qui malgré les apparences vont se rendre compte qu’ils sont tous aussi mal dans leur peau.

Avec quasiment une unité de lieu (une bibliothèque de lycée), de temps (de 7h à 16h) et d’action (une dissertation à faire sur la façon dont ils se voient), John Hughes joue avec les archétypes pour finalement dévoiler la ressemblance entre ses personnages qui préfèrent se cacher derrière une étiquette qu’on a bien voulue leur coller. Comme dans tous les films de John Hughes, hormis la mode vestimentaire, les coiffures, les voitures, rien ne change d’une génération à l’autre, les problèmes restent les mêmes.

C’est sans doute pour cela que les films de John Hughes n’ont pour ainsi dire pas pris une ride : car que l’on ait 25, 30, 45 ans et même plus, nous avons tous connu cet âge explosif et pourtant fondamental. Contrairement à certaines autres comédies de l’époque, John Hughes prend les inquiétudes des adolescents au sérieux, sans jamais être condescendant, entre rires et larmes comme dans la vie et surtout comme des êtres normaux à part entière.

Bourré de charme, d’humour et de tendresse nostalgique, profondément attachant et marqué par des répliques savoureuses et même souvent superbes, The Breakfast Club demeure une référence, un film culte, un chef-d’oeuvre dont on ne se lasse pas.

Présentation - 3,5 / 5

La jaquette au visuel attractif est glissée dans un boitier classique de couleur bleue. Un menu principal animé et musical accueille de manière classique et dynamique, à la manière de tous les Blu-ray Universal.

Bonus - 4,0 / 5

Les comédiens Judd Nelson et Anthony Michael Hall se retrouvent pour un commentaire audio (VOST) drôle, rythmé, émouvant, à l’image du film. Conduit par le producteur des suppléments de l’édition DVD, ce commentaire bourré d’anecdotes éclaire sur de nombreux points, notamment sur la collaboration des jeunes acteurs avec John Hughes. Judd Nelson et Anthony Michael Hall retrouvent leur complicité dès le générique, s’envoient quelques piques tout en rendant hommage à leurs partenaires malheureusement absents.

Les fans de The Breakfast Club vont être ravis d’apprendre que contrairement à l’édition Blu-ray de Seize bougies pour Sam, l’éditeur a conservé l’indispensable et excellent documentaire rétrospectif de 51 minutes réalisé à l’occasion du 25e anniversaire du film !

Constitué d’interviews d’Anthony Michael Hall, Ally Sheedy, Judd Nelson, John Kapelos (Carl le concierge), du réalisateur Michael Lehmann (dont le film Fatal Fames - Heathers doit beaucoup au cinéma de John Hughes), de la costumière du film et de la scénariste Diablo Cody (Juno, Young Adult), ce module revient sur tous les personnages du film, la genèse de The Breakfast Club, l’usage des chansons, et plein d’autres souvenirs liés au tournage dont nous pouvons avoir un petit aperçu à travers de belles photos de plateau.

Enfin, nous trouvons un petit module de 5 minutes revenant sur l’origine du « Brat Pack », faisant référence au célèbre Rat Pack constitué autour de Frank Sinatra. Cette appellation quelque peu péjorative qui s’est ensuite bonifiée avec l’âge, apparue pour la première fois dans un article de David Blum écrit en 1985 dans le New York Magazine, regroupe tous les jeunes comédiens américains incontournables et en vogue apparus au milieu des années 1980, notamment l’entièreté du casting de The Breakfast Club. Quelques protagonistes du segment rétrospectif font ici leur retour.

Image - 3,5 / 5

Si la restauration demeure évidente et la copie très propre, ce master HD de The Breakfast Club étonne parfois sur certaines scènes à l’image trop lisse, tandis que d’autres demeurent marquées par un grain original plutôt prononcé. Certes, la clarté est relevée et les contrastes raffermis, mais les couleurs un peu ternes auraient mérité un nouvel étalonnage et les détails manquent de naturel. Le piqué est assez vif, les plans larges sont très plaisants même si la profondeur de champ est limitée du fait de son champ d’action restreint, le codec VC-1 tente de consolider l’ensemble mais ne peut éviter certains fourmillements notables dès l’apparition des credits en ouverture. Le rendu des gros plans (avec des visages un peu cireux) est souvent aléatoire et manque de mordant. Toutefois, nous ne ferons pas trop la fine bouche car cette nouvelle édition participe à la résurrection de l’oeuvre indispensable de John Hughes et risque de faire de nouveaux adeptes.

Son - 3,5 / 5

Sélectionnez immédiatement la version originale DTS-HD Master Audio 5.1, non pas en raison de la qualité de son doublage (excellent d’ailleurs) mais parce que la qualité du mixage français laisse un peu à désirer. En effet, le mixage français DTS Mono 2.0 est souvent irritant pour les tympans, délivre des dialogues grinçants, chuintants et altérés, et s’accompagne d’un bruit de fond comme une machine à laver en plein essorage. The Breakfast Club se déroule essentiellement dans la bibliothèque. Du coup, l’action se focalise uniquement sur la scène avant, sauf lorsque retentit la musique à plusieurs reprises.

L’élévation HD ne profite donc qu’à la bande originale, mais cette fois encore l’ensemble manque cruellement d’harmonie avec des voix toutes timides sur la centrale et des frontales trop ouvertes sur les plages musicales. Les latérales n’interviennent pas beaucoup, mais le caisson de basses frappe quelques coups bien audibles grâce au mythique Don’t You (Forget About Me) des Simple Minds.

Crédits images : © Universal

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 8 août 2013
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