Blancanieves (2012) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Pablo Berger
Avec Maribel Verdú, Daniel Gimenez Cacho et Ángela Molina

Édité par France.TV Distribution

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Le 12/08/2013
Critique

Sud de l’Espagne, dans les années 20. Carmen est une belle jeune fille dont l’enfance a été hantée par une belle-mère acariâtre. Fuyant un passé dont elle n’a plus mémoire, Carmen va faire une rencontre insolite : une troupe ambulante de nains toreros qui va l’adopter et lui donner le surnom de « Blancanieves ». C’est le début d’une aventure qui va conduire Carmen/Blancanieves vers elle-même, vers son passé, et surtout vers un destin à nul autre semblable…

Remarqué en 2003 avec l’excellent Torremolinos 73 où Javier Cámara croisait Mads Mikkelsen dans l’Espagne puritaine franquiste, le réalisateur Pablo Berger aura attendu presque dix ans pour revenir derrière la caméra. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le cinéaste n’a pas choisi la facilité puisqu’il signe un film 100 % muet !

Là où The Artist et Tabou comprenaient quelques bribes pour le premier et principalement une voix-off pour le second, Blancanieves repose entièrement sur la magnificence des images N&B et la partition du compositeur Alfonso de Vilallonga qui souligne magistralement l’action et spécialement les émotions des personnages.

Cette oeuvre aux décors et aux costumes splendides joue avec les contes de notre enfance, en particulier Le Petit Chaperon Rouge, Pinocchio et surtout Blanche-Neige et les 7 nains, où l’héroïne échappe à une belle-mère tyrannique comme dans Cendrillon et trouve refuge auprès d’une troupe de nains toreros où pointe une référence au film de Tod Browning Freaks, La Monstrueuse Parade.

Outre l’originalité de cette histoire se déroulant dans l’Espagne des années 20, Blancanieves demeure un régal pour les yeux, inspiré d’El Dorado de Marcel L’Herbier et Les Rapaces d’Erich Von Stroheim. Tourné avec une caméra Super 16 respectant le grain typique de l’époque, Blancanieves est également porté par des interprètes majuscules où se distinguent Maribel Verdú (Le Labyrinthe de Pan) dans le rôle de la marâtre et Macarena García, véritable découverte qui illumine le film de sa beauté. Toutes deux ont été récompensées par un Goya, celui de la Meilleure actrice pour la première, celui du Meilleur espoir féminin pour la seconde.

Par ailleurs, le film enchanteur, furieusement poétique, élégant et même féministe de Pablo Berger a battu le record avec 18 nominations aux Goyas en 2013 et en a remporté 10, dont ceux des Meilleur film, scénario original, costumes, photographies et musique.

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur check-disc. Le menu principal reprend l’interface classique chère à France Télévisions. Animé et musical, l’ensemble demeure efficace.

Bonus - 4,0 / 5

L’excellent making of (29’) revient sur tous les aspects de Blancanieves avec les propos du réalisateur Pablo Berger, du chef opérateur, des producteurs, du créateur des costumes, du décorateur et des comédiens. La genèse, la longue préparation, les partis pris esthétiques, les décors, les maquillages, le casting, l’enregistrement de la musique et même les effets numériques (remplacements des visages pendant la corrida, spectateurs numériques dans l’arène) sont longuement abordés à travers des images du tournage et des coulisses.

La pseudo présentation par le réalisateur (2’) est un étrange montage d’images de tournage alliées à celles filmés dans une salle de cinéma, sur lesquelles la voix de Pablo Berger met le spectateur en condition sur l’expérience hypnotique et sensorielle qu’est Blancanieves.

Nous trouvons également quatre modules de cinq minutes revenant sur le premier jour de tournage (avec Pablo Berger qui se rend sur le plateau), la première du film marquée par la présence d’un orchestre symphonique qui interprétait la musique en direct dans un immense théâtre, la lecture du scénario et la présentation des lieux de tournage en compagnie du chef décorateur avant le début des prises de vue.

Image - 4,0 / 5

France Télévisions livre un très beau master HD 1.33 respecté de Blancanieves, bien que proposé dans un format 1080i. Ce très bel écrin au film de Pablo Berger permet de redécouvrir Blancanieves dans des conditions soignées. La copie affiche d’emblée une propreté irréprochable ainsi qu’un N&B dense, lumineux et savamment contrasté. Si la définition n’est pas aussi pointue que nous pouvions l’espérer, les séquences en extérieur sont merveilleuses, le piqué est souvent acéré et les détails multiples. Les scènes en intérieur demeurent moins concises et manquent de relief, quelques moirages font leur apparition, mais la stabilité est de mise. Le grain dû à un tournage en Super 16 est respecté et la profondeur de champ reste fort appréciable sur les plans larges.

Son - 4,5 / 5

Encodée en DTS-HD Master Audio 5.1, la composition de Alfonso de Vilallonga se révèle enivrante et marquée par de splendides envolées. Le spectateur est littéralement plongé dans ce spectacle acoustique qui convoque toutes les enceintes et le caisson de basses. L’écoute demeure fluide tout du long, délicate et fougueuse, grâce à la puissante restitution des instruments à vent et les tubas lors des scènes de corrida, ainsi que les violoncelles, les violons, les pianos et les accordéons caractérisant le périple de Carmen avec les nains toreros. Les cartons sont présentés en langue française.

Crédits images : © Rezo Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 12 août 2013
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