Les Nuits avec mon ennemi (1991) : le test complet du Blu-ray

Sleeping with the Enemy

Réalisé par Joseph Ruben
Avec Julia Roberts, Patrick Bergin et Kevin Anderson

Édité par 20th Century Fox

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Le 18/11/2013
Critique

Dans leur maison de rêve sur la plage de Cape Cod, Laura et Martin semblent former un couple parfait. Seulement Martin, sous son air aimable, cache une personnalité froide et violente. Pour Laura, la seule solution est de quitter cet homme qui a gâché 3 ans de sa vie. Elle se fait porter disparue afin de recommencer une nouvelle existence…

Le réalisateur Joseph Ruben s’est fait connaître en 1987 avec Le Beau-père, puis Les Nuits avec mon ennemi avec une Julia Roberts post-Pretty Woman qui venait de faire d’elle une star internationale l’année précédente, dans un rôle initialement prévu pour Kim Basinger.

Ce thriller psychologique a aujourd’hui mal vieilli et se révèle complètement obsolète, autant dans sa mise en scène que dans sa gestion de la tension et l’évolution des personnages. De nos jours, tout apparaît exagéré, téléphoné, invraisemblable, risible, à l’instar du jeu de l’acteur Patrick Bergin, qui ne peut s’empêcher de grimacer, écarquiller les yeux, ouvrir grand la bouche, tandis que la partition de Jerry Goldsmith souligne chacun de ses déplacements ou ses ouvertures de placard à coups de cordes pincées et de basses.

En effet, la tension du film se concentre souvent sur les tocs du mari jaloux et maniaque qui perd tout contrôle si les serviettes de bain ne sont pas alignées ou si les étiquettes des conserves ne sont pas visibles. Comme ressort dramatique on repassera. Le film démarre pourtant sur les chapeaux de roues, le mari est rapidement montré comme étant un monstre qui bat sa femme, qui lui fait l’amour en écoutant la Symphonie Fantastique de Berlioz - vous savez le générique de Shining - les événements improbables s’enchaînent sur un rythme soutenu et maintenu pour que le spectateur ne prenne pas le temps de réfléchir, jusqu’au final grand-guignolesque où le mari lardé de plomb se relève presque en s’époussetant après chaque bastos reçue.

Il faut bien l’avouer, Les Nuits avec mon ennemi ne vaut que pour Julia Roberts, seulement pour revoir son visage encore juvénile, son sourire qui en fait et en fera toujours craquer plus d’un, une sensibilité qui nous touche et qui nous sauve le film de l’ennui total.

Édition - 6,5 / 10

La jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Outre la bande-annonce du film, nous trouvons un tout petit making of d’époque (5’), compilant quelques images de tournage avec les interviews promotionnelles des comédiens et du réalisateur.

L’apport HD n’est guère probant sur ce titre. Les séquences au bord de mer marquées par le bleu azur et le ciel rosé manquent d’homogénéité, le piqué est émoussé, quelques flous sont notables et la scène de la disparition s’accompagne de noirs bouchés et de pertes de la définition. Il faut attendre l’évasion du personnage de Julia Roberts pour retrouver une colorimétrie plus naturelle et des détails plus fermes sur les scènes diurnes, lumineuses et agréables pour les mirettes. N’oublions pas la propreté indéniable de la copie, une gestion des contrastes somme toute assez ferme, un relief palpable sur la séquence du défilé.

La version originale dispose de deux mixages. La piste Dolby Surround 2.0 instaure un confort acoustique lambda mais contentera les puristes. En revanche, il serait dommage d’ignorer la DTS-HD Master Audio 5.1 qui crée une véritable spatialisation musicale naturelle. Les effets latéraux « rajoutés » pour ce nouveau mixage passent comme une lettre à la poste à l’instar des ambiances en bord de mer, la balance frontale est riche, les voix solidement plantées sur la centrale. La version française doit se contenter d’un encodage DTS 5.1 de fort bon aloi avec un bon doublage, divers effets arrière plaisants. Des deux côtés, les basses soulignent efficacement la partition de Jerry Goldsmith.

Crédits images : © 20th Century Fox

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm